Saint-Nazaire, répression et violences policières

Communiqué de presse publié le 5/02/09 0:12 dans Politique par Jonathan Guillaume pour Jonathan Guillaume
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Il y a quelques jours Emgann-Naoned dénonçait le climat ultra répressif actuel, en pays nantais en particulier. Ce climat se confirme dans la répression de la manifestation du 29 janvier à Saint-Nazaire.

Suite à la manifestation de jeudi dernier, on a pu voir l'exaspération des travailleurs aller jusqu'à l'affrontement physique avec les forces françaises de l'ordre (voir notre article). Nous dénonçons fermement la manière et les armes utilisées par les gardes mobiles la semaine dernière à Saint-Nazaire, en effet les bombes assourdissantes jetés sur les manifestants ont entraîné l'explosion du pied d'un jeune militant. Jeter des engins explosifs sur l'énervement social n'est sûrement pas la meilleure réponse à l'exaspération des travailleurs.

En condamnant quatre émeutiers, passant en comparution immédiate lundi dernier, à des peines de prison ferme de 3 et 4 mois pour des jets de cailloux, le tribunal de Saint-Nazaire a confirmé le climat sarkozyste de répression accrue dans lequel nous nous trouvions. On ressort même des chef d'inculpations d'un autre temps, comme celui « d'offense à chef de l'État », prononcé contre un métallurgiste de 26 ans, qui, durant la manifestation, aurait lancé des insultes contre le président honni ! Ouh ! le délinquant ! Il passera devant le tribunal le 10 mars avec trois autres prévenus.

Bizarrement les médias et la préfecture insistent bien sur les troubles de la manifestation en appuyant les condamnations de prison ferme, sans relater ni donner de suite quant à la mutilation d'un manifestant par les forces de répression. Y aura-t-il une enquête ?

Avec l'inculpation médiatique de prétendus saboteurs d'infrastructures ferroviaires pour terrorisme en novembre dernier, l'État français nous avait montré jusqu'à quel degré de criminalisation et de répression de la contestation il pouvait aller.

En Bretagne au même moment ressurgissait un appel « extralégal » du parquet judiciaire de Paris pour rejuger 3 militants indépendantistes (voir notre article). En pays nantais précisément, une longue liste de faits de l'actualité répressive s'ajoute aux événements de Saint-Nazaire. Ils ont la particularité de montrer la part prise par les responsables locaux du parti socialiste dans la surenchère autoritaire actuelle. Derrière ces faits, en pays nantais et plus largement en Bretagne, transparaît une ligne de clivage politique entre la gauche et la droite institutionnelles, et une frange de la population engagée dans une transformation sociale, écologique ou nationale radicale en Bretagne, qui ne goûte plus aux fausses promesses (Grenelle, Réunification, ...) des élites politiques et sent bien que le pouvoir démocratique lui échappe. Gageons qu'en Bretagne ces forces sauront converger pour proposer une alternative politique.

En attendant nous appelons à la solidarité avec tous les réprimés :

Mikael, lycéen nazairien arrêté en décembre durant le mouvement des lycées et ayant refusé le fichage ADN, (voir notre article), était condamné hier à 105 heures de TIG, 2 mois de prison avec sursis et 300 euros d'amende, deux semaines auparavant le procureur avait requis 60 heures de TIG et 1 mois de prison avec sursis ;

— Le 20 février, Sylvain, militant de l'UDB, passera devant le tribunal de Saint-Nazaire, pour menace de mort sur le président français ! Ce militant breton avait publiquement marqué son opposition à la venue de Sarkozy à Batz-sur-Mer. La veille il était arrêté lors d'un contrôle de police, où, questionné par les policiers sur la venue de Sarkozy, il avait déclaré « J'en ai rien à foutre ! Il peut bien crever ! ». Il fera plusieurs heures de garde à vue et son logement de fonction sera perquisitionné devant ses collègues (voir notre article) ;

— Le 23 février, l'instituteur Sami Benmeziane, passera devant le tribunal à Nantes, après avoir passé plusieurs heures en garde à vue lors de son arrestation. Il est accusé, lors d'un rassemblement contre les réformes scolaires, d'avoir cassé le doigt d'un CRS malgré ce que montrent les images (voir le site) ;

Deux habitants, militant contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui s'étaient opposés au forage préventif d'un champ, passeront devant le tribunal en avril ;

Sept personnes, militant contre l'aéroport, sont actuellement poursuivies et ont effectué plusieurs heures de garde à vue et subi des perquisitions, pour avoir entarté le délégué à l'action foncière du Conseil général de Loire-Atlantique, Claude Bricaud, et diffusé la vidéo sur internet. Patrick Mareschal, président du Conseil général, avait alors fait pression pour que la Confédération Paysanne condamne l'acte au risque de perdre certaines subventions ;

— Le 12 février ce sont les six jeunes militants nantais de la Réunification qui passeront devant le tribunal de Nantes pour de la peinture sur des bâtiments, après 4O heures de garde à vue et des perquisitions chez leurs parents. (voir notre article).


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