Rejet de la Charte européenne des langues par le Sénat

Communiqué de presse publié le 28/10/15 21:31 dans Langues de Bretagne par Tangi Louarn pour Tangi Louarn
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REJET DE LA CHARTE EUROPÉENNE DES LANGUES AU SÉNAT

Kevre Breizh dénonce le déni démocratique et la discrimination des locuteurs de langues régionales.

Sans grande surprise, le Sénat a rejeté, le 27 octobre, l'examen du projet de loi en vue d'autoriser la ratification de la Charte européenne des langues régionales. Un rejet porté aujourd'hui par une majorité de droite, une ratification que la gauche a esquivée lorsqu'elle était majoritaire au Sénat.

En dehors d'un jugement sur le texte lui-même, le débat révèle un profond clivage entre, d'une part, les tenants d'une République archaïque, jacobine et communautariste, repliée sur sa langue unique et ses frontières nationales, sous l'emprise croissante des thèses de l'extrême droite, et d'autre part, ceux qui défendent une vision pluraliste, ouverte sur la diversité de ses territoires, de ses langues, de ses cultures, comme sur l'Europe et le monde dans le respect des droits humains fondamentaux de ses citoyens garantis par les conventions européennes et des Nations Unies.

Le refus de débattre témoigne d'un déni de démocratie. Et le vote obtenu en Bretagne sur les cinq départements (15 contre le rejet de la charte et 4 pour) montre qu'il est temps de reconnaitre aux territoires des compétences et des moyens fiscaux propres. Il est à noter que tous les sénateurs du Finistère où une politique linguistique est en place depuis de nombreuses années, se sont prononcés, toutes étiquettes confondues, en faveur de la Charte.

Si le projet de loi du gouvernement, par sa déclaration interprétative, mettait à mal l'usage des langues régionales dans la vie publique, la nouvelle proposition de loi de MM. Bas et Retailleau va plus loin en voulant limiter même l'usage des langues régionales dans la vie sociale.

Kevre Breizh dénonce une idéologie qui ne reconnaît pas aux Bretonnes et aux Bretons le droit de choisir librement la place de leurs langues et leur cultures et une discrimination linguistique comme la définit la Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (voir la recommandation n° 7 du 13 décembre 2003).

Confrontée à ces blocages idéologiques et politiques, Kevre Breizh appelle les parlementaires bretons à dépasser leurs clivages politiques pour porter collectivement les propositions législatives permettant de sortir de l'actuelle impasse.

Pour Kevre Breizh, Tangi LOUARN, Président


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