Sécheresse en Bretagne, le point en Centre-Ouest Bretagne

Communiqué de presse publié le 31/05/11 16:11 dans Environnement par Vincent Le Floc'h pour Vincent Le Floc'h
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Vue des montagnes noires

En Bretagne, il faudra, cette année, compter sur un été chaud et sec après un printemps du même acabit. Le reste de l'Europe de l'Ouest sera soumis au même régime d'après les études de clichés du satellite européen SMOS. Quelles conséquences pour l'agriculture, le tourisme et le moral des bretons ? En Centre-Ouest Bretagne, les réponses sont tranchées.

Certains diront « on ne va pas s'en plaindre », d'autres « c'est une catastrophe » et parfois « un mal pour un bien ».

C'est bien sur de ce côté que le problème se pose, notamment en Centre-Bretagne, qui joue actuellement le rôle de « zone tampon » entre l'aire de sécheresse et les zones plus favorisées à l'Est : « Nous ne sommes ni mieux ni moins bien lotis qu'ailleurs, mais nous voyons bien que la situation n'est pas naturelle » nous confie Madeleine, habitante du lieu-dit Lannuon à Gourin dans les Montagnes Noires ; « ceux qui arrosent avec leurs récupérateurs d'eau de pluie auront quelques légumes, pour les autres, il n'y aura rien.», témoignant ensuite des tailles ridicules et inhabituelles qu'ont les pommes de terre cultivées dans la région à cette époque-ci. Les premières coupes de « re gras » (herbes grasses) ont eu lieu aux alentours du Lieu-dit, ce qui selon Madeleine sauvera les quelques agriculteurs qui auront pris la peine de travailler en pâturage, pour ajouter : « quand il y a des catastrophes, tout le monde est là pour trouver les solutions locales adéquates, leur gagne pain étant en jeu ; mais lorsque la pluie revient, on abandonne tout en attente de la prochaine surprise climatique ! » ; « Ainsi, les réserves d'eau pluviales ne sont que peu encouragées, et certains utilisent l'eau des ruisseaux et sources à leur petit avantage, sans prendre en compte les autres acteurs de la vallée ! »

Sans diaboliser le monde paysan si cher aux bretons, il devient urgent de trouver des solutions durables à ce type de problèmes et de frictions, même si l'agriculteur subit plus les ennuis climatiques qu'il n'est responsable de son manque de temps et souvent de moyens à consacrer aux solutions à adopter pour faire face aux pénuries. « S'il ne pleut pas d'ici Juillet, beaucoup devront vendre leurs bêtes… »

En attendant donc, chacun fera ce qu'il peut !

« Il s'est passé quelque chose qui a tari, en sus d'avoir pollué, les sources et les nappes phréatiques en Bretagne ! », nous avouera Mme Le Corre d'un ton plein d'interrogations. En effet, l'eau qui coulait jusqu'en Aout des sources et ruisseaux des montagnes, aujourd'hui s'arrêtent de couler fin Février / début Mars !

On peut naturellement penser que les divers changements climatiques ainsi que la mauvaise gestion de l'eau douce en Bretagne semblent confirmer les craintes des scientifiques, météorologues ou activistes de l'élan écologique.

Dans une situation « d'entre-deux », la mairie de Gourin, chef-lieu du Pays Chtou, n'a pas donné de consignes particulières, « aucune restriction diffusée ».

Les bretons craignent donc de revivre l'été 1976, et ce que le Bureau de Recherches Géologiques et Minières a indiqué récemment ne va pas les aider à relativiser, soit l'annonce d'un déficit pluviométrique de 75 % en Bretagne !

Côté décisions préfectorales, seul le département d'Ille-et-Vilaine a été placé en restriction d'eau, et une simple prise de conscience sur le gaspillage de l'eau est recommandée à la population des autres départements bretons. Veolia et Saur, les plus grands distributeurs en Bretagne d'eau douce en réseau collectif, devront donc facturer, le cœur serré je n'en doute pas, pour une consommation globalement identique aux mairies et autres administrations publiques qui arrosent parcs, jardins et font jaillir fontaines et rondpoints avec l'argent de vos impôts… le tout en pleine sécheresse ! Chaque jour de réflexion et d'éternelle « prudence politique » est un jour rentable !

Malheureusement, les bretons écoutent d'abord l'Etat, représentant ou partageant intérêts, avant les réalités du terrain ! La semaine prochaine, on passe aux algues vertes…


Vos commentaires :
Gilbert Josse
Dimanche 24 novembre 2024
Pour les jardiniers : Voir le site
En complément. Des films plastiques noirs ou des vitres passées au noir de fumée posés à 45°. La condensation du matin coule jusqu'au sol (souvenirs d'Afrique).
Pour les professionnels : Et si on oubliait un peu le maïs pour le lin, les lupins, les pois... ?
Pour ce qui est des retenues d'eau hivernale, voir les dégâts causés au marais poitevin...

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