Conférence le jeudi 28 mai 2009 au Château de l'Hermine à Vannes à partir de 18 h - Gratuit
Conférence de Bernard Le Nail
Sous le règne d'Élizabeth Petrovna (1741-1762), sous celui de Catherine II « la Grande » (1762-1796) et jusqu'à la Révolution russe de 1917, la langue et la culture françaises connurent une vogue extraordinaire en Russie. Les élites russes furent profondément pétries de cette culture. La maîtrise de la langue française devint dans tout l'Empire un discriminant social très fort. Dans l'armée impériale, les officiers supérieurs parlaient français. Dans les belles demeures de la capitale et dans les immenses domaines de la noblesse, les maîtres parlaient français entre eux pendant que les domestiques et les paysans parlaient russe. Pour favoriser une bonne maîtrise du français, les familles nobles firent appel de bonne heure à des gouvernantes, précepteurs et préceptrices de langue française pour l'éducation de leurs enfants. Connus sous le nom d' « outchiteli » (enseigneurs), des centaines de jeunes Bretons et surtout de jeunes Bretonnes partirent ainsi se mettre au service des familles aisées russes dont la plus connue est Henriette Renan qui fut pendant 9 ans au service d'une famille noble en Pologne (dans l'empire russe). F.-M. L'Haridon de Penguilly de Quimper fut le précepteur des enfants du futur tsar Paul Ier et Joseph Hovasse celui des enfants du comte Tolstoï. Une émigration bretonne méconnue que le conférencier dévoilera.
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