Veillée d'armes pour les 85 skippers engagés dans la neuvième Route du Rhum-La Banque Postale. Alors que les premiers bateaux de la classe Ultime (60 pieds et plus) quittent sous les acclamations du public le bassin Vauban pour passer tels de grands albatros de carbone les écluses, les autres classes devront attendre la nuit puis dimanche matin pour s'engager dans la mer libre.
Derniers réglages, dernières consultations des fichiers météo en attentant le coup de canon libérateur de 13h02 au large de la pointe du Grouin à Cancale. Demain, les conditions devraient être favorables, avec un vent établi de force 3 et des chances de voir de belles éclaircies. En attendant, les skippers se jaugent et rêvent déjà de leur course idéale.
« Je n'avais jamais pensé faire du solitaire sur ce type de bateau. Je ne viens pas reculons sur cette course mais c'est vrai que je ne me suis pas préparé comme les années précédentes. Pour la première fois, nous allons nous affronter les uns aux autres en classe Ultime et je crois que la météo peut véritablement dicter le résultat. Le portant dans la brise serait des conditions idéales. Il ne faut pas qu'il y ait du petit temps trop longtemps ».
Franck Cammas, skipper de Groupama 3, classe ultime.
« Je prends cela comme une chance de faire Le Route du Rhum-La Banque Postale. C'est tout de même formidable que des gens nous donnent de l'argent pour faire de la voile et participer à de grandes courses. Nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de voir comment le bateau se comporte dans la mesure où nous avons fait une régate et demie sur le Trophée du port de Fécamp en septembre avec une dizaine de Multi50. En tout cas, vivement dimanche soir, lorsque la mer se sera vidée et que l'on pourra réellement commencer la course ».
Lionel Lemonchois skipper en Multi 50 sur Prince de Bretagne, vainqueur de la dernière Route du Rhum-La Banque Postale 2006 et détenteur du record en 60 pieds sur Gitana 11 : 7 jours, 17 heures, 19 minutes et 6 secondes.
« Mon objectif est d'arriver dans environ 18 jours et surtout d'essayer d'être un petit peu plus rapide que le deuxième. Une transat en solitaire c'est toujours compliqué. Il y a une partie des gens qui pensent que c'est maintenant beaucoup plus facile. Mais il faut savoir que c'est un voyage qui n'est pas anodin. Une des particularités du Globe et du Rhum, c'est de rester potentiellement un bon bout de temps dans le mauvais temps. Les marins qui traversent l'Atlantique en croisière, choisissent leur moment et descendent au sud, en faisant attention d'aller accrocher les alizés de manière sûre. Pour nous, c'est loin d'être le cas. Nous essayons d'aller le plus vite possible et du coup, nous prenons ce qu'il y a à notre disposition, même s'il y a du vent fort».
Bernard Stamm, skipper en classe 40 de Cheminées Poujoulat.
« Je suis très content de partir et d'avoir mes derniers petits soucis de budget avant de partir. Cela fait deux ans que j'attendais de toutes mes forces ce moment. J'ai un bateau rapide (ex- Vedettes de Bréhat-Cap Marine de Servane Escoffier) qui dans la classe peut faire quelque chose. J'ai fait mes qualifications il y a trois semaines entre Bordeaux et l'Angleterre. Cela m'a pris 4 jours à une moyenne de 10 nœuds.»
Julien Mabit skipper en classe Rhum de Monopticien.com
■