Silfiac : Quand la Bretagne réfléchit à son avenir...
Lobbies et décisions prises à Bruxelles, défense de ceux qui alertent l'opinion publique, mensonge médiatique et vérités scientifiques ignorées : voici les thèmes abordés par les intervenants de Silfiac, Institut qui rassemble les acteurs de la défense de l'environnement en Bretagne et surtout les consciences qui veulent qu'enfin “science et conscience” se réconcilient. Ce colloque était organisé par l'Institut de Silfiac.
Scientifiques du CNRS, de Roscoff, de l'IFREMER, de Rennes, démontrent, preuves et chiffres à l'appui, qu'ils sont reconnus à l'étranger, que leurs découvertes sont utilisées dans le monde entier, mais hélas peu connues du grand public, modifiées, et pourtant... Un peu à l'image de cette carte terrifiante où l'on apprend que les plus grands pollueurs mondiaux rejetant de l'azote dans la mer ... sont les Bretons.
Que ce soit pour le désherbant qui a occasionné 10 ans de procès à Eau et Rivières et un travail passionnant sur les oursins qui a prouvé la toxicité du produit, ou encore pour un professeur récemment rayé de la liste du comité national d'éthique pour ses travaux sur le glyphosate, on a le sentiment que l'inertie est grande. Qu'il faut sans arrêt remettre son travail sur l'ouvrage, et que les résistances sont énormes.
L'État a aujourd'hui reconnu sa responsabilité pleine et entière sur la qualité des eaux. Mais le Plan Algues vertes est loin de faire l'unanimité ; le Conseil général des Côtes-d'Armor a refusé ce plan car, au lieu de s'intéresser à la prévention, il finance des actions curatives. Le CEVA (organisme de mesures du Conseil Général) et l'IFREMER ont été écartés du conseil scientifique. Cela “bafoue tout le travail qui a été fait”, martèle la conseillère générale en charge de l'économie et du développement durable.
A l'échelle européenne, de nombreuses fondations, réseaux, insistent sur un encadrement de ce lobbying. Les lois québécoises sont beaucoup plus au point que les nôtres, il faut mener une véritable action d'éducation populaire pour que l'intérêt général prime sur les intérêts particuliers.
La définition de “lobby” : être à côté du pouvoir, le plus près possible, c'est très net à Bruxelles, à Londres. La Fondation Science Citoyenne, le Réseau Environnement Santé, défendent les lanceurs d'alerte. Il faut cadrer la science. Proposer les lois, redonner des responsabilités décisionnaires aux citoyens.
■