La semaine passée, à l'Assemblée Nationale, lors du débat concernant la décentralisation, Marylise Lebranchu, s'est exprimée, au nom du gouvernement, contre un amendement qui a été rejeté. Il aurait permis à la Loire-Atlantique de retrouver la Bretagne, à laquelle Elle appartient, et dont Elle a été séparée, par un décret, signé le 30 juin 1941 par Pétain et Darlan pour le gouvernement de Vichy.
L'amendement était présenté par des parlementaires bretons de différents groupes et avait été signé par 243 de leurs collègues. Nombre d'entre eux ont du subir la pression de leurs partis car peu ont participé au vote.
La dignité et le courage ne se vendent pas encore en low cost !
Une preuve que la nostalgie de Pétain est bien présente dans beaucoup d'esprits jacobins.
La France qui ne cesse jouer les donneuses de leçons et se targue d'être le berceau de la Démocratie et des Droits de l'Homme, en apporte très rarement la preuve. Elle est, au contraire, pour les bafouer souvent, condamnée régulièrement par la Cour européenne des Droits de l'Homme pour ses manquements dans ces domaines.
Dans l'expression de l'incohérence la République française est reine.
Il en va ainsi du respect de la diversité linguistique Elle refuse, discrimination, depuis 1999, date de sa signature, de ratifier la Charte européenne des langues régionales et/ou minoritaires. Cela en oubliant que la Langue de Molière est en péril dans de nombreux Pays francophones, dont le Québec, en Afrique!
Concernant la légitime réunification de la Bretagne que souhaitent plus de 70% des Bretons ces derniers sont en droit de se demander si leurs dirigeants (?) ne sont pas victimes de... schizophrénie.
Ainsi en 1997 - lors du procès Papon, Lionel Jospin déclarait que : «Vichy était la négation de la République » …et Jean-Pierre Chevènement affirmait «la condamnation nette, sans ambiguïté, de toutes les mesures prises par Pétain sous le régime de Vichy.»
Jacques Chirac, président, marquait en 2000, de sa présence - hautement symbolique - les cérémonies du 10° anniversaire de la réunification de l'Allemagne. En 2001, en Corée du Sud sa présence était considérée, par les observateurs, comme un appui total apporté « à la réunification » de ce Pays.
En 2005, lors de la visite du président chypriote Tassos Papadopoulos à l' Elysée, le même Chirac avait réaffirmé «que l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne ne serait pas possible si le processus de réunification de Chypre n'était pas conduit à son terme. (Le Figaro 5-6 novembre 2005) (voir le site)
Aujourd'hui, c'est une Bretonne, non... une politicienne qui, sans vergogne, renie, ce qui ne l'honore pas, ce qu'Elle a fait « le 30 juin 1997, en votant avec l'unanimité de ses collègues, moins une abstention d'un v½u en faveur... de la réunification présenté par l'auteur du présent article.
Il est vrai qu'au mois de mars 1998 avaient lieu les ... élections régionales!
En ne mettant pas fin à cette situation arbitraire, discriminatoire, la République donne depuis plus de 70 ans sa caution à une décision de Pétain.
De ce fait « la Bretagne et les Bretons sont toujours, sous le régime de Vichy »
Pour que la France puisse avoir légitimité à commémorer, en 2014, la guerre 14-18 Le président Hollande sait ce qui lui reste à faire...
« Ce qu'un décret a fait, un décret peut et...doit le défaire »
Il ne faut pas oublier que 120.000 Poilus bretons sont morts « Pour la France » selon l'estimation officielle et 240.000 selon le mémorial de Sainte-Anne-d'Auray et une plaque aux Invalides…
« En Bretagne, le 11 novembre est Fête nationale » disait Glenmor.
Voir également :
■Je constate seulement que le tracé adopté par le décret Pétain-Darlan a été repris tel quel lors des différentes étapes qui ont mené à la situation actuelle. Une différence pourtant, la capitale régionale était Angers et non pas Nantes, jugée plus turbulente du fait de sa tradition anarcho-syndicaliste. Ce que je sais aussi, c'est que les anciens des Forces Françaises Libres et en particulier les anciens des Forces Françaises Navales Libres, parmi lesquels les Bretons étaient largement majoritaires, appelaient le fameux découpage «la punition de Pétain».
Je l'ai entendu de la bouche de Charles Guillois qui, resté à Londres après la guerre, a été longtemps président de l'association qui, en Grande-Bretagne, regroupait ces anciens. Ils incriminaient surtout Darlan qui haïssait les Anglais et qui était ulcéré de voir les Bretons rejoindre, en nombre, les «Français Libres». Est-ce que Charles Guillois, traducteur, soit dit en passant, de l'appel du 18 juin 1940, et ses camarades se trompaient à ce sujet ? En tout cas, c'est ce qu'ils ressentaient. Je pourrais citer d'autres témoignages.
Je sais bien que le projet de séparer la Loire-Inférieure, devenue depuis Loire-Atlantique, était «dans les tuyaux» depuis longtemps. Déjà, Napoléon III, lors de son voyage en Bretagne, avait soigneusement évité notre cinquième (ou premier !) département. On peut donc dire que «beaucoup de politiciens français en ont rêvé ; Vichy l'a fait !» Tout est bon pour affaiblir la Bretagne, «cette vieille rebelle», comme disait Victor Hugo.
Affaiblir la Bretagne était indiscutablement un des buts recherchés, mais une découverte faite par un de mes anciens élèves aux Arts et Métiers, Yves Mervin, dans le fonds Henri Fréville, à Rennes, en fait apparaître un autre, inavouable celui-là: il s'agissait de faire coïncider les limites territoriales des régions de programme avec celles de la Gestapo pour l'Ouest de la France. C'est ce qui ressort d'un texte émanant de l'Obergruppenführer Werner Best.
Cela dit, le procédé n'est pas nouveau et il a été utilisé et l'est encore par beaucoup de nations impérialistes.
Cela figure peut-être même déjà sur ABP « en réaction » à des articles de fond autres que les miens et n’apporte rien qui puisse servir à faire avancer le dossier et à faire comprendre où se situent les responsabilités et implications de l’Etat et de ses représentants élus depuis la guerre.
Aussi me faire le procès de « focaliser uniquement sur un décret de Pétain... » est oublier toutes mes prises de position antérieures et ce que j’ai écrit depuis de nombreuses années.
Je suggère à Spered Dieub de lire ce qui figure sur mon site et entre autres, ce qui suit :
1955 - Pierre Mendès-France signe, au nom de la France, la Convention culturelle européenne qui dans son préambule stipule : «le respect de l’aire géographique de chaque langue régionale ou minoritaire en faisant en sorte que les divisions administratives existantes ou nouvelles ne constituent pas un obstacle à la promotion de cette langue régionale ou minoritaire… »
Ce qui n’a pas empêché en 1956 l’ arrêté déterminant les limites actuelles des Régions et en 1972, Pierre Sudreau de déclarer à l’Assemblée nationale lors du débat sur les Etablissements Publics Régionaux «les limites actuelles sont bien artificielles. Elles datent comme vous le savez de l’arrêté de 1956 à la mise au point duquel j’ai d’ailleurs personnellement participé. Aussi puis - je attester que le découpage de la France en Régions a été fait en fonction de considérations administratives et n’a presque jamais tenu compte des réalités socio - économiques…»
Il aurait pu ajouter «ni des réalités historiques, linguistiques, culturelles, géographiques… »
Pétain a signé avec Darlan, le décret et à ce titre on ne doit pas occulter son nom, pas plus que celui de Vichy.
C’est de l’Histoire de France et malheureusement, dans le cas présent, de la Bretagne.
Cela ne doit pas faire oublier la responsabilité de ceux attachés à plus de conservation ou d’accession au (x)pouvoir (s), de « Abel Durand, à la fois premier adjoint au maire de Nantes et conseil de l’AICAO association industrielle et commerciale de l'Ouest (AICAO) qui a incarné l’action conjointe de la municipalité et des milieux patronaux dans la défense des revendications nantaises auprès du gouvernement de Vichy. »
Voir le site /
... les responsabilités de Edmond Hervé et de Jean-Marc Ayrault dont le seul souci était de conserver leur propre statut, les responsabilités des élus, qui au nom de la Région Bretagne ont accepté, sans réagir depuis 40 ans le déménagement des Centres de décisions vers les Pays de Loire et l’édification d’un futur Grand Ouest.
Cela en oubliant toutes les conséquences humaines, culturelles et économiques.
Aucune des 6 propositions ( parmi lesquelles la Loire Atlantique demandant son rattachement à la Bretagne ) ne fut retenue, le gouvernement ayant refusé toute modification de la carte régionale. (1er ministre: Pierre Messmer, gaulliste,).
Les Bretons , ils s'en foutent , pour le moment.
Je ne peux être en accord avec le qualificatif donné à JIPE 44 ET pense que quel que soit le commentaire fait il faut le respecter et garder le mépris pour d'autres cibles.
Et il y en a de nombreuses.