Simplement parce que le PS risque de perdre la région Bretagne, le président de la République a fait une dérogation à sa règle qu'il avait lui-même mise en place : pas de poste de ministre doublé d'un exécutif territorial. Il y aura une exception avec Jean-Yves Le Drian. Mais est-ce bien une exception ou juste un mirage, un tour de passe-passe opéré par un parti en pleine déroute ?
Le ministre de la Défense a mis son nom en tête de liste PS pour la région Bretagne juste pour la figuration et tenter de faire gagner la gauche. Bien sûr, si élu, il sera un président fantôme et fantoche car il ne siègera pas au Conseil régional. Il l'a dit lui-même maintes fois, mon ministère passe avant tout et on le comprend avec plusieurs guerres sur les bras. D'autant plus que Jean-Yves Le Drian est contre le cumul des mandats, abandonnant son poste de maire de Lorient en 1998 quand il fut élu conseiller régional. Ca ne l'a pas empêché de rester député du Morbihan jusqu'en 2007 alors même qu'il était président du Conseil régional depuis 2004.
Beaucoup, y compris au PS ou à gauche, se posent la question de l'honnêteté d'une telle démarche qui, dit tout simplement, a pour but d'embobiner l'électeur lambda. Les indécis votent le plus souvent pour le gars ou la femme qu'ils ont vu à la télé, en bien quand même, et c'est le cas de Le Drian qui, pour le moment, n'a pas de casseroles si ce n'est quelques vagues accusations de népotisme dont la presse se fait rarement l'écho. En fait c'est juste des péchés mignons dans cette république des copains dont certains sont banquiers en Suisse ou ailleurs et d'autres des agents pour achat d'oeuvres d'art. Certes, Le Drian a bien participé aux négociations pour les frégates de Taiwan, se rendant là-bas en 1989, mais on ne sait rien sur son implication ou pas dans l'affaire des rétro-commissions. Une affaire classée secret défense d'ailleurs et c'est certainement pas lui qui fera la lumière sur ce dossier sous scellés dans les coffres de son ministère tout neuf à Balard. Mais la veritable casserole de Jean-Yves Le Drian, celle qui restera dans les livres d'histoire de Bretagne, c'est de ne pas avoir pesé de tout son poids pour la réunification de la Bretagne lors de la réforme territoriale. On sait qu'il pouvait le faire, vu ses relations privilégiées avec le Président de la république et le poids de son ministère dans le gouvernement Valls.
Dans le meilleur des cas, Le Drian siégera au Conseil régional mais pas avant mai 2017, 18 mois après les élections régionales de décembre. En mai 2017, il y aura l'élection présidentielle et si Hollande est battu ou s'il gagne et compose un nouveau gouvernement sans Le Drian, et si le PS gagne en décembre en Bretagne (rien n'est moins sûr), Le Drian récupérerait la présidence du Conseil regional de sa chère région Bretagne, auparavant confiée à un remplaçant qui ne pourra être que Loïg Chesnais-Girard, tête de liste PS en Ille-et-Vilaine.
Se présenter pour un poste dont on sait à l'avance qu'on ne pourra pas l'occuper sauf dans 18 mois et sous certaines conditions est impensable dans la plupart des démocraties dignes de ce nom. En France, si, car le droit y est malléable, les pouvoirs très peu séparés, et les lois électorales interchangeables selon les intérêts du moment du parti au pouvoir.
Mise à jour du 14/10/2005 10:00
Suite à la confirmation ce matin que Jean-Yves Le Drian sera bien tête de liste PS en région Bretagne, cet article a été modifié.
■Tout dépendra de l'information des électeurs.
Pour le moment on a du mal à se décider. Et d'ailleurs lui aussi...
On vient d'assister en Syrie a un fiasco diplomatique de la part de l'OTAN. Le trio Hollande, Fabius, Le Drian est discrédité. C'est la 2ème fois qu'ils sont lachés par Obama.
Il risque de l'être plus encore si la coalition russe/iran/syrie/kurde et même US en catimini renverse rapidement la situation, ce qui a mon avis va arriver d'un coup dans les semaines qui viennent.
L'excellent article «La guerre contre Daesh : les embarras de Paris» qui a battu les records d'audience sur ABP résume en détails et nuances la situation.
Lors des conférences de presse, les russes, malicieusement pour se moquer des US, insiste sur la coalition USA/France.
En droit international, ce que font les russes en Syrie est à l'identique ce qu'a été faire la France au Mali avec un Le Drian largement médiatisé. Cependant on y entend 2 interprétations juridiques. Il y a aussi l'interprétation sur la légitime défense qui tombe du ciel 10 mois après.
Avec tout ce qu'a pu raconter le trio ces derniers mois, un remaniement sera nécessaire avec les nouveaux interlocuteurs. Fabius convoite le conseil constitutionnel. Hollande étant évidemment épargné, Le Drian serait sacrifié.
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Connait-on la position juridique de Le Drian au conseil de Bretagne depuis 2012 ? Plus précisement, est-il payé ?
Le sujet étant celui de JYLD, lui reprocher de ne pas avoir réussi la réunification n'est pas non plus honnête. Ne refaisons pas l'histoire à l'envers ! La réforme est partie avec un axiome de suppression (à terme) des départements, ce qui du coup plaçait les régions administrative comme éléments de base de reconstruction du puzzle. Voilà qui arrangeait bien les baronnies régionales et particulièrement celle d'Auxiette et de JM Ayrault de s'interdire de casser les régions administratives.
La seule alternative qui subsistait pour B4 était fusion avec PdL ou statut quo. JYLD a évité la fusion, qui semblait être pire que B4. Par contre on n'a jamais entendu reprocher les propos incohérents de la ministre de la fonction publique Mme Lebranchu qui après s'être dite « réservée » (euphémisme) contre la réunification pour cause de déséquilibre vers l'est du territoire breton ne l'était plus quand la réforme prévoyait de l'étendre jusqu'à la limite de la Beauce pour ne pas dire l'IdF. Même incohérence pour Cuillandre maire de Brest qui était pour les mêmes raisons contre la réunification mais pas contre la fusion B4+PdL. On a compris après coup quand il eu obtenu sa récompense comme président du pôle métropolitain LOIRE-BRETAGNE. Tout un symbole pas « Bretagne-Loire »). On ajoutera la position néfaste de N. Appéré maire de Rennes, Faut-il évoquer J Rolland de Nantes et enfin tous ces députés bretons qui ont voté la réforme d'un seul c½ur plus préoccupés de leur carrière que de l'intérêt de la Bretagne ?
@ Spered Dieub, les propos de Larcher furent très méprisants en comparant la Bretagne à un village d'importance secondaire. Sa phrase fut exactement celle-ci à propos de Le Drian :
«Quand tu dois choisir entre ta commune et ton village et la France, choisis toujours la France»
«JYLD a évité la fusion.» Ca fait beaucoup de pouvoir pour un seul homme.
Au fond quelle est la source de cette affirmation ? On parle d'une réunion avec F. Hollande. Ca fait 2 témoins.
On n'a jamais entendu JYLD s'exprimer publiquement sur le sujet.
Maintenant Molac reprend cette affirmation comme incontestable pour justifier son ralliement avec JYLD.