Retour sur le grand débat politique du dimanche 11 octobre sur la réunification de la Bretagne, à Nantes et en présence de grands élus. Un aréopage de toutes formations a pris fait et cause pour l’indispensable réunification, autour du fameux referendum.
Difficile de faire la fine bouche et de ne pas saluer le gros travail effectué par la nouvelle asso « à la bretonne » , « Breizh civic lab » et la dynamique enclenchée à la mairie de Nantes par Florian Le Teuff entre autres. Ils ont apporté un renouveau à notre vieux combat dans la métropole nantaise et prolongé, à leur manière, l’excellent travail accompli par Bretagne réunie avec la pétition des 106 000 électeurs.
Et pourtant, il reste comme un arrière-goût amer, pour ne pas dire un peu rance.
Dans la salle a plané l’ambigüité Grand Ouest, cette manière si commode d’éluder la question bretonne tout en rassurant Paris et les métropoles soucieuses de prospérer aux dépens du reste.
Nous pensons réunification, un grand nombre de ces élus pensent Grand Ouest. C’est leur moyen à eux de désamorcer la revendication légitime à l’unité des Bretons. S’ils n’ignorent pas que les Bretonnes et les Bretons rejetteront toujours cette forme de suicide collectif, l’invoquer permet de paralyser toute évolution.
Le referendum leur donne aujourd’hui un argument de choix. Il est source d’ambigüité et de toutes les manipulations. Il pourrait aisément se retourner contre nous et signifier la fin de notre rêve d’unité et par la même, la fin de la Bretagne politique.
Ma crainte est que l’accord de façade sur le referendum ne dissimule que duplicité, coups tordus et in fine trahison grand ouest. Jouait-on à Nantes la dernière partition du grand bal des faux culs, dont la politique a le secret en Bretagne ?
N’oublions jamais le passé. En 2014, le parti socialiste disposait de tous les leviers. Rien ne s’opposait à ce que cette formation politique respecte sa vieille promesse de réunification alors qu’il était question de réforme territoriale.
Ils n’en ont rien fait. Sans doute avons-nous été trop naïfs en 2014. Sans doute avons-nous trop fait confiance à des gens qui ne vivent que du système et n’ont de bretonnité qu’un triste verbiage de « diversité ».
Notre principal défaut est de rechercher la confiance des élus, alors que c’est à nous, société civile bretonne, de leur dicter ce qu’il faut faire. Soyons lucides ! Le PS se préoccupe davantage de contrôler la société civile bretonne que d’émanciper notre vieux pays.
Nous avons vu le résultat en 2014. La plupart des élus PS, comme URVOAS, ont trahi la cause de la réunification à l’Assemblée nationale, en votant pour le statu quo.
Elément de discours : « Le Drian a sauvé la Bretagne de la disparition Grand Ouest ». Le Drian n’a rien sauvé du tout. Faut-il être naïf pour croire des choses pareilles ! Il y a eu un accord entre socialistes sur le dos des Bretons. Voilà tout.
Comme nous ne sommes pas rancuniers pour deux sous, nous allons jusqu’à redonner la parole à des gens qui nous ont trahis. Urvoas a pu s’exprimer ce dimanche 11 octobre. Je ne dis pas qu’il ne fallait pas l’entendre. Je suis favorable au débat. Je dis simplement qu’il n’a plus aucun crédit sur le sujet de la réunification.
Bien sûr, tous les élus ne sont pas à mettre dans le même sac. Il en est qui ont tenu bon à l’Assemblée nationale comme Paul Molac, Marc Le Fur. Ceux-là méritent d’être écoutés.
Attention à cet autre miroir aux alouettes de l’Assemblée de Bretagne. Bien sûr qu’un jour il faudra passer par là, mais certainement pas avant la réunification. Le Département de la Loire-Atlantique n’acceptera jamais de disparaître dans le grand tout. Alors pourquoi nos élus de Bretagne administrative insistent-ils autant sur l’Assemblée de Bretagne ? Ont-ils à jamais renoncé à la réunification ? N’est-ce pas un moyen utile pour ceux qui , lorsqu'ils sont au Pouvoir n’ont pas la force d’agir, de promettre des lendemains qui chantent ?
La réunification est la clé de l’évolution politique institutionnelle bretonne. La décision mère. C’est là qu’il faut agir avant toute chose.
Le Grand Ouest trouvera toujours de bons défenseurs, car il permet à ses promoteurs de se dire démocrate et partisan de l’unité bretonne, tout en respectant la doxa du système soucieux de réduire la moindre source d’opposition. En retour, le système leur offre ses avantages.
Johanna Rolland, comme Ronan Dantec, nous ont montré qu’ils se situaient clairement de ce côté-là en 2014. Et si un document à l’écriture conjointe devait émerger pour solliciter de l’Etat le fameux referendum, il sera tellement ambigu qu’il n’aura plus aucun sens et aménagera les conditions d’un échec.
Il est si commode, ce referendum, qu’il a permis au Président du Conseil Départemental Grosvalet de troquer une demande de consultation signée par 106 000 électeurs contre un referendum local dont la procédure n’existe pas. L’important n’est il pas de se donner belle figure de démocrate ?
Il faut être fin politique ou magicien pour troquer une procédure qui existe contre une autre qui n’existe pas. Mr Grosvalet a su le faire. Pour un peu, il convaincrait presque quand il nous dit que la demande de consultation de Bretagne réunie n’était pas bien rédigée.
Au moins avec le président de la région Bretagne, c’est beaucoup plus clair. Il était absent ! Pas question de faire de l’ombre à Mme la Présidente des « Pays de la Loire ». A défaut de courage, il reste la parlote.
En 2014, alors que tous les voyants étaient au vert, et que l’heure de la réforme était venue, les forces du système n’ont pas voulu nous donner la réunification. Il faudrait donc penser que L’Etat et son Parlement vont se pencher aujourd’hui au chevet de la Bretagne pour voter la loi qui nous offrira sinon le referendum, du moins la réunification ?
Le système se moque de nous et nos élus ne l’ignorent pas. En sollicitant le referendum, ils savent qu’ils ne prennent pas de gros risques. Je pense sincèrement que nous ne méritons pas une classe politique pareille. Sans doute est-ce le produit du système France et de cette pyramide dans laquelle il faut se situer pour faire carrière.
On n’a pas encore pleinement mesuré la faillite de la classe politique bretonne, avec une incapacité à réunifier notre territoire, une politique linguistique en échec que l’on refuse d’affronter, une économie déliquescente faute d’avoir su réfléchir à temps aux bonnes orientations.
Et comme faillite il y a, le referendum vient à propos offrir à la classe politique bretonne une nouvelle virginité, la main sur le cœur. Voilà mon sentiment, nourri de l’histoire récente. Et j’aimerais tellement me tromper.
Comme il faut toujours proposer quelque chose, je n’ai d’autre idée que de renforcer notre capacité d’action, en tant que peuple. Nous devons faire communauté pour imposer nos vues à la classe politique et obtenir de l’Etat la légitime réparation historique. La réunification, à nous de la construire chaque jour un peu plus. A nous de la rendre incontournable en faisant de cette question fondatrice un problème politique de tous les instants.
Je rêve qu’un jour, plus aucun Breton n’osera devenir Ministre, avant que la Bretagne ne soit réunifiée et avant que ne soit mise en œuvre une véritable politique linguistique capable de sauver nos langues. Alors nous gagnerons.
Voici pourquoi j’ai la dent dure à l’égard du double discours et de toutes les compromissions ordinaires.
Et comme Mr Grosvalet détient les clés de la consultation des électeurs du 44, c’est vers lui qu’il faut mettre la pression. Il y aura bientôt des élections départementales... Nous sommes sans doute partis pour de longues années de lutte. Il faut s’y préparer et forger les armes qui nous donneront le succès de demain.
Yvon Ollivier
auteur
■En 2005/2007 Sarkozy par son allusion sur « Nantes, capitale de la Bretagne », l’idée de référendum devenait récurrente chez beaucoup de commentateurs…et associations ou partis groupusculaires et moins !
J’étais du petit nombre qui s’opposait à l’idée de ce référendum et le faisait savoir. Je n’ai pas changé d’un iota sur la question, alors que pas mal d’individu de « l’élite » bretonne s’en gargarisait. La belle occasion d’en finir ou simplisme d’un délire démocratique dans un pays où il n’existait pratiquement pas?
Un résultat négatif à un tel référendum mettant fin pour moi à l’Histoire de la Bretagne et à son avenir, un tel résultat ne serait jamais reconnu par moi s’il avait lieu !!! Le sort de la BRETAGNE ne peut se jouer aux dés, surtout plombés !
Quant à ceux qui le réclament à corps et à cris je doute beaucoup de leur motivations en insistant tellement sur ce référendum.
Quoi qu’il soit, et de toutes façons il me paraîtrait pour le moins illégitime, malhonnête et de politique vicieuse qu’au regard du décret qui a « ordonné » ce démembrement sans aucune préoccupation concernant l’Histoire de la Bretagne, ni du Peuple Breton qui n’a pas eu son mot à dire. Pire encore que cette Histoire vieille de plus de 1500 ans se noie, s’abîme dans un misérable référendum comme la dernière étape et naufrage ultime du style « nuit du 4 Août 1789 » !
Mais s’il était imposé, et réclamé par des « Breton » lobotomisés, et qu’il devait se faire, alors il faut refuser de précipiter un tel référendum attrape-couillons, comme d’habitude !
Il faut alors exiger un temps préalable d’au moins un an d’information des Bretons en BRETAGNE, géré par les Bretons, est absolument indispensable, et non seulement en Bretagne administrative, mais aussi en Loire Atlantique ! Et exiger qu’en aucun cas les PdlL soient être « directement » associés à ce référendum.
Cette année d’intense information du Peuple Breton décidée, au minimum, serait consacrée, avec tous les moyens techniques d’informations sans restrictions, de tous les Bretons d’abord sur leur Histoire et celle de la BRETAGNE, qui pourrait être pour beaucoup d’entre eux celle d’une prise de conscience ; et pour d’autres le temps des « révélations ». Puis aussi prendre vraiment de tous les détails que ce référendum impliqueraient et qui décideraient du sort définitif de la BRETAGNE et des Bretons dans TOUS LES DOMAINES !
L’information de toute l’Histoire et du rôle et conséquences des actes perpétrés par la France et ses différentes administrations, quels que soient les différents régimes étatiques français, leurs responsabilités dans la régression de la BRETAGNE au cours des siècles de cette annexion jusqu’à nos jours.
Pour le moins alors, des Bretons qui accepteront de déposer un bulletin seront « relativement éclairés » et responsables de ce qui en résulterait, à moins qu’ils ne soient pas Bretons, ou si peu, ou ayant pour seuls objectifs, mission de régler définitivement le sort de la BRETAGNE.
Quel que soit le résultat, un nouveau décret chassant un décret scélérat sera toujours mon objectif, ma certitude la plus logique dans la situation destructrice déjà créée par un seul décret, au fil du temps toujours en action ! Mauvaise !
Ensuite il faut absolument une union des partis Bretons lors de ces scrutins.
Il faudra inévitablement aussi passer par la formation militante des jeunes. Au delà de 35 ou 40 ans c'est trop tard ! Les gens sont trop bien installés et souhaitent maintenir le système (peu importe sa forme tant qu'il les nourrit ). Ils deviennent en quelques sortes réactionnaires, donc irrécupérables pour nous... L'avenir c'est la jeunesse, sauf qu'elle est semble t il atone...
Et oui, bien sûr qu'il ne faut pas d'assemblée de Bretagne avant la réunification.
Ensuite, je suis surpris par les mots de Rafig : pourquoi revenir sur un passé, présenté d'une façon unilatérale et tendancieuse ? Regardons ce que Bretagne Réunie a fait récemment : cette pétition, à la main, par tous les militants. C'est une réussite ! C'est elle qui est déclencheuse de tout, à tel point que certains la citent comme si c'était eux qui l'avaient organisée ! Paris de nouveau a peur des Bretons. Enfonçons le clou. Bossons. Cessons déjà de torpiller BR, et tout ira mieux !
Un lobby, ça ne se décrète pas, ça se construit avec toutes les forces d'une nation.
M. Grosvalet en a peur : pourquoi ? D'abord c'est une remise en cause du département, priorité des priorités pour M. Grosvalet : maintenir le sien. Il est méfiant vis à vis de la Bretagne, il est également méfiant (même si il est bien obligé de composer avec) avec la métropolisation (cf Lyon qui est sorti du Rhône).
Ensuite la collectivité bretonne torpille à coup sûr et définitif, le Grand-Ouest. C'est extrêmement fâcheux...et cela fragilise également considérablement les Pays-de-la-Loire, dont la perpétuation ne peut se faire qu'à travers un gigantisme, une abstraction, et des voisins faibles. Comme le Grand-Ouest deviendrait impossible, les Pays-de-la-Loire seraient de facto menacés et tiraillés (l'apparition d'une Nouvelle Aquitaine avec Bordeaux a déjà affaiblit les pdlL), et le 44 aurait in fine vocation à rejoindre la collectivité unique bretonne.
Enfin Grosvalet est quand même globalement un éminent représentant local du vieux jacobinisme de gauche, très classique.
Les élus ont intérêt à maintenir très longtemps, le plus longtemps possible cet espèce d'entre-deux. Empêcher la Bretagne de progresser, de s'émanciper. Maintenir à feu doux la réunification comme sujet mais sans jamais avancer d'un iota concrètement. Et puis si il faut vraiment trancher un jour : la fusion.
Tant que nous aurons des départements en Région Bretagne, la seule réponse à la question bretonne dans le 44 pour l'Etat et la Région PdlL sera la fusion. Et en réalité c'est bien ce qui est en jeu dans le contexte actuel (c'est à dire une Bretagne faible et départementalisée) : statut-quo ou fusion.
Ceux qui croient à une réunification avec les départements actuels, sans Assemblée de Bretagne et en plus sans référendum (et un vote d'une Loi à l'Assemblée ! Juste pour nous, et sans tenir compte des autres départements PdlL et des Régions alentours) vendent du vide...cela ne pourra jamais se faire avec ces ingrédients là !
J'ai toujours été opposé à la demande de référendum et n'ai pas signé la pétition de BR.et opposé au projet proposé le 11 Octobre à Nantes.
Lorsqu'on voit le non respect des référendums et consultations .....bretonnes,sociales,politique....
Totalement en accord avec vous. Je ne comprends pas bien qui est derrière Breizh Civic Lab ? Et pourquoi les médias locaux en parlent ?
Depuis que j'en entends parler, il me parait tout à fait évident qu'ils sont totalement raccords avec la fusion Pays-de-la-loire/ Bretagne. Absolument rien ne s'y oppose.
«'insiste bien sur l'hypothèse dramatique pour la Bretagne de la fusion avec les PDL ,l'appellation serait sans doute Loire Bretagne ,car du fait de la réunification de la Normandie le véritable grand ouest ne peut pas voir le jour»
Là on est dans la dénomination...quand on parle «Grand-Ouest» c'est PdlL et B4 en complément pour justifier le changement de nom.
Pour rappel, Belfort (historiquement la province d'Alsace !) la Franche-Comté, la Bourgogne ne font pas partie de la région «Grand»-Est (un petit Nord-Est en réalité).
PdlL-B4 = 9 départements = 8,1 millions d'habitants
Région Grand-Est = 10 départements (bientôt 9) = 5,5 millions d'habitants.
@ Pétillon P
« Il faudra inévitablement aussi passer par la formation militante des jeunes. Au delà de 35 ou 40 ans c'est trop tard »
Tout à fait juste, mais perso je grimperai jusqu’45/50 balais. Certains sont tellement inutiles, nuisibles depuis plus longtemps encore.
Les jeunes « atones »? Pas pour tous. Si vous les voyiez dans leurs « engagements érasmussiens » en Espagne, à Berlin, à Londres ou a Belfast…(^0^)
C’hwi hoc’h eus laret (e galleg) :
Première phrase :« Moi non plus je ne trouve pas important d’unifier la BRETAGNE, parce que l’impulsion (l’influence, l'action, la politique) serait nantaise, plus encore que Rennes même. »
Puis :
Seconde phrase : « Mais d’un autre côté, l’on peut regarder (contre, vers) la réunification comme une base vers l’autonomie et l’indépendance ensuite. »
Ret eo deoc’h ober ur d/zibab ! Il vous faut faire un choix ! Une acceptation synthétique ! Syncrétique plutôt dirais-je ?
Il faut d'abord, dans l'unité et l'unification, conduire, amener toute la BRETAGNE dans toute sa dimension historique ! S’il faut réduire les influences de Rennes ou de Nantes? Cela sera le travail des Bretons une fois la première étape essentielle réalisée !!! »
A galon Ifig hag Iffig
Trubard biken!
UNE tv bretonne, au moins, et 24 heures sur 24 !!!
Et puisque je connais encore mes tables de multiplications par cœur cela sera, fera quarante! Pas comme...
Pe gomz galleg !...
Gardez espoir Iffig, mais j'ai l'impression, presqu'une certitude, que «la lutte ne sera pas finie le jour où le pays sera réuni!». Il faudra certainement changer de braquet, de mode de pensée, de détermination collective et de militants pour que cela arrive tout en conservant autre chose que le seul nom de: BRETAGNE; et que BREIZH survive encore pour écrire son nom! A galon.
Désormais, demander un «référendum» est des plus hasardeux :
- Le périmètre des consultations pourrait s'élargir à la B4 et aux PdlL.
- On ne maîtrise pas davantage la teneur des questions posées.
Je n'ai toujours pas compris les cris d'orfraie du mouvement breton quand il était question de fusionner les PdlL avec le Poitou-Charentes, ou mieux, avec le Centre-Val-de-Loire. C'était notre meilleure carte.
A moins que le mouvement breton se satisfasse finalement d'une fusion avec les PdlL, qui inmanquablement sera systématiquement sur la table dorénavant et qui nous pend au nez ??