Un nouveau lieu de mémoire a vu le jour en centre Bretagne, dédié à l'Histoire d'un maquis breton, encore un... oui, et encore mal connu, longtemps ignoré sauf localement. Faute d'avoir un lieu propre où y être évoqué, ce maquis est moins connu que ceux de Saint-Marcel (en 56) et Saffré (en 44). Nous profitons de le présenter à l'occasion de l'exposition temporaire qui s'y tient jusqu'au 30 novembre (voir notre article)
La Communauté de Communes du Kreiz-Breizh (Centre Bretagne) a créé sur son territoire cet équipement : Le pôle d'animation et de mémoire à l'Étang Neuf de la commune de Saint-Connan.
Ouvert à l'été 2012, il accueille trois thèmes. L'élément fondateur en est le rapport au lieu et à l'histoire du site, avec la mémoire du maquis de Plésidy ou Coat Mallouen (voir plus bas).
Il comporte :
- Le musée de la Résistance en Argoat ;
- Un atelier peinture ;
- Un pôle pêche.
(voir le site) pour des détails.
- (voir le site) d'archives du Télégramme non bloqué, donné en note 5 sur l'article wikipédia d'André Augustin Sallé (1), pour une très belle histoire du site due à la plume du général François Budet (2), natif de par là, qui a écrit un livre L'âme de l'Étang.
Catherine Merrer écrit, en 2009 « François Budet, membre de l'Association des anciens et amis du maquis de Coatmallouen, vient de publier un ouvrage consacré à l'Étang Neuf, en Saint-Connan. Une façon d'appuyer le projet de pôle d'animation, engagé par la communauté de communes du Kreiz Breizh ».
« L'auberge de l'Étang Neuf qui, dans les années 70, vit par exemple le passage de Valéry Giscard d'Estaing, a dans un premier temps été achetée par l'Association des anciens et amis du maquis de Coat Mallouen, suite à un legs du commandant Robert. Celle-ci l'a ensuite donnée à la commune de Saint-Connan qui, par l'intermédiaire du maire, Jean-Yves Philippe, a porté un projet devant la communauté de communes du Kreiz Breizh ».
« La première tranche de ce projet, la rénovation de l'hôtel-restaurant, est pratiquement terminée ».
« Reste à mettre en oeuvre le musée qui racontera les combats du maquis, un espace permanent, interactif, agrémenté d'expositions temporaires, contemporaines, et un espace nature dédié à la pêche à la mouche ».
On trouve encore : Histoire, Nature, Arts à L'Étang Neuf, servis par une écriture alerte et imagée dans un livre de 200 pages illustré d'une façon exceptionnelle par plusieurs artistes ; riche présentation en quadrichromie servie par un graphisme de très haute qualité : (voir le site) de la généalogie des Côtes-d'Armor.
Le réalisateur de cet ensemble architectural basé sur le bois, est une entreprise bretonne de Plouagat (ph. 3-5) qui mérite d'être mentionnée ici. Charpentes EMG Votre constructeur pour vos bâtiments agricoles, industriels, tertiaires et commerciaux (3).
(voir le site) . Les origines du musée, selon plusieurs sources :
Dans un cadre enchanteur et chargé d'histoire, le tout nouveau Pôle de l'Étang Neuf vous invite à une balade entre mémoire, art et nature.
Perché sur un étang, le Musée de la résistance en Argoat honore la mémoire des patriotes qui ont pris le maquis pour se libérer du joug de l'Occupation en 1944.
L'histoire de la Seconde Guerre mondiale et de la Résistance dans l'ouest des Côtes-d'Armor y est racontée à travers cinq espaces d'expositions et une salle de projection.
- Sans le commandant Jean Robert, pas de musée
Jean Robert (1919-2002) a créé et dirigé le maquis de Coat Mallouen. Parachutiste français libre du Special air service (SAS), il avait été parachuté en forêt de Duault en juin 1944. Des décennies plus tard, il lègue à l'Association des anciens et amis de Coat Mallouen la vieille auberge de l'Étang Neuf, avec pour mission d'en faire un musée de la Résistance. Son voeu est exaucé (source (voir le site) de juin 2013).
Au détour de six salles, la visite donne à revivre la vie quotidienne sous l'Occupation, les différentes formes de résistance, le quotidien d'un maquis et l'âpre combat pour la liberté. Émouvante, instructive et bien documentée, elle se déploie au milieu des armes d'époque, des cartes, des missives secrètes et des témoignages d'habitants qui ont vécu l'instant.
Découvrez l'exposition permanente retraçant une histoire de la Résistance en Côtes-d'Armor. Du quotidien oppressant de l'Occupation aux combats et réjouissances de la Libération, cheminez entre ombre et lumière et vivez le quotidien, les luttes des maquisards.
Visites guidées, bornes interactives, films d'archives et témoignages, animations.
L'inauguration un an après
Le 20 juin dernier 2013, [[Kader Arif]], ministre délégué aux Anciens combattants, et [[Marie-José Chombart de Lauwe]] (4), présidente de la Fondation pour la mémoire de la déportation, ont inauguré le musée de la Résistance en Argoat, érigé à l'Étang Neuf, en Saint-Connan. Ouvert en fait il y a un an, ce lieu de mémoire a accueilli près de 9.000 visiteurs. D'un concept moderne, il permet en cinq séquences de plonger dans la Seconde guerre mondiale : occupation, Résistance, soutien au Débarquement, maquis de Plésidy-Saint-Connan, Libération (source Ouest France (voir le site) le 27 juillet 2013).
En juin 1944, plusieurs centaines d'hommes se sont rassemblées dans la forêt de Coat Mallouen pour combattre les troupes d'occupation allemandes avant de préparer la libération de la région de Guingamp.
Le 27 juillet 1944, des unités allemandes attaquent le maquis. Les hommes du lieutenant SAS Robert résistent avec bravoure. Treize jeunes du pays de Guingamp, dont six avaient moins de 18 ans, sont tués au combat. Chaque année depuis 1984, une cérémonie commémore l'héroïsme de ces résistants.
« Dès le 30 juillet le maquis s'installe aux abords de la RN12 où chaque nuit des embuscades sont montées pour détruire les convois venant de Brest vers le front de Normandie » (François Budet).
Voilà l'histoire du maquis de Plésidy (5) qui a participé à la Libération de Guingamp et de sa région.
Cette page d'histoire, lue comme une leçon de courage, constitue le fil rouge de l'exposition permanente du tout jeune Musée de la résistance en Argoat, monté sur pilotis au bord de l'Étang neuf, à Saint-Connan.
- Un film – DVD. L'histoire du maquis de Coat Mallouen avait fait, en 2002, l'objet d'un film court d'une grande valeur pour la mémoire de la Résistance locale. Rapidement épuisé, le DVD (ph. 7) vient d'être réédité en décembre 2012.
- Une stèle a été érigée dans les environs (ph. 17 et ph. 14 : couverture du livre de 1989). Tous renseignements sur : (voir le site) des lieux de mémoire en Côtes-d'Armor.
- En 1946, Jean Dathanat, résistant, avait tenu à consigner dans un livre la riche histoire du maquis de Coat Malouen... Français... ? Peut-être ! Histoire d'un maquis breton (ph. 1 et 9-11), ill. Jean Boulbain.
- En 1984, réédition avec préf. de Jean Robert.
- En 1989, réédition gommant le vrai titre (ph. 14), fut vite épuisée.
En déc. 2012, cet ouvrage a été réédité dans sa version originale, afin que ces événements ne tombent jamais dans l'oubli. Avec les ill. (ph. 12) de l'abbé Jean Boulbain (6), sous le titre original Français... ? Peut-être !.
Extraits de la page (ph. 10)
Il fixa au jour anniversaire d'Hitler la date de son expédition, les nombreuses libations de la soldatesque devant lui faciliter son travail (…). Il avait annoncé que vers minuit nous connaîtrions le résultat de son expédition ; à minuit vingt la première explosion éclatait et à huit heures du matin des munitions sautaient encore.
Magouarou avait minutieusement étudié et préparé son coup (…). Une nuit de décembre 44 à Nostang une balle aveugle l'a frappé à mort (...).
Page Recrutement : Branchoux désirait des listes nominatives, mais je m'opposais toujours à cette façon de procéder qui représentait de très gros risques (…) il suffisait de savoir (…) sans risquer de livrer à une perquisition allemande la liste de nos gars.
Extrait (ph. 11) : Photo Delattre. La distribution du “rabiot” à Coat Mallouen.
À propos de la guerre de 1939-1945.
(voir le site) : pour l'Histoire à réécouter :
Dans le menu “Liens”, retrouvez un répertoire de liens vers les émissions historiques de France Inter, décryptant l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.
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Saint-Connan (22) Musée de la résistance en Argoat
Entre Guingamp et Mûr-de-Bretagne sur la D 767
Coordonnées GPS :
48° 25' 07 Nord
-3° 06' 33 Ouest
02 96 47 17 66
Tous les jours, de 10 h 30 à 13 h et de 14 h à 19 h (sauf samedi matin),
Jusqu'au 30 novembre 2014
contact@musee-etangneuf.fr
etangneuf.asso@orange.fr
Accueil et visite possibles en breton
Tarifs jusqu'au 30 novembre
- 6 euros adultes ;
- 5 euros tarif réduit ;
- 3 euros enfants 7 à 18 ans ;
- Gratuit pour les moins de 7 ans.
(1) [[André Augustin Sallé]], sculpteur, s'est fait construire une maison à l'Étang Neuf, en Saint-Connan. Il fut mutilé de guerre. Cet artiste de renommée internationale vint terminer ses jours à Saint-Connan d'où sa femme était originaire. Il a aussi, d'après sa page wiki, oeuvré à l'église de Saint-Connan.
(2) Le général François Budet est devenu l'historien des lieux.
Après Les Patriotes de Coat Mallouen, maquis de Plésidy-Saint-Conan (impr. nouvelle Simonet, Plédran) et L'âme de l'étang (voir le site) , il signe son troisième livre : Le bourdon de la victoire, en hommage à Émile Chausse, de Plésidy, qui, à 20 ans, alors qu'il était jeune résistant, a embarqué avec un groupe d'Américains à Utah Beach, le 6 juin 1944. (voir le site) de l'hebdomadaire L'Écho de l'Argoat. Commandes auprès de l'auteur, François Budet, 2 Kerhars, 22720 Plésidy, tél.: 02 96 40 15 60 ou 02 96 21 47 85, chèque à l'ordre de : Association du Maquis de Plésidy.
(3) Charpentes EMG
ZA du Fournello
22170 Plouagat
02 96 79 54 54
sa@charpentes-emg.com
(4) [[Marie-José Chombart de Lauwe]], née en 1923, entre en résistance en Bretagne à 17 ans, passant ses vacances à Bréhat où sa mère avait créé un réseau intégré au réseau Georges France 31 de résistance (voir wiki) et (voir le site) . Elle suivra ses cours de lycée à Tréguier, puis à la fac de Rennes, sera arrêtée et déportée... La suite est édifiante.
(voir le site) et (voir le site) de son témoignage sur la plate forme video d'Arte Les Combattants de l'ombre.
(5) (voir le site) du Télégramme pour les abonnés non bloqués. Ou Ouest France, bref mais ouvert : (voir le site) et (voir le site) de Mémoire et Histoire de la Résistance, page Coat Mallouen.
(6) Jean Boulbain, né le 29 septembre 1911 à Saint-Brieuc. (voir le site) de Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943. Jean Boulbain est un artiste abbé. Il aimait dessiner et illustra plusieurs livres sur cathédrale ou collégiale. Ordonné prêtre en 1936, on sait qu'en 1937 il était professeur à l'Institution N.-D. de Guingamp, car il donna la bénédiction nuptiale à son frère.
Il dessine la couverture du livre de Jean Dathanat de 1946 et l'illustre (ph 12), couv. reprise en 2012. Il dessina le Monsieur Saint-Yves (ph. 15). On retrouve sa signature de graveur (ph. 16).
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