Séance de cinéma peu ordinaire : un long métrage d'abord «Question d'image» d'Alain Gallet, réalisateur breton, suivi d'un débat avec le réalisateur. Il a dressé le tableau personnel d'une succession d'images ou d'icones, puisant l'essentiel de sa documentation au musée des Beaux Arts de Quimper, au musée breton, dans les affiches des chemins de fer, lors de rencontres avec plus de 12 témoins photographes, dessinateurs, universitaires ... et sur le littoral breton. Sont évoquées rapidement les images de Bécassine (avec les affiches de Quernec), et les représentations actuelles allant d'A l'aise Breizh aux Breizh punishers en passant par l'inévitable Mamm Goudig. Regard amusé, de philosophe et d'amoureux de la Bretagne mais regard objectif aussi sur l'angle de vue souvent faussé : pas de mitage ni de béton sur les photos de littoral, pas de bâtiments agricoles. La Bretagne doit rester sauvage et romantique, comme au XIXe siècle. Il décompose aussi les images des vieux gréements, de cet appétit pour l'océan et la mer qui font l'essentiel du tourisme breton...
Puis, changement d'ambiance avec Claude Arnal, et ses deux jeunes réalisateurs venus de Brest : courts métrages d'aujourd'hui, déjantés, en commençant par le plus ancien d'entre eux, le «Ragalette» qui avait fait scandale dans les années 1980. Les films faits à la maison, diffusés par Canal Plus, Ken Tuch, le clip des ramoneurs de menhirs donnent eux une image décalée, voir déjantée de la Bretagne d'aujourd'hui, qui se rit d'elle-même en breton, avec des décors comme ceux de l'atelier de marc Morvan, entre friche industrielle et lieu de création, entre fin d'un monde et début d'une nouvelle ère...
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