Ce troisième rendez-vous (1) organisé par le Département donne un coup de projecteur sur un des conflits emblématiques de l'histoire syndicale sociale qui s'est déroulé à l'usine [[Tréfimétaux]] de [[Couëron]] en 1975. Il abordera l'implication des femmes dans ce conflit.
Il intervient dans le cadre de l'exposition Assemblée générale ! Histoire du syndicalisme ouvrier en Basse-Loire entre 1880 et 1980 sur le syndicalisme, présentée par le Département jusqu'au 9 mars et dans celui de la [[journée internationale de la femme]], en mémoire des luttes féministes.
La soirée débat s'articulera autour de la projection du film Quand les femmes ont pris la colère réalisé par [[René Vautier]] et Soazig Chappedelaine (3) en 1976.
Le documentaire relate, pendant 67 minutes, l'histoire de douze femmes accusées d'avoir “séquestré” le patron de Tréfimétaux lors du conflit social dans l'usine de transformation du cuivre et de l'aluminium à Couëron en 1975.
Les réalisateurs suivent pas à pas le combat des “12 de Couëron” et mettent l'accent sur les rapports de genre à l'époque, sur la difficulté pour les femmes à investir un monde syndical très masculin et sur leur volonté d'émancipation.
Un livre édité à Couëron est sorti sur le sujet (4) et (5).
La projection d'une courte vidéo d'interviews de cinq déléguées syndicales en fonction actuellement, Isabelle Mercier (CFDT), Marie-Noëlle Orain (Confédération paysanne), Isabelle Lay (UNSA), Marie-Claude Robin (CGT), Véronique Cherbuy (FO) est prévue dans la soirée.
Marie Charvet et Fabienne Pavis apporteront leur éclairage sur ces événements.
Toutes deux sont sociologues nantaises, enseignantes à la Faculté de Nantes, membres du Centre nantais de Sociologie (CENS).
Elle préparent actuellement une intervention pour le colloque de sociologie à Lausanne, les 27 et 28 mars, sur Le conflit Tréfimétaux, à l'intersection des luttes syndicales, féministes et gauchistes.
Débat animé par Pascal Massiot.
Jeudi 6 mars à 18 h
Hôtel du Département, 3 quai Ceineray à Nantes.
Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Sur réservation au 02 40 99 16 90 ou accueil.communication@loire-atlantique.fr
L'exposition Assemblée générale ! se poursuit jusqu'au dimanche 9 mars à l'Hôtel du Département du lundi au vendredi de 9 h à 18 h et le dimanche de 13 h à 18 h
Entrée libre.
(1) Troisième rendez-vous (voir notre article)
(2) L'exposition : (voir notre article) avec photos.
(3) Extrait d'Entrefil n° 11 de mars 2010. Présentation du film pour sa projection aux Archives départementales de Loire-Atlantique le 30 mars (voir le site) . Quand les femmes ont pris la colère
1977. Documentaire de Soazig Chappedelaine et René Vautier, 67'.
1975 : L’usine Tréfimétaux (groupe Péchiney), à Couëron, banlieue de Nantes, est le théâtre d’une grève, classique au départ, pour soutenir des revendications salariales ; mais les femmes, solidaires avec les grévistes de l’usine, prennent la colère en occupant le bureau du directeur qui refusait de les recevoir. Il y aura plainte, puis procès pour séquestration... et finalement retrait de la plainte devant la mobilisation populaire. Les cinéastes Soazig Chappedelaine et René Vautier vont suivre et restituer cette lutte exceptionnelle et exemplaire.
Soazig Chappedelaine est réalisatrice et monteuse. elle travaille régulièrement avec son mari René Vautier, réalisateur et scénariste breton, auteur du premier film anticolonialiste français Afrique 50.
(4) Un livre consacré à la grève de 1975-76 à l'usine de Couëron est mentionné en bibliographie sur la page [[Couëron]] de wikipédia :
L'Usine,1975-1976. La grève : quand les femmes ont pris la colère, Couëron, coll. Une tour, une histoire, 1999.
Voir aussi en PDF 2 un article non daté de Dominique Loiseau sur le film et l'histoire de cette grève, où il écrit, pour une communication à un colloque des Syndicats et associations : « La lecture croisée du film et des sources écrites affine le regard sur la lutte menée autour de douze femmes inculpées suite à une action de solidarité avec les grévistes de l'usine... ».
Voir aussi de Marie-Madeleine Le Naire, La métallurgie lourde dans l'estuaire de la Loire, revue Norois, vol. 6, n° 6, avril-juin 1955, p. 199-207. Disponible en ligne : (voir le site) . Cet article évoque les usines de Basse-Indre et de Couëron au début des années 1950.
Ou encore : De Pontgibaud à Tréfimétaux, Couëron, coll. Une tour, une histoire, 1997 ;
Des machines et des hommes, Couëron, coll. Une tour, une histoire, 2002 ;
L'Usine,1975-1976. La grève : quand les femmes ont pris la colère, Couëron, coll. Une tour, une histoire, 1999.
(5) La Ville de Couëron en a judicieusement gardé le souvenir, dont la [[Tour à plomb de Couëron]] - classée monument historique en 1993 - en réhabilitant les locaux de l'usine, devenus un centre culturel, et en nommant la place Place des douze femmes en colère (voir le site) de Michel du Cotentin pour histoire et photos.
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