Pour leur trentième anniversaire l'année prochaine, Soldat Louis sort un neuvième album comprenant 12 nouvelles chansons et une nouvelle version de «Du Rhum, des femmes....»
Propulsé sur le devant de la scène en 1988 avec une chanson à boire inattendue «Du Rhum, des femmes...» le groupe a depuis toujours essayé de sortir de l'image de pirates sexistes, quasi tatouée sur leur peau, dont ils s'étaient retrouvés prisonniers injustement. Depuis, ils ont produit des textes de plus en plus créatifs et sensibles - même si ancrés dans le paysage des bars d'Amsterdam et des bordées et quarts de marins. Soldat Louis est bien plus qu'une chanson à boire, c'est une porte sur un univers qui fut la frontière du connu et de l'imaginaire pendant des millénaires.
L'album est une réussite car en mariant des histoires sombres (les négriers, le naufrage, la bombe, la vieillesse, le temps qui passe) avec des musiques gaies bien balancées, il réussit l'impensable mixage du drame et de la fête, de la haute mer si rude et des escales si cool, de la vie et de la mort et finalement du chant de marin avec le rock celtique, le tout avec la bonne dose d'ironie décalée propre aux Celtes.
Dans «Quelques nouvelles du Front», la chanson éponyme du titre de l'album, Renaud Detressan (Gary Wicknam) nous communique ses angoisses de devoir vieillir, dans un texte nostalgique où les canons sont aussi bien des armes, des sexes mâles, que de belles filles. On n'a pas forcément du rhum et des femmes toute sa vie ? La réponse est dans cet album.
Dans «Trente ans déjà», Detressan et Serge Danet (Soldat Louis) ont décidé de ne pas pleurer sur le passé et de «garder la tête haute» même si des fois il a fallu passer au second rôle et jouer les marionnettes.
Un album très zen en fait. On a envie de réécouter.
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