Soupçons d’espionnage des salariés aux Chantiers de Saint-Nazaire

Article publié le 27/04/12 10:11 dans Justice et injustices par Louis Bouveron pour Louis Bouveron

C'est un communiqué de la CGT Navale à Saint-Nazaire qui révèle le pot aux roses : un gardien s'était dissimulé dans un vestiaire du site industriel nazairien, la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour le syndicat après plusieurs autres débordements similaires.


Le vestiaire E2 aux Panneaux Plans est privé d'une cabine de douche depuis une semaine. Motif : travaux. Une affichette posée sur la cabine avertit d'ailleurs les salariés. En fin de poste, vers 13 h 55, le mardi 24 avril, des ouvriers, étonnés d'une si longue mise hors service de cette cabine, l'ouvrent pour s'assurer que les travaux ont bien été faits. Ils ont la surprise d'y découvrir un gardien en tenue de travail qui leur fait signe de se taire et reste dans cette cabine, écrit la lettre de la CGT au directeur des ressources humaines, M. MABIT (en pièce jointe à l'article).


La CGT s'interroge sur l'attitude de ce gardien et les ordres qu'il a pu recevoir pour se trouver dans une situation qui ne correspond pas à ses conditions normales de travail. Elle rappelle que sur la foi d'un gardien dissimulé dans un autre vestiaire, un salarié a été licencié pour vol. Que par ailleurs des gardiens pratiquent aux tourniquets, en fin de poste, des fouilles ou des contrôles d'alcoolémie illégaux. Qu'enfin les impératifs de sécurité des biens et des personnes ne peuvent justifier de telles mesures de sécurité, qui portent délibérément atteinte au bien-être et à la vie privée des salariés.


Une déclaration au Conseil d'Entreprise du 26 avril et une copie de la lettre à l'Inspection du Travail ont suivi cet incident qui soulève la question d'un éventuel syndrome Ikea (voir le site) au sein des Chantiers nazairiens, qui, confrontés à des impératifs de pure survie économique, n'avaient pas besoin de conflits intérieurs.


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