Saint-Aubin-du-Cormier : la bataille oubliée

Dépêche publié le 31/07/10 19:19 dans Histoire de Bretagne par Ronan Le Flécher pour Ronan Le Flécher
https://abp.bzh/thumbs/19/19312/18230_1.jpg
Menhirs sur la lande de Koad Sav Pell

Absente des médias bretons, absente des manuels d'histoire de France, la bataille qui se déroula le 28 juillet 1488 près de Saint-Aubin-du-Cormier, fut pourtant une des grandes batailles de la fin du Moyen Âge par ses conséquences politiques.

L'éphéméride du mercredi 28 juillet 2010 du site du Nouvel Observateur fait une petite place à Saint-Aubin-du-Cormier, théâtre de cette défaite militaire pour la Bretagne, mais «victoire française contre le duc de Bretagne François II à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier met fin à la Guerre Folle, qui opposait les princes féodaux français à la régente d'Anne de Beaujeu». Pour le reste, silence radio ! ABP revient ici sur ces faits d'armes racontés par Bernard Le Nail.

La Bretagne et la France étaient en guerre depuis 1487. Après une première campagne durant l'été 1487 et un siège de Nantes, la capitale ducale, pendant plus de deux mois, l'arméee française avait repassé la frontière à l'automne. En mars 1488, cette armée de 12 000 hommes, dont 5 000 mercenaires suisses et la plus puissante artillerie de l'époque, servie par des Génois, se concentra à Pouancé, puis entra en Bretagne et attaqua Châteaubriant, qui finit par tomber. Fougères fut prise le 19 juillet.

Le grand choc entre l'armée bretonne, forte de 12 000 hommes, et l'armée française, forte de 15 000 hommes, eut lieu le 28 juillet sur la lande qui porte toujours le nom de «lande de la Rencontre». L'armée bretonne fut enfoncée et bientôt anéantie. Il y aurait eu 7 500 morts. Les villes de Dinan et de Saint-Malo tombèrent bientôt aux mains des Français, toute résistance était désormais impossible et le duc de Bretagne, François II, dut demander la paix et accepter le 19 août 1488 un traité humiliant. Malade et affaibli, le dernier duc de Bretagne mourut à Couëron le 9 septembre, laissant le duché dont l'indépendance était désormais bien compromise à sa fille aînée Anne, âgée seulement de 11 ans et demi.

Un mémorial a été élevé sur la lande de la Rencontre par le Souvenir breton en 1988 à l'occasion du demi-millénaire de la bataille. Chaque année, des Bretons s'y rassemblent pour commémorer le sacrifice de tous ceux qui tombèrent dans ce lieu le 28 juillet 1488.

Lire aussi l'article de Jean-Loup Le Cuff Les Feux de la Rencontre 2010 (voir notre article)


Vos commentaires :
Jean-Christophe C
Vendredi 27 décembre 2024
Merci à l'équipe ABP qui fait son travail.

J'aurais envie de dire «honte aux autres médias bretons et dirigeants politiques bretons» qui ont peur de prendre une initiative de mémoire car il y a risque évident de déplaire à Paris...!
Car soyons honnête, s'il n'y avait pas de risques pourquoi «oublier» de commémorer l'un des plus grand fait d'histoire de la Bretagne quand Vannes célèbre un évènement dont tous le monde s'en fiche : la venue d'un chef d'état étranger 500 ans après les faits. Sauf que sur ce cas précis cela peut faire plaisir à Paris même si Paris n'a probablement rien demandé...


Jean-Pierre MATHIAS
Vendredi 27 décembre 2024
J'aurai l'honneur et le plaisir de conter sur le site le dimanche 14 novembre, dans le cadre des «nuits contées de Bretagne»

Anti-spam : Combien font 1 multiplié par 1 ?