Pour sa 35e année, le SPACE s’ancre dans un sujet devenu primordial : celui du bien-être animal. Terre d’élevage souvent critiquée, la Bretagne se trouvait on ne peut plus concernée. Le Salon international de l’élevage envoie donc un signal fort cette année, en faisant de ce thème le fer de lance de sa nouvelle édition.
Témoignages d’éleveurs, actions de sensibilisation grand public, solutions techniques… Les acteurs des filières se pressent car il y a urgence. Deux grandes échéances sont en effet attendues pour 2022 : la fin de la castration à vif des porcelets et l’interdiction du broyage des poussins mâles dans le cadre des élevages des poules pondeuses.
Une révolution devenue indispensable : la douleur des animaux ne peut en effet plus être niée, surtout maintenant que la science permet des alternatives. Mais il n’empêche que la mise en conformité avec ces nouvelles mesures reste un challenge à relever pour les filières.
Car plus de bien-être, plus de bio, plus de signes de qualité… Oui. Mais quid des répercussions sur les prix de production ? Comment récompenser les efforts fournis par les agriculteurs ? Si le citoyen exige toujours plus, le consommateur qu’il est ne consent pas toujours à payer davantage pour cette qualité, n’hésitant pas toujours très longtemps avant de se tourner plutôt vers des produits importés, affichant certes un moindre coût, mais ne respectant absolument pas les normes (de plus en plus nombreuses) respectées par nos agriculteurs.
Et si l’optimisme est toujours de rigueur chez certains producteurs, il l’est de moins en moins chez d’autres. Que dire en effet de la hausse spectaculaire des prix de l’alimentation pour le bétail, des mises aux normes incessantes, du déficit de main d’œuvre dans une conjoncture de plus en plus compliquée qui ne permet plus de vivre convenablement de son métier ? A l’occasion d’un salon placé sous le signe du bien-être de l’animal, parlons aussi du bien-être de l’éleveur…
A nous donc, par nos actes d’achat, de contribuer à ces montées en gamme et assurer la pérennité des activités agricoles en Bretagne, indispensables à notre souveraineté alimentaire. Et gardons comme cap une vision positive de ce secteur, à l’instar de Rémy Mer, qui signait cette semaine sur NHU un manifeste pour une agriculture bretonne… En 2048
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