Coordinatrice pédagogique à l'université du Maine, Emilie Arfée enseigne le français à des étudiants étrangers. Elle publie un premier roman, Ce qui compte, c'est tout le reste.
Comment vous est venue l'envie d'écrire ?
J'ai toujours aimé écrire. C'est une sale manie qui remonte à l'enfance. Je tenais des carnets et j'écrivais des parodies de magazines féminins pour ma grande s½ur. Elle a été ma première lectrice. Ado, il m'arrivait de sécher les cours pour écrire. J'allais m'enfermer à la bibliothèque, ou s'il faisait beau, je m'installais dans un parc. L'écriture matérialisait ma révolte adolescente (une sacrée crise d'ado !). J'ai commencé beaucoup de textes à cette époque, sans jamais en finir aucun. La révolte n'est pas suffisante pour écrire, elle s'essouffle vite. L'écriture demande aussi de la discipline, de l'acharnement, de l'indulgence…
De quoi parle votre livre ?
C'est le récit d'une dépendance amoureuse. Une marche vers l'autodestruction. On peut être dépendant à beaucoup de choses, à l'alcool, la cigarette, le jeu… On peut être aussi sous l'emprise d'une personne : un manipulateur, un pervers narcissique, qui fait souvent rimer amour et manipulation. Pour retrouver une part de liberté, Rose, l'héroïne, va voyager. C'est une sorte de roman initiatique, une quête effrénée de sens… Mais Rose fait fausse route. Ce qu'elle cherche, ce n'est ni l'amour, ni les voyages qui lui révèleront. En filigrane, certains passages parodient La Nausée, car Rose, étudiante en lettres, écrit un mémoire sur Jean-Paul Sartre. La pensée du philosophe l'inspire et l'éc½ure à la fois, et tout comme Roquentin, l'anti-héros de La Nausée, elle cherche à s'arracher à la vie pour trouver un nouveau souffle.
Avez-vous d'autres livres en projet ?
Lorsqu'on arrive à la fin d'un projet d'écriture, c'est beaucoup de bonheur, mais aussi beaucoup de frustration. Ce n'est pas facile de lâcher prise, d'accepter de ne plus retoucher le texte. La seule façon de lutter contre cette insatisfaction, c'est de se remettre aussi sec à l'écriture. Alors oui, j'ai d'autres projets de livres... À suivre !
Ce qui compte, c'est tout le reste, Emilie Arfée, roman, Coëtquen Editions, 200 pages, 18 euros (6,99 euros en numérique). Disponible sur commande en librairies et sur www.coetquen.com.
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