Communiqué du 9 novembre 2010 à 10 h 26
Positions à 7 h 40 ce matin
1/ Groupama 3, à 78,1 milles de l'arrivée ;
2/ Sodebo à 186,6 milles du leader ;
3/ Idec, à 187,4 milles ;
4/ Gitana 11, à 560,8 milles ;
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Route du Rhum. Franck Cammas de 7 à 13 noeuds vers Basse Terre : S'adapter…
« Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience ». La phrase est de René Char. En cette matinée guadeloupéenne, elle prend tout son sens.
Sur le pont de Groupama 3, sous un ciel étoilé, Franck Cammasest à la manoeuvre, aux réglages. Sur sa gauche, les lumières de la côte Ouest sont bien là, presque immobiles.
À petite vitesse, dans un vent de face, celui qui devrait bientôt franchir en vainqueur la ligne d'arrivée de cette neuvième édition de la Route du Rhum La Banque Postale reste zen et concentré. Il l'annonçait hier : « il faudra être patient ».
Si rapide depuis le départ de Saint-Malo, il y a huit jours, Groupama 3 progresse entre 7 et 13 noeuds vers la bouée de Basse Terre.
Dans deux heures, lorsque les premières lueurs du jour vont se lever à l'Est, le skipper du maxi trimaran verra confluer vers lui les bateaux spectateurs, impatients de revoir le marin qui domine cette transat depuis le départ.
Survolé hier par un Pilatus ami, Franck Cammas paraissait minuscule dans le cockpit du maxi trimaran. Secoué par une mer désordonnée, le bateau filait encore à 17 noeuds sous le vent des îles antillaises.
Contraint de tirer des bords pour gagner dans le Sud, il cherchait à éviter les derniers pièges de cette traversée, jusque là expresse.
Mais, comme pour encore profiter de cet exceptionnel navigateur, Éole baissait d'intensité, rappelant ainsi que c'est bien lui qui reste le maître du jeu.
Et nous de simples spectateurs. Qui doivent rester patients... Mais jusqu'à quand ?