Projet ferroviaire de Bretagne à grande vitesse (BGV) : mise au point de Gérard Lahellec

Dépêche publié le 23/07/10 18:02 dans Politique par Odile Bruley pour Odile Bruley

Mise au point de Gérard Lahellec, vice-président du Conseil régional chargé des Transports

Décidément, le projet ferroviaire Bretagne à grande Vitesse (BGV) tend à se transformer de plus en plus en instrument de petites polémiques politiciennes pour mettre en accusation l'exécutif régional.

Alors, comme la question posée par l'opposition de droite est de savoir ce que fait l'exécutif actuel, pour suggérer l'idée qu'il ne fait rien de bon, il est utile de rappeler quelques faits :

1- Sans l'engagement pugnace et déterminé du Conseil Régional de Bretagne, le projet de LGV n'en serait pas à son stade actuel, c'est à dire au stade de la désignation de l'attributaire du chantier avant la fin de l'année.

2- Sans l'insistance récente du Conseil Régional auprès des ministères concernés, l'Etat n'aurait vraisemblablement pas consenti à garantir son engagement financier, ce qui aurait eu pour effet de remettre en cause les conditions matérielles de la passation du marché avec le constructeur.

3- Sans l'engagement du Conseil Régional, qui a aussi accepté d'être le chef de file des collectivités assurant le co-financement du projet, il est vraisemblable qu'aucun accord financier n'aurait été trouvé ; il suffit, pour s'en convaincre, de se référer au projet TOURS-BORDEAUX pour lequel aucun accord définitif de financement n'est encore intervenu.

4- S'agissant de l'objectif prioritaire de mettre la pointe bretonne à 3 h de Paris, le Conseil Régional a consenti des avances financières pour se substituer à l'Etat, et c'est ce qui a permis de signer toutes les conventions de travaux devant être réalisés avant 2013.

5- S'agissant des travaux à réaliser après 2013 sur les axes RENNES-BREST et RENNESQUIMPER, c'est le Conseil Régional qui a pris l'initiative d'engager le financement des études et de préfinancer également la part de l'Etat ; ce qui permettra une restitution des travaux à réaliser dès le premier trimestre 2011 et d'être ainsi dans un calendrier comparable aux études engagées sur l'axe RENNES-NANTES (inscrites également au contrat de projet 2007-2013).

6- S'agissant des craintes exprimées quant au devenir des axes RENNES-BREST et RENNES-QUIMPER après 2013, il ne faut pas tromper l'opinion en se trompant de responsable. En réalité, à l'occasion du dernier comité de pilotage du contrat de projet ferroviaire, l'Etat, faute de moyens budgétaires, n'a pas voulu inscrire les études de modernisation de l'axe RENNES-REDON dans la deuxième phase des projets à envisager et c'est bien pour éviter de perdre du temps qu'il a été convenu d'imputer celui-ci sur le projet de désaturation de la gare de RENNES !

7- S'agissant enfin du schéma national des infrastructures de transports, le Conseil Régional a fait part de sa contribution depuis de nombreux mois déjà et a toujours confirmé que sa priorité était la desserte de la pointe bretonne et que tout autre projet ne pouvait être envisagé que selon un scénario profitable à la pointe finistérienne. Mais le plus étrange, dans ce qui vient de se passer, c'est un déplacement ministériel, en toute hâte et en catimini en Pays de la Loire, sans la présence des Présidents des deux Régions concernées... Un peu comme si un éventuel remaniement ministériel était redouté et qu'il devenait urgent de sanctuariser certains projets ?... Mais ceci n'a plus grand chose à voir avec les grands projets d'infrastructures de déplacements et de transports ! »

Gérard Lahellec

Vice Président du Conseil Régional de Bretagne


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