Les syndicats de STX France (Chantiers Navals de Saint-Nazaire et de Lorient, 2.100 salariés, 12.000 emplois induits) sont sortis lundi très déçus d'une rencontre avec le ministre du Redressement Productif Arnaud Montebourg. Après avoir laissé mourir Petroplus (voir le site) Montebourg abattra-t-il les Chantiers ?
Joël Cadoret, délégué CGT du site des Chantiers de Saint-Nazaire, a déclaré à l'AFP lundi que la rencontre était « vide de tout sens », faute de perspectives industrielles. Interviewé par nos soins, il dénonce une « situation très critique pour les Chantiers de Saint-Nazaire, qui met en danger la pérennité du site ».
La faute, notamment, à un concours de circonstances. En effet, MSC, principal client des Chantiers, ne commande plus mais consolide son activité. Mais encore, « un défaut évident de coordination » dans les services de Montebourg, « avec les besoins en car-ferries de la SNCM ». Aux termes de la nouvelle délégation de service public votée par l'Assemblée de Corse, la SNCM aura besoin de huit nouveaux car-ferries mais en parallèle, elle a décidé d'allonger la durée de vie de ses navires pour limiter l'ardoise. Ce qui fait obstacle au renouvellement de la flotte, mais pas au point de limiter les besoins à zéro.
L'un des problèmes de coordination au sein du Ministère du Redressement Productif pourrait venir de l'organisation en 22 services locaux, autour de 22 commissaires à raison d'un par région administrative. Soit deux pour la Bretagne (Rennes et Nantes) et deux pour la Normandie (Caen et Rouen)… un non-sens économique.
Sur le petit chantier de Lorient, il n'y a plus de travail depuis fin septembre (voir le site) D'après Joël Cadoret, « la situation est très inquiétante. Le cahier de charges est vide, il n'y a plus de commande, rien ». A Saint-Nazaire, guère mieux « le chômage technique va s'intensifier à la fin de l'année ».
Les deux demi-BPC pour la Russie ont été avancés, puisqu'il n'y a plus d'autre charge de travail. Saint-Nazaire réalise deux demi-bateaux, l'autre partie sera faite en Russie. Dans les ateliers d'usinage, « ça va très vite, 80% du premier ont été faits, le second est à la moitié ». Lorsque les ateliers d'usinage auront fini, ils fermeront et leurs salariés seront en chômage technique. Et ainsi de suite pour les autres ateliers à mesure qu'ils auront épuisé leur charge de travail. Début 2013, la quasi-totalité des ateliers pourrait être au chômage technique.
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