Voici un premier opus de… RED CARDELL !
Inexact, insensé, impossible, nous direz-vous, pour cette légendaire, pérenne et référente formation quimpéroise, créée en 1992 et que vous connaissez si bien, sur scène et… au travers de ses nombreuses parutions discographiques !
De facto, pas moins de 23 albums, dont 11 sous son seul nom et 5 enregistrés en public sont bien à attribuer à cet atypique, alternatif « groupe de musique populaire, ouvert sur le monde », tel que, lui-même, aime se définir.
Mais, alors ?
Durant ces 32 ans d’intense et brillante carrière, nourrie par près de 2 000 concerts dans toute l’Europe et l’Amérique du Nord, Red Cardell, sur scène, comme en studio, s’est révélé être une entité à géométrie variable.
Or, dans la droite continuité artistique de cette vaste expérience scénique comme discographique, cela fait, maintenant, 5 ans que Red Cardell est constitué des quatre mêmes musiciens, composant une entité, assurément stable et nouvelle, ce qui l’amène à considérer ce onzième album, titré « Bordel »… comme un véritable premier opus !
Pourquoi cette inattendue dénomination… « Bordel » ? Elle viendrait de l'expression « C'est Red Cardell, bordel ! », que Jean-Pierre Riou lance, parfois, sur scène, comme un quasi-slogan, un gimmick !
Quatre mêmes musiciens… N’attendons pas plus longtemps pour vous les présenter ou, pour nombre d’entre vous, les représenter, ne serait-ce que bien sommairement, tels qu’ils apparaissent, officiant en multi-instrumentistes, au cours des morceaux de ce présent enregistrement :
- Jean-Pierre Riou : guitares, flûtes, sitar, bombarde, harmonica, chœurs et chant.
C’est, bien évidemment, avec Jean-Michel Moal, à l’accordéon, l’iconique co-créateur, en juillet 1992, de la devenue légendaire formation bretonne.
Auteur-compositeur de plus de deux cents chansons, Jean-Pierre Riou est un musicien multi-instrumentiste, principalement reconnu comme chanteur et leader du groupe Red Cardell, depuis la création.
Dès l’enfance, Jean-Pierre pratique la musique, bombarde, guitare, batterie. Il s’imbibe de multiples styles et courants musicaux, notamment, au travers de LED ZEPPELIN, des SHADOWS, des WHO, des DOORS, puis fera la connaissance des multiples musiques du monde et de potentialités fusionnelles avec Bob MARLEY, TOURE KUNDA, TALKING HEAADS, KING CRIMSON, et découvrira le punk rock des CLASH.
Côté musique bretonne, ses références seront Dan ar BRAZ, Alan STIVELL, STORLOK, Soïg SIBERIL, notamment, au sein de KORNOG…
Depuis ses années de lycée, ce finistérien de naissance et de résidence apprécie beaucoup les poètes du XIXe siècle et c'est en français qu'il pose les premières pierres d'un répertoire où règnent des histoires de sentiments.
Par la suite, inspirée par les souffrances de Jacques BREL et la fougue colérique de Léo FERRE, en découlera sa poétique et mélancolique écriture exprimée viscéralement sur scène et sur disques.
Comme précisé en tête de ce chapitre, nous limitant, ici, à une évocation, ô combien, édulcorée du fort substantiel parcours de l’artiste, propos dont la teneur n’a pour but que de vous faire percevoir les fondamentaux qui, sans nul doute, ont contribué à générer ses talents de composition et d’écriture, nous vous laisserons le soin de découvrir, aux travers de très nombreux articles, l’intense, riche et vaste cheminement artistique, largement partagé avec d’autres musiciens, de cet incontournable acteur de la culture World-Folk-Rock « Made in Breizh », représentant l’un des pans importants de la musique bretonne populaire contemporaine.
- Pierre SANGRA : guitares, cordes, saz, mandoline, banjo et chœurs.
Musicien, compositeur, arrangeur et réalisateur artistique, guitariste et cofondateur, en 1977, du groupe BANLIEUE EST, il est particulièrement connu comme musicien multi-instrumentiste de Thomas FERSEN, ceci, pendant plus de vingt ans.
À partir de 2002, en parallèle de sa collaboration avec FERSEN, il rejoint le UKULELE CLUB DE PARIS et est régulièrement sollicité pour collaborer avec des artistes de la chanson comme Pierre PERRET, CharlÉlie COUTURE, ou de la nouvelle scène française, comme Vincent DELERM, Manu DA SILVA Emma DAUMAS et Alexis HK.
Il est, donc, actuellement membre du groupe RED CARDELL… depuis 2015 !
Pierre a, d’ailleurs, produit et assuré la direction artistique de l'album « Un monde tout à l'envers », 17ème opus du groupe, un enregistrement réalisé en janvier 2016 et publié en mars, sous le feu label Keltia Musique. Ce disque marquait, après un retrait de quatre ans, le retour, au sein de la formation, de l'accordéoniste co-fondateur, Jean-Michel MOAL.
Pour ces retrouvailles, Jean-Pierre RIOU formait un nouveau collectif avec Pierre et le batteur Hibu CORBEL.
Dans ce présent enregistrement, « Bordel », parmi les cinq instruments qu’il pratique, Pierre SANGRA joue du saz. Le saz est un luth à manche long, rencontré en Iran, Irak du nord, dans le Caucase, en Crimée, Turquie, Grèce, et dans une partie des Balkans.
- Fred LUCAS : basses, guitares, claviers, orgue, programmations et chœurs.
Bassiste originaire de Nantes, Fred a, entre autres, collaboré, sur scène, avec Hibu CORBEL, aux côtés du guitariste et compositeur britannique Robin FOSTER, installé, depuis les années 60, en Bretagne. Pour son premier album solo, « Life Is Elsewhere », paru en février 2008, Robin a reçu le Grand Prix du Disque du Télégramme, dans la catégorie Meilleur Premier Album et le Grand Prix du Disque Produit en Bretagne, dans la catégorie Prix Coup de Cœur.
Dans le prolongement de sa collaboration avec FOSTER, Fred LUCAS jouera dans le groupe de musique alternative « WE ARE BODIES », mené par le guitariste anglo-camaretois, susnommé et le chanteur Dave PEN.
Fred a, également, officié, allant du rap au punk rock, auprès de la chanteuse de ragga, SOOM T.
Côté français, il travaille actuellement avec Lucien CHEENNE et, aux côtés d’Hibu CORBEL, au sein du groupe nantais CRIMSON DAZE qui fait revivre, avec brio, LED ZEPPELIN.
Chers amis visiteurs, vous avez pu entendre à la basse, Fred LUCAS, sur le CD de DENEZ « Stur an Avel - Le Gouvernail du Vent », cosignant, même, l‘arrangement de « An hentoù-tro » (Notre chronique) .
- Hibu CORBEL : batteries, percussions, programmation s et chœurs.
Dès l'âge de six ans, Il est initié à la batterie par le fils d'amis de ses parents, le jazzman Edward PERRAUD.
De ses huit à ses treize ans, il prend des cours avec le batteur de TRI YANN, Gérard GORON.
À sa majorité en 1997, Julien, dit Hibu, devient musicien professionnel et depuis, évoluant dans le jazz, la musique électronique, le rock, ce batteur de la région nantaise officie, également, avec Robin FOSTER, dans WE ARE BODIES, et, entre autres, dans CRIMSON DAZE.
En octobre 2015, c’est Pierre SANGRA, précédemment évoqué, avec lequel, depuis plusieurs années, il accompagne divers artistes, qui lui présente Jean-Pierre RIOU, alors que celui-ci reforme le nouveau collectif avec Jean-Michel MOAL. En novembre les deux musiciens, Pierre t Fred intègrent le nouveau quatuor de RED CARDELL et entrent en studio, dès janvier 2016, pour l'enregistrement de l'album « Un Monde tout à l'envers ».
Pour « Bordel », à ce brillant et complice quatuor, viendront se joindre, en invités, sur « Plinn Bal Hasard » et « Les courants d’Air », le diatonique… et diabolique, puisque « boîte du diable - boest an diaoul », accordéon du légendaire Fred GUICHEN et sur « L’As », « Quand vient le Soir » et « Tombé », les savoureuses lignes cuivrées d’un spécialiste dans la pratique des musiques afro-américaines, soul, funk, salsa, reggae, afro-beat, collaborant avec des musiciens américains, cubains, africains ou roumains, nous nommons, Frank BOUGIER !
N’oublions pas, sur « La ballade de 6 à 8 », pour le chœur, la participation de Philippine.
Ancienne costumière pour des séries télévisées diffusées sur France 2 qui a ouvert, à Locquirec, une boutique dénommée « Shira » (Voir page) , un mot hébreu qui signifie « en chantant », Philippine, au-delà de ses compétences en articles de mode éco-responsables, en conseil en image et relooking, cultive d’autres passions… celles de l’écriture et du chant !
Mais, au fait ! Un parcours artistique… Locquirec… l’écriture… le chant ! ; il y a, semble-t-il, des airs de famille, non ?
Philippine, c’est Philippine RIOU, la fille de Jean-Pierre !
Voilà, l’effectif est au complet. Les quatre complices du combo, les invités…
« Bordel », ce sont 12 titres, tous nouvellement composés, 47 bien trop courtes minutes de picturaux paysages sonores multicolores, tous cosignés RIOU, SANGRA, LUCAS, CORBEL, sur lesquels émane la poésie contemporaine des textes d’un authentique auteur qu’est Jean-Pierre RIOU qui, pour la première fois, se dévoile au cœur de quelques compositions autobiographiques.
« Bien que nous l’ayons conçu comme une « Œuvre », l’album est composé de chansons, chacune racontant une histoire différente. Certaines sont étroitement liées à la genèse du projet avec des thèmes traditionnels, tandis que d’autres nous ont emmenés vers d’autres horizons », déclare Jean-Pierre RIOU, sur les pages de NHU.BZH (Voir site) .
Par ce nouveau disque, dans des colorations tour à tour teintées de musique slave, latine, berbère… que nous lui connaissons, Red Cardell perpétue sans rupture avec le passé, son « endémique », inclassable, éclectique multi-styles, blues, rock, folk, voire punk, imprégné de chanson française, de mélodies bretonnes et du monde, fruit d’une approche artistique exigeante et, culturellement, éclairée.
Nous noterons, peut-être, pour cet album, au fil du programme, une constante influence traditionnelle bretonne plus marquée, avec des rythmes d'andro, de pilé menu ou de plinn qui apparaissent dans « Le Crin », « Je Rêve », « Quand Vient le Soir » ou « Tu m'entends ».
Avec un son bien celtique de violon, l’opus débute avec « Le crin », un titre endiablé, entêtant, qui « fait bouger les pieds », tout en véhiculant, jusqu’au « cut » final, en dualité, sous une allégresse mélodique apparente, des propos interrogatifs existentiels rêvés et vécus, plus profonds.
« Alors je ne sais plus si demain je devais
Prendre dans mes filets tous les rêves que l’on fait.
Quand on s’amarre aux nuits comme au vide infini,
Où se jettent les remords, à l’aube de l’insomnie ».
[…/…]
Guitare, banjo et narration vocale de Jean-Pierre, « préfacent », en piste 2, une très belle mélodie, titrée « Au diable », entre autres, habillée d’une superbe guitare réverbérée, comme dans une Bande Originale de film, à la MORICONNE, qui, à la fin, se distord à souhaits, pour, après courte césure, conclure ce véritable « très court métrage musical » qui raconte, à l’âge de douze ans, un départ, via le ferry, pour l’Angleterre et une rencontre… avec une machine à sous !
« j’avais douze ans, je suis parti pour faire affaire en
Angleterre
Dans le Ferry j’étais tout seul et je t’ai vue dans les
coursives me faire de l’oeil
Mais je m’en foutais, ce que je voulais, c’était la remuer la
machine
Vous comprenez ce que je veux dire, faire sonner les
clochettes du Joker,
Lui faire les poches. »
[…/…]
Piste 3, avec « Les courants d’air », le groupe conjugue les allégoriques images d’une picturale poésie maritime, transcendée par les mots et les amples flux du chant de Jean-Pierre, sur une musique aux accents, résolument, celtiques, bretons.
[…/…]
C’est pas la mer, c’est pas la mer que l’on doit traverser,
C’est tout un monde, le bruit des hommes et la colère.
Les courant d’air, les grains qui te font signe, au loin,
Comme l’étrange lumière du soleil qui se meurt à la
Pointe du Chien,
Comme l‘aurore qui vient se donner aux nuages,
Comme l’aurore maquille sous l’orage. »
[…/…]
Vous laissant le soin de les découvrir, les déguster, tout comme nous, toutes les aimer, nous ne passerons pas en revue toutes les pièces du programme, remarquant, néanmoins et notamment l’introduction et, en miroir, la conclusion en transe indienne de « Doute », le dansant reel qui, dans « Je rêve », croise la ponctuation rythmiques et mélodiques des chœurs et de la guitare électrique ou, à quais mi-chemin de « Tombé », le pont de nappes de programmations, quasi-symphonique, suivi, quelques instants après, d’un duo de guitares électriques souligné des cuivres de Frank BOUGIER.
Nous nous arrêterons, pour quelques mots, sur la piste 7, titrée «L’As » qui, musicalement, morceau le plus distant de l’ensemble est, franchement, « road-trip country ».
A quasi moitié de l’album, c’est une appréciable, aérante et chevauchante « échappée belle », qu’interrompt, pour une courte pause, la calorique trompette de Frank BOUGIER qui, in fine, vient s’enrouler et éclater, pour lancer l’harmonica de Jean-Pierre RIOU qui conclue le texte, dans un souffle de lassitude parlé : « Je suis fatigué ».
En 11e piste, nous avons particulièrement aimé cette invitation à une balade sur les plages hivernales bretonnes, introduite par, réparti sur les deux voies stéréophoniques, un rythmique duo de guitares électro-acoustiques. Parfois ample et symphonique, mais toujours intime la pièce, où se mêlent maturité du présent et mélancolie du passé, est nommée « La ballade de 6 à 8 ».
Un trop court instant escortée par l’aussi joli que discret chant de Philippine, l’incandescente et tendre voix du chanteur, conjuguée aux enjôleuses cordes de Pierre SANGRA, donnent pleine poésie, nostalgie et vision de ce paysage de jeunesse. Superbe traveling sur le littoral finistérien.
« Cela m’inspire de raconter mes souvenirs d’enfance à Locquirec, la plage, les rochers, le chemin des douaniers. On passait avec mes copains notre temps à profiter de ce magnifique terrain de jeu par tous les temps. Il y a aussi une petite référence au Septième Sceau, le film de Bergman et sa partie d’échec sur le haut des falaises, aux acrobates du silence sur le court de Tennis du film Blow up », déclarait Jean-Pierre RIOU, lors d’une interview donnée au site rockmadeinfrance.com (Voir site) .
[…/…]
« J’aimerais courir sur les plages, en hiver
Croiser les chevaux, les chars à voile,
Voir passer sur le chemin de la douane,
Les fantômes de l’enfance.
J’aimerais courir sur les plages, en hiver ?
J’aimerais m’enfuir
Sur les plages, en hiver. »
Quels savoureux moments d’écriture, de musique, de viscérale interprétation, portés par les chants cordés de Pierre SANGRA qui viennent, comme les vagues sur la falaise, se confronter à un ample arrangement, quelques instants, digne de la version orchestrale du concerto d’Aranjuez ! Ma-gni-fi-que !
Ce disque est produit et réalisé par Red Cardell, sous le label ARFOLK, distribué par COOP BREIZH,
éde mars à septembre 2023 :
- Pour les batteries et basses, au Studio Bad Plafond de Saint-Sulpice-des-Landes, en Ille-et-Vilaine (Voir site) par Bertrand BOUESSAY,
- Pour les autres instruments, à Lesconil (Finistère), par Pierre SANGRA,
- Pour les instruments additionnels, à Locquirec (Finistère),
Il est mixé par Bertrand BOUESSAY et RED CARDELL, puis masterisé au studio nantais West Masters (Voir site) .
Pour être, avec un clin d’œil, en harmonie avec les préoccupations écologiques du moment, est-ce, à lui seul, ce « circuit court » de production « Made in Breizh » qui garantit un produit de très haute qualité et de saveurs certaines ? Bien sûr que, non, même si les étapes techniques de l’enregistrement, sont, ici, remarquablement réalisées, concoctées, mises ne espace, c’est, avant tout, l’expérience acquise sur scène et le talent collectif de ces quatre musiciens, devenus, dans la durée, fidèles au groupe qui génèrent cet opus abouti, ciselé, vraiment, très réussi. Comme, avec raison, le définit, ARFOLK, « Bordel » est une pépite musicale colorée, folk, rock, sensible, parfois intimiste ».
Il y a, indiscutablement, au travers de ces 12 compositions, un supplément d’âme, un apport d’émotion, donnant à Red Cardell une couleur enrichie et un élan nouveau.
Dans tous ses registres, parfois un peu moins connus, tour à tour, ardente, interpellante ou suave, la voix de Jean-Pierre RIOU est, particulièrement, belle, et mise en valeur, même lorsque l’accompagnement se montre tonique.
La poésie contemporaine de l’auteur nous livre sa propre musique qui lie, aussi, toutes les distinctes compositions originales constituant un programme, in fine, homogène.
Tous les mots qui nourrissent ce lyrisme très actuel, peuvent, fort agréablement, se lire et se relire en feuilletant les pages du livret joint au CD, excepté, excepté, comme un envoi, les paroles de la toute fin du dernier titre, « j’ai pas pu », lorsque Jean-Pierre RIOU, conclut :
[…/…]
« Et je dis stop !
Je reste là,
Vous pouvez, très bien
Vous passer de moi. »
En bien, non, Monsieur RIOU, nous ne pouvons nous passer de vous, car nous aimons votre créativité foisonnante, enracinée dans votre terre natale, mais prenant ailes universelles dans les traditions contrées, plus ou moins lointaines, en nous embarquant avec un équipage qui, de facto, sait tout jouer.
Nous ignorons si tous vos assidus et très fidèles aficionados accueilleront votre nouvel opus comme un « premier » album, tel que vous le caractérisez, mais nous vous souhaitons que celui-ci devienne, avant les prochains, le premier de Red Cardell, acquis par un nouveau public, avide de Bretagne actuelle et… de grande qualité !
Gérard SIMON
Illustration sonore de la page : RED CARDELL- «Le crin» - Extrait de 01:05.
Le site officiel de Red Cardell : (Voir site)
D'autres extraits sonores sur Culture et celtie, l'e-MAGazine (Voir site)
Les titres du CD de Red Cardell - «Bordel» :
01. Le crin - 03:03.
02. Au diable - 04:23.
03. Les courants d'air - 03:41.
04. Le doute - 03:24.
05. Je rêve - 05:04.
06. Tombé - 04:01.
07. L'as - 03:54.
08. Quand vient le soir - 03:55.
09. Tu m'entends - 04:26.
10. Plinn bal hasard - 03:25.
11. La ballade de 6 à 8 - 04:17.
12. J'ai pas pu - 03:14.
Durée totale : 46:47.
CD de RED CARDELL - «Bordel».
Parution : 6 mars 2024.
Production : RED CARDELL (Voir site) .
Label : ARFOLK (Voir site) .
Distribution : COOP BREIZH (Voir site) .
Référence ARFOLK : AR1209 - Référence Coop Breizh : 2927535.
© Culture et Celtie
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