Romain Pasquier : "Il y a un vrai risque que le mouvement fasse pschitt"

Dépêche publié le 5/11/13 13:01 dans Politique par Christian Rogel pour Christian Rogel
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Romain Pasquier, Sciences Po Rennes

Romain Pasquier, professeur à Sciences Po Rennes, est l'auteur d'analyses de la situation bretonne souvent fouillées et même parfois brillantes.

Dans le quotidien gratuit 20 minutes, interrogé sur l'avenir du mouvement politique et social des Bonnets rouges, il donne sa prévision.

«Il y a un vrai risque que le mouvement fasse pschitt. Il y a ce bon vieux principe de l'Etat de diviser pour mieux régner. Il y a tant de revendications diverses. L'Etat pourra faire procéder à un saupoudrage qui permettra de passer la crise et les municipales, mais ne remettra pas les filières sur leurs pieds.»

En l'absence de force politique capable de prendre en charge un mouvement aussi diversifié, il est possible qu'il ait raison.


Vos commentaires :
Reun Koupa
Vendredi 22 novembre 2024
Malheureusement il a peut être raison:«les bretons baisés une fois encore??»

rivoal christian
Vendredi 22 novembre 2024
le pouvoir en Bretagne et a paris est entre les mêmes mains politiques. le schpittbzh est déjà programmé

PIERRE CAMARET
Vendredi 22 novembre 2024
Helas , moi qui suis loin , j'en ai bien peur .
Prendre une suite politique ?? je vois des gens courageux , plein de bonnes idees........ mais c'est tout .
Nominoe , Alain Barbe Torte ne sont pas encore de retour .
Agir que par le Coeur , souvent ne suffit pas....... il faut egalement le Grand Cerveau .
Les Luttes bretonnes: j'ai vu les anciens combattants de Plogoff , maintenant les anciens combattants de l'Ecotax et ... Cela fera des souvenirs et des discussions au Café du Commerce et de l'Industrie .

Alan Job
Vendredi 22 novembre 2024
Il est de la responsabilité des mouvements bretons (PB, BE, UDB, AF,) ainsi que Mr le maire de Carhaix de rectifier les manipulations médiatiques de manière à ce que leur demande principale, c'est à dire: DECIDER en Bretagne, soit audible, compréhensible et entendue par tous les bretons. Mais pour cela il ne faut pas la jouer petits bras quand on parle à la télé. Il y avait 30.000 bretons à Quimper il y en aura trois fois plus si vous tenez le cap et ne lâchez rien.

Benj
Vendredi 22 novembre 2024
Quelle analyse fine et argumentée ... Pourquoi avoir nécessairemment besoin d'une force politique existante et particulière pour continuer de «régner» ? La Révolte Bretonne regroupe divers partis bretons qui ont pour la plupart des objectifs communs : l'autonomie politique, culturelle et économique, la défense des travailleurs bretons, un même dévouement à la Bretagne et au peuple breton ! Les Bonnets Rouges sont une force populaire ET une force politique désormais, et si la détermination est gardée, aussi fermement et résolument qu'à Quimper et Morlaix, il n'y pas de raisons pour qu'on se fasse enfin entendre !

CARLOS
Vendredi 22 novembre 2024
Oui ... et non, car ce mouvement initié par C Troadec, même s'il tombe comme un soufflé, aura fait prendre conscience aux politiques de tous bords que l'unité bretonne existe et qu'elle est concrète quand il s'agit de se mobiliser.

Lukaz Seznec
Vendredi 22 novembre 2024
A la différence près que l'état n'est plus l'état providence des années 70 et 80, et que le saupoudrage risque d'être homéopathique, et bien perçu en tant que tel...

X. Rouari
Vendredi 22 novembre 2024
Il y eu la génération FLB, il y aura la génération Bonnets rouges, et puis rien : le 35 deviendra un déversoir de population moyenne-pauvre de la région Ile de France, le 44 sera une ville-département capitale d'une région formée des 12 départements de l'Ouest français, avec ses beaux quartiers à Guérande et ses plages popu à Pornic. Saint-Malo, Dinan et le golfe du Morbihan seront réservés aux Parisiens fortunés de toutes origines. Le reste de la haute Bretagne sera voué à l'agriculture intensive. La basse Bretagne centrale sera un dépôt de déchets nucléaires, les côtes servant à l'industrie touristique dans un Disneyland déclaré celtique.
Mais ça continue : «La Bretagne est trop loin de Paris.» Elle n'en a jamais été plus proche !

Echu.


eugène le tollec
Vendredi 22 novembre 2024
Ce mouvement doit durer car issu d'une vague de fond de multiples sensibilités,il doit être entretenu par les partis bretons«en place»,travaillant dans l'unité car c'est comme celà que la Bretagne gagnera.
Il faut-il le monde de l'économie suive.
Il faut que les intellectuels évaluent.
Il faut structurer,canaliser car le message est puissant.

Marcel Texier
Vendredi 22 novembre 2024
Ce que n'ont pas vu les Français, ou plutôt ce que se sont efforcés de leur cacher les médias aux ordres, et cela malgré l'évidence, c'est le côté «national» de la révolte bretonne. La présence d'une forêt de drapeaux bretons aurait dû alerter les plus obtus: c'est la révolte d'un peuple, le peuple breton. Un autre élément qui pèsera, c'est l'internationalisation de la question bretonne. On en a parlé dans le monde entier. Des centaines de millions de «terriens» ont découvert l'existence de la Bretagne. Désormais, pour ces millions de gens, la Bretagne existe. On peut être certain qu'elle n'a pas dit son dernier mot !

Llydaweg awdur
Vendredi 22 novembre 2024
Pschitt orange ou pschitt citron ?

Il aura fallu d'une petite analyse émanant de science po (institution française) pour que le breton tombe dans le panneau, commence à se diviser, capitule et devient pessimiste.

Je resterai donc un breton optimiste. Pour cela, je mets en gardes celles et ceux qui vont «négocier» demain. Qu'ils n'oublient pas que plus de 30 000 personnes se sont déplacés samedi à Quimper pour diverses raisons. L'écotaxes, les aides financières et l'emploi pour certains tandis que d'autres se sont déplacés pour la langue, la réunification, l'autonomie voir pour la liberté. Ces 30 000 bretons attendent tous, pour diverses raisons et de pieds fermes des résultats proportionnels à leurs attentes.

Qu'ils n'oublient pas que les images relayés par les médias, tv nationales et étrangères, ont non seulement eu un impact fort sur l'ensemble de la Bretagne mais en plus, ont surtout permis de convaincre celles et ceux qui étaient encore indécis. Qu'ils ne s'y trompent pas au prochain rassemblement il y aura encore plus de monde si la déception est là.

Tous les regards vont être portés sur eux, lourd est le fardeaux qu'ils portent sur leurs épaules. Ils ont lancés un mouvement entrainé par la crise de l'emploi en Bretagne, le refus d'une taxe supplémentaire et par une crise identitaire. Ce phénomène est comparable à un triskell en mouvement perpétuel chaque branches entrainants cette rotation.

Je crois également que vous sous estimez l'ampleur et la symbolique de ce petit bonnet rouge. Nous avons enfin trouver l'élément qui nous rassemble, qui nous fédère nous les bretons. Il n'y a rien de plus fort qu'un symbole face à l'adversité (les baltes avaient fait une chaîne humaine de 560 km le 23 août 1989 s'unissant pour la liberté contre l'oppresseur soviétique, les allemands ont fait tomber leur mur la même année).

Ce bonnet rouge est devenu le symbole de l'espoir pour les bretons mais aussi le signe du refus, de dire non. Il est devenu un signe de ralliement. Ce petit bonnet rouge nous fait relever la tête soyons en fier comme Sébastian Ar Balp devait l'être en 1675. Nous lui devons au moins cela, lui qui défendait la justice.

Il ne faut pas confondre l'info et l'intox surtout lorsque celle-ci vient d'une institution française qui formate ses étudiants ce n'est pas le mouvement des bonnets rouges qui va faire pschitt mais c'est bien la crise économique en Bretagne qui doit faire pschitt !

Et malheureusement tant qu'on n'actionnera pas le décapsuleur la destruction du secteur agro-alimentaire, industrielle et de l'emploi en général en Bretagne et ailleurs continuera. L'histoire n'est pas finie, elle commence....

A bon entendeur,

Re zo re !

TOUS BRETONS, TOUS UNIS, TOUS BONNETS ROUGES !


La Rédaction
Vendredi 22 novembre 2024
@Llydaweg awdur
L'Institut d'études politiques de Rennes est juridiquement indépendante de l'IEP de Paris.
Romain Pasquier publie des analyses de la politique en Bretagne qui tranchent sur le ronron habituel et il suffit de comparer ce que ses prédécesseurs au même poste disaient.
Ce court extrait et le reste de l'interview rappelle une vérité : aucun mouvement, quelque soit l'enthousiasme de ses participants, ne peut obtenir des résultats sans une plate-forme commune.
De grands mouvements populaires ont sombré pour la raison qu'il donne : si les revendications ne sont pas clairement listées et approuvées par les participants, le pouvoir a la situation idéale (pour lui) pour accorder des sucreries aux uns et isoler les autres qui ne les acceptent pas.

Yann-Bêr
Vendredi 22 novembre 2024
L'Histoire commence mais elle doit cependant se hâter afin d'échapper aux pièges qui la guettent.
J'espère que les Bretons sauront les éviter et pousser l'avantage qu'ils ont pour construire ensemble le pays. Quelles que soient les diverses idées qui s'expriment, elles ont toutes un point commun : Bretagne.
Alors, on réfléchit un peu : il y a du boulot pour mettre un tel projet sur les rails et on ne se tire pas dans les pattes, on reste Bretons.
Je ne me fais pas d'illusions sur les réunions à venir, les dés sont pipés d'avance, le plan gouvernemental est complètement vide de sens.
Donc, il sera sans doute nécessaire de frapper plus fort : une marche sur Rennes avec occupation symbolique du Parlement mais aussi un siège en règle du Conseil Régional dont les propos de son Président aux ordres jacobins ont du agacer plus d'un.
Le temps de dialogue avec avec l'Etat français pourrait être mis à profit pour monter une telle opération et pourquoi pas, en prime, esquisser une sorte de parlement autonome ?
Yann-Bêr

PIERRE CAMARET
Vendredi 22 novembre 2024
@ CARLOS.Les hommes sont les hommes et oublient tres vite .Je relisais tout dernierement «L'affaire »dites de CONLIE. La Bretagne etait revoltee , la France etait battue et puis et puis ... il ne s'est rien passé.Aucun des Chefs Bretons n'a ose , aller ... un peu plus loin .
@Lukas SEZNEC cela s'est vrai .. il n'ya plus de sous , alors il n'y aura que de toutes petites sucettes .

bernard guyader
Vendredi 22 novembre 2024
Bon dia .... petit Article et très nombreux commentaires intéressants ! personne n'est dupe chez les (indépendantistes les national. ou les autonomistes bretons ) ... Retenons ce que dit M.Texier ...Une marée de drapeaux bretons ... encore un pas comme celui là et nous franchirons le gué ... sur la route des catalans des écossais des flamants ou des basques . La référence aux bonnets rouges est une complication bien manipulée par les régionalistes et paris.. mais inutile ..B.Guyader

Jean-Loup LE CUFF
Vendredi 22 novembre 2024
Il est vraiment temps que la Bretagne gère ses affaires elle même, sans rentrer dans les magouilles franco-parisiennes jacobines... Sans eux on serait beaucoup plus prospères et heureux: on serait nous-mêmes, à l'aise dans notre culture, notre histoire, notre pays... Aujourd’hui on nous spolie en tous domaines, et on doit quémander l’aumône pour nous mêmes... L'heure des comptes approche... Jacobins, il faudra nous demander pardon et rembourser les milliards que vous nous avez volé depuis 500 ans... sans compter les réparations impossibles des centaines de milliers de Bretons qui sont morts dans vos guerres inutiles!!! Honte à vous!

eugène le tollec
Vendredi 22 novembre 2024
La rédaction
Mais qu'est ce qu'on dit depuis tout le temps,rien n'existe sans des assises puissantes et solides,ici sans un message et sans l'unité...tout ça sont des évidences qui sortent du moindre bon sens.
Les gens sensés ne font que le répéter.
UNITÉ....UNITÉ...Pas d'autonomie...pas de fédéralisme....pas d'indépendance...pas de réunification sans l'union des bretons.
Ici sans ce geste fédérateur des bonnets rouges.

Muichka
Vendredi 22 novembre 2024
Monsieur Pasquier,

Vous étiez hier à Morlaix, invité comme grand témoin. Pensez-vous toujours que le mouvement risque de faire «Pschittt» ?
L'unité, la détermination et la force tranquilles qu'il a montrées hier sont un ciment qui fait que le saupoudrage ne divisera pas notre mouvement.

Vous nous alertiez, en nous disant cela, peut-être avez-vous été un déclencheur de notre nouvelle force.

Bien à vous.


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