Prochain mouvement de conservateurs au Musée de Bretagne

Dépêche publié le 17/01/09 12:25 dans Cultures par Bernard Le Nail pour Bernard Le Nail

Conservateur en chef du Musée de Bretagne à Rennes, où il a succédé en 2005 à François Hubert qui avait lui-même succédé à Jean-Yves Veillard en 2000, Jean-Paul Le Maguet s'apprête à partir à son tour en retraite dans quelques mois. Il aura eu une carrière bien remplie. Ethnologue de formation, il a en effet travaillé au Musée national des Arts et Traditions Populaires à Paris, puis aux musées du château des ducs de Bretagne à Nantes, au Musée du Berry à Bourges, au musée de Saint-Denis de La Réunion et au Mémorial de Caen, dont il était le conservateur en chef avant d'être nommé à Rennes. Jean-Paul Le Maguet a publié des travaux, dont plusieurs livres dans les domaines de l'histoire culturelle et de l'anthropologie au XXème siècle, en France et en Europe.

C'est Pascal Aumasson qui va lui succéder à la tête du Musée de Bretagne. Lui aussi est un bon connaisseur du patrimoine breton. Historien de formation, il a été également étudiant à l'Institut national du patrimoine et à l'École du Louvre, avant d'entrer dans la carrière de conservateur de musée. Il a bientôt reçu du Conseil général des Côtes-du-Nord la redoutable mission de créer à Saint-Brieuc un musée en partant des collections réunies par René-Yves Creston (1898-1964) et son épouse, mais restées dans des caisses, faute d'une véritable volonté des élus de l'époque d'aller jusqu'au terme du projet; ces collections étaient assez disparates et surtout très incomplètes dans bien des domaines. Le défi était donc de taille, mais le jeune conservateur sut le relever et créer un équipement culturel de grande qualité. Le Musée d'art et d'histoire des Côtes-d'Armor présente de manière très vivante les traditions populaires, les activités maritimes, l'agriculture et l'industrie toilière du département au fil des siècles. De nombreuses expositions temporaires se succèdent aussi, attirant dans ce musée un public nombreux tout au long de l'année.

Pascal Aumasson a ensuite travaillé pendant plusieurs années à Rennes, à la Direction régionale des affaires culturelles comme conseiller aux musées. À ce poste, il a eu à s'occuper du dossier douloureux du Musée du bateau au Port-Rhu. Lancé par l'équipe du «Chasse-Marée», ce magazine fondé à Douarnenez en 1981, et porté par un formidable renouveau d'intérêt pour le patrimoine maritime, ce musée exceptionnel avait été ouvert au public en 1993 et avait bientôt atteint le chiffre annuel impressionnant de 160 000 visiteurs, malheureusement insuffisant pour pouvoir entretenir et mettre en valeur un ensemble de 200 bateaux du monde entier, d'autant plus que certains partenaires s'étaient retirés. Le port-musée de Dournenez fut bientôt contraint au dépôt de bilan et mis en liquidation tandis que la plus grande partie du personnel était licenciée. Ce désastre serra le cœur de tous ceux qui sont attachés à l'histoire et au patrimoine maritimes de la Bretagne.

Pascal Aumasson a fait alors quelque chose d'assez fou, il a quitté son poste de Rennes pour devenir conservateur de ce musée naufragé et, à force de travail et de persévérance, il a réussi l'impensable : redresser la fréquentation du musée et en restaurer l'image. Bien sûr, l'actuel port-musée de Douarnenez n'est pas aussi grandiose qu'il l'était, il y a 15 ans, mais il revit et il est devenu viable, ce qui est un beau tour de force.


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