René Cassin, un Gandhi basque ?

Communiqué de presse publié le 8/08/13 17:03 dans Cultures par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin
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René Cassin était juriste et a milité toute sa vie pour la paix. En 1948, il rédige avec la fille de Roosevelt la Déclaration des Droits de l'Homme.

La pièce de théâtre écrite par Jean-Louis Davant met en scène la vie de René Cassin, de son enfance à sa mort, en alternant chants, danses, et récitatifs, lors de 24 scènes, le tout d'une durée de trois heures et demie ; c'est la Pastorala, en basque, jouée à Chéraute ces deux derniers dimanches d'août.

René Cassin préconisait la décolonisation dès 1945, alors que la guerre mondiale vient tout juste de se terminer par la capitulation du Japon. Sa préférence va aux solutions fédérales tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, dans les conflits nationaux ou internationaux, toujours contre l'absolutisme de l'État et l'affrontement entre États, mais aussi contre l'émiettement de l'humanité en une poussière « d'États lilliputiens non viables, véritables tentations pour les impérialismes ... ».

Jean-Louis Danant reproche à Gandhi son ignorance de l'oppression qui frappait la communauté noire d'Afrique du Sud, et en 1931 qu'il ait refusé de critiquer le fascisme lors d'une visite à Mussolini malgré les sollicitations de son ami pacifiste Romain Rolland.

Cassin n'a pas le même prestige que Gandhi qui a contribué puissamment à la libération de l'Inde avec plus d'un milliard d'habitants. Mais René Cassin, discret, est un laïque qui a sécularisé les valeurs majeures de la Bible. Juif, il est exclu automatiquement des premiers rôles de la France chrétienne de son époque.


Laissons la parole à l'auteur :

« Cassin et Gandhi personnalisent deux approches convergentes de l'universalité : d'un côté une religiosité ouverte, de l'autre une laïcité bienveillante. Je ne crois pas au choc des cultures, mais à leur dialogue et complémentarité. Donc je ne choisirais pas entre Gandhi et Cassin, je les admire également tous les deux. Mais aujourd'hui, la pastorale est au grand Niçois-Bayonnais ».

« Monsieur Cassin, je vous tire mon béret et vous tends le makila d'honneur. Mais tout l'honneur est pour moi et pour ceux qui vous chantent aujourd'hui ».


Le texte du chant. Le sentier de la paix

Aingürü, satan, kiristi, türkeria

ancienne dramaturgie

gardons à la pastorale ses codes, bleu et rouge,

car l'histoire des hommes s'inscrit dans la tragédie

que crée cette dualité

Naît l'homme, enfant de ce paradoxe

tantôt philosophe, homme de paix, esprit brillant

guérisseur des maux,

tantôt croyant aveugle, guerrier

capable de génocide et d'intégrisme

Les enfants d'aujourd'hui feront les hommes de demain, mais

combien d'entre eux ont-ils accès à l'éducation ?

L'ignorance infecte la plaie

ravivant les feux de la guerre, qui brûleront les âmes

sans autre forme de procès


Refrain

Jamais dans notre histoire, les droits de l'Homme

n'ont tenu beaucoup de place

s'il est des hommes de paix

ce sont souvent les militaires que l'on vénère

levez-vous Cassin, Luther King, Gandhi

car notre siècle est tourmenté

peut-être qu'à travers notre spectacle soufflera ce message

que chacun d'entre nous ne puisse oublier les sentiers de la paix.


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