En ce début d’année 2024, un ouvrage attendu est venu enrichir le débat historique autour de la figure d'Anne de Bretagne et des événements qui ont marqué la fin de l'indépendance bretonne : «Anne de Bretagne : Invasion et Annexion» du Dr Louis Mélennec, spécialiste du droit médiéval. Publié chez Yoran Embanner, ce livre se distingue par son approche rigoureuse, à la croisée de l’histoire, du droit et de la réflexion identitaire bretonne.
Le Dr Louis Mélennec, fort de son expertise en droit médiéval, aborde l'un des événements les plus controversés de l'histoire bretonne : l'annexion du Duché de Bretagne par le Royaume de France. À travers une analyse juridique précise, il démonte les rouages de cette absorption politique, souvent présentée comme inévitable dans la narration historique française. Mélennec insiste sur la dimension illégitime de cette annexion, la qualifiant de véritable «invasion», appuyée par une série de manœuvres diplomatiques, militaires et juridiques orchestrées par le roi Charles VIII, puis son successeur Louis XII.
L'auteur propose une relecture complète des traités et accords qui ont entouré la fin de l'indépendance bretonne, notamment les mariages successifs d'Anne de Bretagne, duchesse héritière, avec les rois de France. Ces unions, vues par certains historiens comme un simple arrangement diplomatique, sont ici présentées sous un jour plus sombre, où les pressions exercées sur Anne, ainsi que sur les institutions bretonnes, sont mises en lumière.
Anne de Bretagne, duchesse emblématique et double reine de France, est au cœur de l'ouvrage. Loin des clichés romancés ou des lectures édulcorées, le Dr Mélennec présente une figure profondément politique, naviguant entre les forces antagonistes du pouvoir français et les intérêts de son duché. Il dépeint une femme stratège, mais également victime des machinations royales françaises, contrainte de défendre sa terre avec les moyens limités dont elle disposait face à une France alors en pleine expansion.
Mélennec ne se contente pas de décrire Anne comme une simple actrice passive de son époque. Il souligne ses efforts pour préserver l’autonomie du duché, notamment à travers les tentatives de réformer le droit breton, de garantir ses institutions, et de négocier des clauses dans ses mariages qui auraient pu assurer à la Bretagne un statut particulier au sein du royaume. Malheureusement, ces tentatives ont échoué face à la volonté implacable de la monarchie française d'annexer définitivement le duché.
Le sous-titre du livre, Invasion et Annexion, reflète bien l’argument principal de l’auteur : loin d’une fusion naturelle ou d’une intégration pacifique, l’annexion de la Bretagne fut un acte violent, aux conséquences profondes et durables. Le Dr Mélennec examine les retombées économiques, culturelles et sociales de cet événement, qui marque selon lui le début de la fin pour la singularité bretonne. Il développe une critique acerbe de la politique centralisatrice de la monarchie française, qui, à travers l’éradication progressive des spécificités bretonnes, a cherché à étouffer toute velléité d’autonomie.
Il attire également l'attention sur les résistances qui ont persisté, notamment au sein de la noblesse bretonne et des cercles juridiques, jusqu'à l'époque moderne. Mélennec voit dans cette histoire une leçon toujours actuelle : la perte de souveraineté d’une nation, même sous la pression de grandes puissances, laisse des cicatrices profondes qui continuent d’alimenter les discours identitaires aujourd’hui.
S’il est évident que le Dr Louis Mélennec porte un regard engagé sur l’histoire de la Bretagne et sa relation avec la France, il n'en demeure pas moins que l’ouvrage est d’une grande rigueur scientifique. Ses nombreuses références aux documents historiques, traités juridiques et chroniques de l’époque en font une lecture indispensable pour quiconque s’intéresse à cette période charnière de l’histoire bretonne. Les passionnés d’histoire, ainsi que les défenseurs de l’identité bretonne, y trouveront des arguments solides et bien documentés pour nourrir leur réflexion.
Cependant, certains lecteurs pourraient trouver que l'engagement de Mélennec, bien que passionnant, peut parfois occulter d'autres perspectives historiques. Si l’auteur donne la parole à ceux qui ont subi l’annexion, il n’accorde que peu de place aux arguments des partisans de l’union avec la France, qu’ils soient bretons ou français.
Anne de Bretagne : Invasion et Annexion est un ouvrage à la fois érudit et accessible, qui apporte un éclairage nouveau sur une période complexe de l’histoire bretonne. En se concentrant sur la figure d’Anne de Bretagne et en analysant finement les mécanismes d’une annexion aux conséquences encore visibles aujourd’hui, le Dr Louis Mélennec propose une lecture essentielle pour comprendre les dynamiques de pouvoir qui ont façonné la relation entre la Bretagne et la France. Un livre à recommander à tous les passionnés d’histoire, de droit médiéval et d’identité bretonne.
■
Un ouvrage qui détruit totalement la doxa mensongère de la France, imposée au monde entier en 1789.
Le livre de Louis Mélennec, très attendu, est paru le 4 juillet 2024, chez l’éditeur breton Yoran Embanner, 71 rue Henri Mespiolet, à Fouesnant (29170); téléphone 06 61 23 47 88, sous le titre :
ANNE de BRETAGNE, face à l’invasion et à la destruction du duché souverain de Bretagne.
La rédaction de cet ouvrage a exigé 25 années de recherches, faisant suite au DEA soutenu en Sorbonne en 2001, devant un jury composé de deux membres de l'Institut, l'un et l'autre professeurs à la Sorbonne, et ex-directeurs de l'Ecole des Chartes, les professeurs BERCE et BARBICHE, deux sommités de l'Université française..
Ce livre est aussi une thèse de doctorat en histoire, qui sera peut-être soutenue à l’étranger, après sa publication au pays qui osait s’intituler il y a peu de temps encore « patrie de droits de l’homme » (!), aujourd’hui dégradé par d’ heureuses formules d’un grand linguiste breton, en « pays des doigts de l’homme », et en la « Hune et Hindivisible ».
L’Ouvrage est d’une absolue rigueur scientifique, mais aussi rédigé dans un style alerte et littéraire, facile à lire, et enrichi de nombreuses découvertes, intégrant les archives innombrables de Bretagne, d’Italie, d’Angleterre, d’Espagne … ainsi que du droit canonique, lorsqu’il s’agit du prétendu mariage d’Anne de Bretagne. Celle-ci n’a jamais été que la concubine du roi de France, ce que toute l’Europe a dénoncé en son temps, et longtemps après encore ! (On lira avec plaisir les nombreuses références consignées dans le livre, sur ce thème totalement inconnu de nos « hystoryens » bretons , qui ne sont pas juristes, et qui n’ont pas pu, pour cette raison, interpréter d’une manière exacte des textes qui exigent des compétences très poussées et très spécialisées). Les lecteurs stupéfaits vont apprendre que la duchesse, mariée par procuration avec Maximilien d’Autriche, union canoniquement valide, rendait impossible au regard du droit, un deuxième mariage, nul de plein droit.
L’ouvrage détruit aussi, définitivement, la légende de la prétendue « réunion, par un accord librement consenti » de la Bretagne à la France. Il n’y a jamais eu de « traité » librement consenti entre la bretagne et son ennemi millénaire, en 1532, mais une conquête d’une cruauté exceptionnelle, à l’issue d’une guerre de quatre années et demies, terminée par le mariage forcé de la Duchesse ANNE, avec son ennemi mortel le roi Charles VIII, en violation formelle du droit canonique, qui régit seul la matière.
Le Duché a été envahi par les hordes françaises de 1487 à 1491, détruit de fond en comble, l’ « élite » bretonne (dont le maréchal de Rieux, commandant en chef des armées, le vicomte de Rohan, beau-frère du duc régnant François II, la comtesse de Chateaubriand, gouvernante de la duchesse mineure : du beau monde, qui préfigure ceux qui ont vendu Nantes et la Loire Atlantique à la France en 2014, en violation de leur mission; en échange - comme le démontrent les auteurs qui ont commenté l’évènement -, de la promesse d’être réélus au « sénat » et à « l’assemblée nationale » français.
Le livre est entièrement écrit à partir d’archives exceptionnelles, dont beaucoup n’ont jamais été publiées, en tout cas largement falsifiées et non interprétées selon les règles, comme celles à partir desquelles a été construit le roman national de la France - par des auteurs comme Michelet et Lavisse, mais pas seulement eux -, aujourd’hui dénoncés par les historiens unanimes, à la gloire de ce pays, qui prétend avoir apporté la Liberté au monde (!!!); là où il y eut des guerres, des massacres, des destructions, des colonisations, des violations incessantes des droits des nations soumises et humiliées …
C’est un véritable festival pour nos colonisateurs, le pays qui a réussi à enrober le tout d’ appellations telles que : LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE.
C’est justice. Bien loin de nous avoir apporté les droits de l’homme en 1789, la Bretagne, pays souverain avant son invasion, mais demeuré autonome par une lutte juridique féroce jusqu’en 1789, la Bretagne se gouvernant selon sa constitution, votant ses lois et ses impôts. La France a détruit nos institutions séculaires, interdit de nous intituler Nation, assassiné notre langue, notre culture, notre Dignité, au profit d’un pays qui a prétendu fusionner ensemble des entités dont chacune était considérée par ses habitants comme leur véritable patrie. Les Bretons entendent, plus que jamais, comme les Corses, les Alsaciens, les Basques, les Kabyles, les Catalans, les Québécois, reprendre possession de l’intégralité de leurs droits nationaux et internationaux, selon le principe universel que ce sont les peuples qui décident de leur destin, non les colonisateurs.
« Les Bretons sont les Juifs de la France « (Herbert PAGANI).