ABP - Comment est-elle arrivée dans la commune ?
Louis le Pensec - Il y avait de nombreux habitants de Gestel et de Guidel qui se sont retrouvés affectés d'office ou sur Mellac, ou sur Clohars à cause de la «poche de Lorient». Chaque ferme accueillait des réfugiés, ce qui est à mes yeux une page d'histoire qu'on n'a pas assez approfondie, riche d'enseignement sur la cohabitation dans les fermes. La ferme de Kergoz, en haut du Moulin blanc, avait accueilli une famille de réfugiés, la famille Meec.
ABP - Comment s'est-on aperçu que Mme Méec savait guérir ?
Louis le Pensec -Il est apparu très vite qu'elle avait des dons, et le nom de «guérisseuse» lui a tout de suite été donné, le succès était tel (elle guérissait les animaux et les personnes) que les taxis venaient, des autocars de 50 personnes même. J'ai souvenir encore du grand marronnier sous lequel elle s'installait et où s'installa un bistrot. Je vois encore le le tenancier. Un bistrot mobile, une cabane comme les Lorientais en fabriquaient à l'époque. Les chemins étaient à peine carrossables.
ABP - Vous-même avez eu affaire à elle ?
Louis le Pensec - Effectivement, j'avais un zona et j'ai eu le bonheur de le voir disparaître dès qu'elle a posé ses mains sur mon visage. Tout le monde payait en argent ou en victuailles.
ABP - Et qu'est-elle devenue ?
Louis le Pensec - Elle est repartie après la guerre en pays de Lorient, et on ne sait ce qu'elle a fait ensuite. Aux Lorientais de continuer l'histoire...
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