20e anniversaire du jumelage Blain-Rebrisoara en Roumanie. Des multiples échanges ont lieu, dont cette exposition de peintures de la jeune et brillante peintre naïve Mariana Mihut dans la salle Anne de Bretagne du Château de La Groulaie. Et l'hôtesse apparaît, dans une mise en scène savamment orchestrée. C'est la duchesse Anne soi-même, en robe d'apparat.
(photos réalisées par Marc Le Souef. Merci à lui)
Commençons par les œuvres de Mariana Mihut . Cette artiste n'est pas inconnue en sud-Bretagne, elle a déjà exposé à Nantes, au CCO en 2005. D'une famille de peintres depuis deux générations, le pinceau lui vint naturellement dans les mains, et elle s'orienta dès son adolescence, comme son grand-père, vers la peinture naïve. Ce dernier, mineur, est en effet aussi l'initiateur de la peinture naïve roumaine. Sous le pinceau de Mariana, Brusturi, sa si petite commune, explose de couleurs, les toits sont blancs et bleus en hiver, rouge l'été, le ciel est bleu, l'herbe est verte, les cigognes blanches et noires...
Retenue par une autre exposition en Allemagne, c'est Doïna Le Noay, admiratrice et intime de l'artiste qui nous fait la visite. Écoutons Doïna : «elle nous enchante avec son village, qu'elle sublime dans ses vêtements de lumière». « Elle rend son village féerique».« La sérénité se dégage, les paysans n'ont pas la pression du l'agriculture collectiviste».
Heureuse idée des organisateurs, dont Jacky Flippot, maire-adjoint culture, tourisme et patrimoine à la mairie de Blain*, d'adjoindre à l'exposition de Mariana les œuvres de Marie-Odile Florin . Marie-Odile a suivi un cursus d'études traditionnel en peinture : elle le commença à Blain, en arts plastiques, puis a suivi le B-A BA de l'apprentissage : peinture académique, fusain... Mais «j'ai voulu faire ma peinture, pas de figuratif». «Je fais de la peinture simple, c'est mon école à moi. La lumière m'attirait, la transparence, les contrastes».
Mais j'ai parlé d'adjoindre les deux séries de tableaux. Quel mauvais mot. Non, le charme de cette exposition réside dans dans le mélange. Les organisateurs ont mêlé les peintures, donnant ainsi une richesse inimaginable à cette exposition. Jean-Michel Buf, maire, présente ce montage qui montre la continuité des peintures des deux artistes, d'apparence si différentes, mais si complémentaires. Jacky Flippot insiste aussi de son côté sur la cohérence des couleurs dans cette complémentarité, dans cette continuité.
Mais la continuité, on la trouve aussi dans ce lieu magique, la salle Anne de Bretagne, où la duchesse vint avec son royal mari, Louis XII. Il était prévu à l'origine une exposition sur des costumes roumains, mais pour des raisons matérielles, elle n'a pu se faire. Aussi, Jacky Flippot fit-il appel à ses amis de l'association Thé O'Fil , qui prête alors plusieurs de ses costumes de différentes régions de Bretagne. Continuité enfin, entre ces lieux où la duchesse vint jadis, et ceux d'aujourd'hui à Blain – Blaen en breton, comme les panneaux d'entrées de ville le rappellent –, où elle est encore venue, dimanche, avec Sa robe. LA robe de la duchesse Anne, rappelez-vous : Trois mois avant son Zénith, Anne de Bretagne dévoile sa robe d'apparat à Saint-Gildas (voir notre article) , Anne de Bretagne passe la journée du 28 septembre en Brière (voir notre article) et Premier jour du timbre Anne de Bretagne au Château des Ducs de Bretagne : beaucoup de monde et... peu d'élus (voir notre article) .
Cette réalisation est de Christophe Chauveau*, sur les plans de Madame de Graeve, décédée juste avant les premiers coups de ciseaux. Cette robe imaginée en travaillant sur l'évolution de la mode, des habits portés dans les différentes cours, avant pendant, après. En effet, la duchesse n'a pas toujours eu 12 ou 15 ans. C'est une femme qui a mûri, qui a joué à fond son rôle de reine, avec Louis XII, qui avait acquis une telle autorité, qui recevait tous les ambassadeurs venant d'Europe. Elle avait une robe d'apparat, à laquelle Christophe, le coquin, a ajouté cinq pans. Cinq comme les cinq doigts de la main, cinq comme les cinq départements bretons. Cette robe est portée comme toujours par Karine. Toutes les deux sont sublimes.
Le temps, hélas trop court de la durée de l'exposition (Château de La Groulaie, Blain, du 7 au 14 avril. Entrée libre), cette robe trônera au beau milieu de la salle Anne de Bretagne, aux côtés de la robe verte, tout aussi connue, au milieu des costumes bretons de Thé O'Fil, des peintures de Marie-Odile Florin et de Mariana Mihut.
(*) voir ci-dessous le commentaire avisé de Jakez Lhéritier, rappelant le grand militantisme breton de Jacky Flippot et Christophe Chauveau
■Je voudrais souligner que Christophe CHauveau,que j'ai connu d'abord,pour avoir tenter de sauver le paquebot France Norway de 2001 à 2008,est originaire de St Nazaire comme sa famille.
Lui travaillant en Auvergne, je l'ai fait adhérer à l'ICB,et c'est autour de son association et des 500 ans de la commémoration du décès d'Anne de Bretagne qu'il a développé la création de cette belle oeuvre d'art breton.
J'en profite pour développer le projet que cette robe puisse être déposée,exposée ,protégée dans une des villes de Loire Atlantique.Blain,Chateaubriand,Nantes...mais exploitable sous le contrôle de Christophe Chauveau.
J Flippot et C Chauveau sont informés de cette idée.
Comme quoi notre ville maritime industrielle nommée la petite Californie Bretonne donne de beaux fruits.
LA FALSIFICATION DE L’HISTOIRE EST UNE REGLE UNIVERSELLE. (Extrait du blog de Louis Mélennec). Aussi invraisemblable que celà paraisse, il existe encore en Bretagne quelques personnes qui ignorent que l’histoire est une série d’approximations et d’inexactitudes, de relations souvent volontairement frelatées, dans le but d’empêcher ceux qui tirent profit de ces manipulations d’être mis en cause par ceux qui en sont les victimes. Plus sidérant est d’avoir lu dans un ouvrage qui a été un » best seller » en 2008, la phrase suivante, répétée à l’envi par l’auteur devant les micros de nombreuses radios : » LA REUNION DE LA BRETAGNE ET DE LA FRANCE EST UN ROMAN D’AMOUR » ! Si nous nous sommes strictement abstenu de jeter de l’huile sur le feu à l’époque, considérant que le livre est » globalement positif » (comme le disait Georges Marchais, à propos du communisme), c’est que la conclusion de l’auteur, malgré les (très) nombreuses inexactitudes historiques, est bonne (je cite de mémoire) : » La Bretagne doit désormais assurer SEULE son destin, c’est à dire se défausser de toute présence étrangère, qui l’étrangle et l’empêche de vivre sa vie; SA SEULE DESTINEE EST L’INDEPENDANCE » ( voir dans Google : culturofil, martin chauffier ). Ceux qui gaspillent de la salive à nier la réalité, que l’histoire doit être réécrite sur de nouveaux fondements – dans TOUS les pays du monde, l’Armorique ne comptant ni parmi les plus vastes, ni parmi les plus importants -, sont invités à se reporter aux quelques livres – simples – mentionnés ci-après : le débat gagnera, enfin, en efficacité. La Bretagne a un besoin impératif d’avancer, non de se perdre dans des querelles stériles. Pierre Miquel, qui n’est pas seulement l’auteur des » best-sellers » bien connus sur la première guerre mondiale, mais qui fut aussi agrégé d’histoire, docteur es-lettres, professeur à la Sorbonne, écrit dans l’avant propos de son livre » Les mensonges de l’histoire » (Paris, Perrin, 2002 et 2007) : » En histoire, le mensonge est l’activité la mieux partagée. Les acteurs de l’histoire mentent. Aux yeux des historiens, de telles pratiques recouvrent les comportements les plus divers, liés les uns à la PROPAGANDE, ou à LA RAISON D’ETAT, pour d’autres à l’IDEOLOGIE, ou à l’expression de la VOLONTE DE POUVOIR. (Ces) mensonges ne sont pas de simples et anodins aménagements de la réalité, MAIS DE VERITABLES STRATEGIES D’OCCULTATION DE LA VERITE « . Il est grand temps que les Bretons réfractaires à la réécriture de leur histoire sachent qu’ils n’ont bénéficié d’aucune grâce particulière du ciel, que leur pays, comme tous les autres – PLUS QUE LES AUTRES, puisqu’il a été envahi, saccagé, méprisé et écrasé -, ouvrent les yeux, afin de repartir, maintenant qu’il existe quelques auteurs qui font ce travail, SANS CONCESSION AUCUNE à quiconque, repartent dans une autre direction, celle que leur dignité retrouvée leur commande de prendre.