Ainsi la fête de la Saint Yves, choisie désormais comme la fête officielle de la Bretagne à l'instar de la Saint Patrick pour l'Irlande, ne devrait plus se référer à son saint patron, Yves Hélory de Kermartin. Quelle en est la raison ? A qui s'applique cette restriction ?
Bretons du Monde – OBE constate que les associations dispersées dans le monde, qui fêtent la Bretagne dans des pays où se rassemblent un nombre significatif de Bretons, n'ont pas jugé nécessaire de restreindre le nom de la fête, démunie de toute référence à saint Yves, à quelque chose d'insipide ! En cela, ils restent attachés à l'origine du personnage au même titre que les Irlandais pour la Saint Patrick.
Ceci est vrai en Asie comme aux Amériques mais aussi plus près de la Bretagne elle-même, en région parisienne. Étrangement, ce serait dans le berceau d'origine que l'on se voudrait plus «laïciste» que laïc. Il y a des raisons qui reçoivent notre compréhension mais d'autres sont plus difficiles à comprendre. Lorsque le Conseil régional, avec son président Jean-Yves Le Drian, décida d'instituer la Saint Yves comme fête officielle de la région, il s'attira une réaction immédiate de la Libre Pensée qui menaça d'assigner en justice le CR au cas où il persisterait à apporter son soutien à la Saint Yves qui est selon eux une fête religieuse.
Pour ceux qui souhaitent approfondir leur réflexion sur la Libre Pensée et ses méthodes, nous reviendrons ultérieurement sur le sujet qui mérite plus qu'une allusion anecdotique. La parade choisie par le Conseil régional pour clore la polémique a été dans un premier temps de ne pas mentionner le terme «Saint» en limitant l'appellation à «Yves» / «Erwan» (Gouel Erwan) pour aboutir cette année à la «Fête de la Bretagne» qui serait le terme officiel tel que l'institution l'aurait fixé. Si nous pouvons admettre ce choix quand l'événement doit être cité sous la signature d'une institution qui aurait l'obligation d'afficher des règles républicaines et laïques, nous estimons pour autant que le monde associatif n'a absolument aucune obligation dans ce domaine.
Bretons du Monde-OBE propose tout simplement que les associations et la presse, qui n'a aucun compte à rendre aux ayatollah de la Libre Pensée, maintiennent ce nom de Saint Yves / Sant Erwan accolé au nom de la fête. Ceci est la meilleure réponse à apporter pour indiquer que les associations bretonnes ont encore la liberté de ne céder au chantage d'aucune secte et que ce n'est pas ce groupuscule que les Bretons ont mandaté pour les représenter.
Yves Hélory est autant un personnage de l'histoire qu'un personnage de la religion. L'Église en aura fait un saint selon des règles qui lui sont propres, et que l'on soit croyant ou athée ne change rien à l'appellation. Céder aux pressions telles qu'on nous le proposerait serait nous rendre complices de révisionnisme historique ! Et quelle serait dans ce cas l'autorité morale qui déciderait du bon révisionnisme ?
Céder sur ce point serait admettre que le qualificatif «Saint» deviendrait illégal dans un régime dit républicain, ce qui impliquerait qu'il faudrait aussi changer le nom des communes ayant pour nom Saint-Yves, ainsi que toutes les autres communes portant un nom de personnage honoré par l'institution religieuse. Si l'Afghanistan a toujours ses Talibans, et l'Iran ses Mollahs, que la Bretagne se garde de céder au chantage et de se donner ainsi d'arrogants prophètes d'un nouvel âge de totalitarisme, désireux, à défaut de canonner nos cathédrales, de faire table rase de notre patrimoine spirituel !.
Communication Bretons du Monde - OBE
NDLR : Cet article a été finalisé par un collectif d'auteurs et il s'est posé la question du parallèle établi entre l'intégrisme religieux et la défense d'une laïcité sur des bases fondamentalistes.
La référence aux Talibans peut paraître excessive si l'on se contente de comparer les degrés de violence physique exercés contre les biens et les personnes. Si en revanche, ce sont les démarches intellectuelles qui sont observées nous pouvons conclure qu'il existe de véritables similitudes dans les dérives totalitaires des modes de pensée. Avant que l'intégrisme coranique ne se manifeste dans une partie de la population afghane, les statues bouddhiques ne dérangeaient personne. Elles étaient un témoignage historique d'une religion qui n'avait eu que le tort d'être pratiquée avant l'arrivée de l'Islam.
De même le symbole représenté par Saint Yves est antérieur aux concepts que des organisations ultra-orthodoxes de la laïcité entendent remettre d'actualité. Compte tenu de l'importance accordée à l'exemplarité de la vie de Yves Hélory de Kermartin, le symbole qu'il représente a été adopté par la communauté des avocats toutes croyances confondues.
Ce visage de la justice est universel et la Bretagne a cette chance d'honorer comme patron l'homme qui l'aura incarnée.
■Ce vocable n'a rien de spécifique à la Bretagne. Il se manifeste tout autant en Région Parisienne, par exemple, et présente une forte connotation soixante-huitarde. Se réclamer de la Pensée suppose d'être capable de structurer une réflexion, dont le contenu peut d'ailleurs rencontrer des contradicteurs. Référence à la tête, donc. Se recommander de la liberté suppose de plonger dans la profondeur de l'humanité, en prenant le parti d'une bienveillance favorable à la vie. Référence au cœur, donc.
Yves Hélori de Kermartin, familièrement connu sous le vocable de Saint-Yves, est un homme dont l'humilité, la compétence - construite sur un parcours universitaire jusqu'à Paris, le nec plus ultra à l'époque - et le sens de la justice ont été rapidement reconnus, bien au-delà de son Tregor natal. On aperçoit mal en quoi ceux qui prétendent s'attaquer à ce qu'il fut de son vivant, et à ce qu'il représente aujourd'hui pour la Bretagne et pour les gens de robe du monde entier, pourraient le faire en se drapant dans la bannière de la « Libre Pensée ». Si les mot ont un sens - et il en ont un indubitablement - c'est bien Yves (ou Youenn ou Yeun, ou Erwann, ou…) qui représente un modèle de liberté dans une pensée structurée, celle du Droit. C'est bien Yves qui est le porte-drapeau d'une humanité éprise de liberté et appelée à vivre en société. Alors oui, vive le Gouel Erwann !
Il y a d'autres dates anniversaires dans l'HISTOIRE de la BRETAGNE qui peuvent servir de support pour une Fête Nationale de la Bretagne : comme la bataille de Ballon près de Redon.....!!!
Ce qui se passe, après les menaces de la Libre Pensée Voir le site est une marche arrière toute, faisant de plus en plus apparaitre la Saint-Yves comme une simple récupération suivie d'un détournement politico-commercial. Et plus grave, couplé d' une dénaturation d'une fête appartenant au domaine religieux. Apeller la Saint-Yves, Fête Yves - Gouel Erwan est une insulte aux Catholiques, à leurs rites, à leurs icônes, à leurs saints, à leurs croyances.
Il y a aussi le problème spécifique de la laïcité à la française. La république n'a jamais su imposer la laïcité sans insulter les croyants. La laïcité y a été instrumentalisée par les groupes politiques, des partis mêmes, et pas uniquement à l'extrême gauche et à l'extrême droite. Au lieu de rejeter toutes les religions, il fallait les prendre en compte comme un facteur intrinsèque de la dimension citoyenne et humaine et enseigner leur histoire à l'école. En accepter les signes ostentatoires comme une liberté fondamentale. La même erreur a été commise par les révolutionnaires de 93 concernant les nationalités qui composaient la France. Il fallait les recenser, les accepter, les protéger. La séparation entre Eglise et Etat, entre nationalité et Etat est tout à fait possible si on y met du bon sens et de la tolérance.
Il y en a marre, pour notre langue, des anti Peurunvan, alors que cela a maintenant été reconnu à l'unanimité par les Ecoles, pour notre pays des anti «Gwenn-ha-du qui voudrait revenir à la »Kroaz-Du" Alors, war-raok, il n'y a pas de temps à perdre avec ces récriminations, et nous avons du pain sur la planche pour reconquérir les droits fondamentaux de notre Peuple !