Bernadette Malgorn, présidente du groupe Droite & Centre de Bretagne a été auditionnée, avec les représentants des autres groupes politiques du Conseil régional de Bretagne, le vendredi 27 juin à l'Assemblée nationale, par le député Carlos da SILVA, futur rapporteur de la loi sur la réforme territoriale. Au cours de cet entretien, la leader de l'opposition régionale a exprimé la position de son groupe sur cette réforme.
« L'annonce du Président de la République a suscité un espoir et des interrogations. Un espoir, celui de rendre possible la réunification de la Bretagne. Des interrogations sur la méthode et le calendrier qui peut laisser planer le soupçon de man½uvres. La tradition républicaine veut qu'on ne fasse pas de réforme d'une collectivité moins d'un an avant le scrutin de renouvellement de son conseil. Le gouvernement s'en affranchit et reporte les élections de mars à décembre 2015. Cela suppose au moins que la réforme soit adoptée avant décembre 2014», a souligné Bernadette Malgorn.
L'élue finistérienne a rappelé le soutien de son groupe à la loi du 16 décembre 2010 portant création du conseiller territorial, malheureusement abrogée par la majorité socialiste. « Cette loi organisait des convergences entre les niveaux départementaux et régional. Nous sommes toujours décidés à travailler dans ce sens. L'idée d'assemblée de Bretagne lancée par le député URVOAS reprend à son compte cette convergence que nous avons préconisée. Mais nous n'entendons pas nous enfermer dans un schéma théorique.». Bernadette Malgorn a d'ailleurs demandé au président du Conseil régional de mettre la question de l'assemblée de Bretagne à l'ordre du jour de la session d'octobre, une fois connus les résultats de l'étude d'impact commanditée par l'exécutif il y a un mois.
Il a été également question du futur périmètre des nouvelles régions. Sur ce point Bernadette Malgorn a noté « qu'il y avait un paradoxe dans la position gouvernementale visant à élargir la taille des régions tout en supprimant les conseils généraux qui assurent des services de proximité. Les régions françaises ont une taille supérieure à la moyenne européenne que ce soit en superficie ou en population ».
A propos de la Bretagne, l'élue régionale a rappelé que « notre région est une péninsule, marquée par un triple décrochage économique, démographique et territorial entre l'est et l'ouest de la région. Cette périphéricité, extrême à l'échelle de l'Europe, a un coût très lourd. Or l'organisation des collectivités est d'abord une question de solidarité budgétaire. Est-ce que la Sarthe déjà dans l'orbite de la région parisienne ou la Vendée avec son modèle original de développement accepteront de supporter les surcoûts liés à la périphéricité de la Bretagne ? » s'interroge Bernadette Malgorn.
Pour la conseillère régionale, « la culture bretonne n'a pas besoin d'une onction administrative pour s'affirmer. L'économie aussi se joue des frontières. En revanche les limites administratives ont un sens en termes de solidarité financière des collectivités. On ne peut l'attendre de l'ensemble des Pays de la Loire tandis que la constitution d'un triangle de solidarité entre Rennes, Brest et Nantes peut redonner une puissance et une capacité d'action à la Bretagne ».
Cette nouvelle configuration ne saurait toutefois être imposée d'en haut. Aussi Bernadette Malgorn a-t-elle soutenu « le droit d'option pour les départements qui souhaiteraient se rattacher à une région particulière ».
■MAIS, je partage totalement les 4 derniers paragraphes qui me paraissent très pertinents sur la question.
A mon avis le PS n'a pas réellement pour ambition de supprimer les départements, c'est un leurre...le PS n'a pas découvert l'inconstitutionnalité de la suppression des départements soudainement, le PS n'a pas supprimé le Conseiller Territorial pour rien et le PS n'a pas inventé un nouveau mode d'élection des conseillers généraux (départementaux) pour ne pas s'en servir !
L'objectif du PS, c'est la carte des régions. Moins de régions = Moins de défaites. Tel ou tel assemblage pourrait également lui permettre de conserver certains bastions. Supprimer des régions comme l'Alsace ou la Bretagne dans un contexte européen marqué par des référendums un peu partout n'est également nullement anodin.