Le collectif 44=Breizh tient à apporter des précisions sur la manifestation pour la réunification de la Bretagne du 24 septembre à Nantes.
Pour la première fois, l’extrême-droite a pu défiler en cortège et crier ses slogans racistes dans la manifestation. Cette situation est la conséquence du manque de fermeté de Bretagne Réunie face à l’extrême-droite. Si le CUAB rappelait sans cesse que ces manifestations étaient interdites aux groupes d’extrême droite c’était bien pour éviter ce qui s’est produit à Nantes : que notre mouvement y soit associé.
Cette tradition a progressivement été rompue. En 2010, le collectif 44=Breizh initiait la fresque humaine (voir le site) et entamait un cycle de mobilisation commune avec Bretagne Réunie et déjà, l’extrême-droite, représentée par Adsav et Jeune Bretagne, tentait de s’inviter (voir le site)
Les appels au micro de 44=Breizh et la présence des militants antifascistes les repoussaient, mais cela entraîna une condamnation médiatique de personnalités proches de Bretagne Réunie et amenait à l’exclusion de son Conseil d’Administration des militants de 44=Breizh qui y siégeaient.
En 2014, lors d’un rassemblement à Fougères devant la sous-préfecture (voir le site) des militants de Bretagne Réunie apparaissent dans la presse aux côtés d’une personne portant ostensiblement et sans souci un drapeau du groupuscule néo-nazi Adsav.
Même chose en 2015 lors d’un rassemblement contre la création d’un hymne des Pays de la Loire.
Lors des dernières mobilisations, seul le collectif 44=Breizh continuait de refuser publiquement la présence de l’extrême-droite.
Ce laisser-faire aboutit aux conséquences que l’on a vues ce samedi, alors que le contexte politique et médiatique qui voit monter le fascisme impose des positions claires et fermes.
Comment, malgré des décennies de luttes et de mobilisation, a-t-on pu remodeler les régions en France sans résoudre la question territoriale bretonne ? Cela paraît aberrant et c’est à cette question que nous devons répondre si nous voulons sortir de l’impasse des Pays de la Loire.
Malheureusement, Bretagne Réunie ne se saisit pas de ces propositions. Elle ne développe pas d’objectifs précis ou de calendrier clair. Elle envoie ses forces militantes sur des actions futiles et épuisantes (banderoles sur les ponts).
Lors de sa prise de fonction Jean-Francois Le Bihan développe sa stratégie en 3 points :
1- Sensibiliser les élus ;
2- Sensibiliser la population ;
3- Développer la communication et la veille…
Une « stratégie » floue, sans objectifs précis, complètement à côté des enjeux qu’aurait dû soulever la refonte des régions.
À un moment crucial de la lutte pour l’unité territoriale, Jean-François Le Bihan ne trouvera rien de mieux que de « prendre congé » pour se présenter sur la liste de Le Fur aux élections régionales (leader local Les Républicains).
Puis il reprendra la tête de l’association, comme si de rien n’était.
Pourtant, un cycle s’était ouvert en 2008 avec l’annonce par l’État français d’une refonte des régions intégrant possiblement la réunification (« comité Balladur »), et jusqu’à la réforme territoriale de Marylise Lebranchu.
Une stratégie aurait alors dû se mettre en place au sein de Bretagne Réunie. Face à ce manque, le collectif 44=Breizh sortait alors de son rôle d’organisation d’agitation pour proposer des forums de réflexion en janvier 2012 à Saint-Herblain (voir le site) et juin 2013 à Nantes (voir le site) .
L’idée était alors de prendre exemple sur les processus démocratiques en cours dans différentes régions d’Europe, et notamment sur le référendum populaire catalan. Ceci nous amena à lancer les votations de la plateforme Dibab (voir le site)
Une erreur historique a été commise au début des années 2000, en séparant le mouvement des partis politiques, ce qui conduit nécessairement à des confusions qui doivent être éclaircies et réglées pour l’avenir.
Le fait que le mouvement pour la réunification porte une revendication civique de droit des habitants de la Bretagne à décider de son cadre institutionnel et de ses limites territoriales nous semble être la base d’un nouveau mouvement unitaire.
La tournure désastreuse qu’a prise la manifestation ne doit pas nous décourager. En effet, elle doit marquer un nouveau départ. Les personnes et les mots d’ordre qui nous ont jusqu’à présent conduits à l’échec doivent être abandonnés.
Bretagne Réunie et Jean-François Le Bihan ne peuvent anéantir les efforts de décennies de lutte pour le simple plaisir d’une petite notoriété, d’une place aux élections régionales ou de dîners mondains. Nous, génération désabusée mais toujours motivée, devons nous remobiliser et prendre la relève.
Le cycle dont nous parlions n’est pas encore tout à fait terminé, le droit d’option existe jusqu’au 1er janvier 2019. Il laisse peut-être peu d’espoirs de réussite, mais c’est encore une chance à saisir pour nous permettre de reconstruire l’avenir.
Dans les prochaines semaines, nous travaillerons à une nouvelle stratégie, avec l’ensemble des forces progressistes et démocratiques, pour faire avancer le pays nantais en Bretagne. Nous vous donnerons prochainement rendez-vous.
(voir le site) de 44=Breizh, page du communiqué.
■L'inefficacité politique du mouvement breton sur la réunification, sur la reconnaissance de nos droits linguistiques, ..., est aussi un problème...
Quant à la sémantique employée dans ce communiqué de 44 = BZH, celle-ci traduit une vision partisane autant que déconnectée du réel. Ainsi, «Le contexte politique et médiatique qui voit monter le fascisme». Alors, là, on nage en plein délire !
Rappelons que nous sommes au début du 21éme siècle et que le fascisme est bel et bien mort de sa défaite militaire en 1945. Nul ne peut le contester. Comme l'a reconnu d'ailleurs Lionel JOSPIN qui déclara qu'il n'y avait jamais eu de péril fasciste en France, même lors des présidentielles de 2002, contredisant les comportements hystériques des manifestants criant au fascisme. Qu'il s'agissait-là, selon lui d'une posture destinée à orienter les votes. De plus, ce concept politique reposant sur le centralisme étatique n'a jamais eu de défenseurs en Bretagne, y compris chez les Nationalistes les plus radicaux.
En réalité, pour les marxistes, trotskystes et autres dérivés, tout ce qui n'est pas situé à gauche relève du fascisme. Comme le Gaullisme, en son temps a été taxé de «fascisme en chemise blanche» par Jean-Paul SARTRE, l'icône des soixante-huitards . La même punition étant appliquée au «groupuscule néo-nazi ADSAV», j'ai voulu en avoir le cœur net et j'ai consulté leur programme de gouvernement sur leur site. Ou bien, j'ai peut-être mal lu, ou bien je suis un misérable réactionnaire bon pour la guillotine, je n'y ai vu qu'un programme dans la ligne du défunt MOB.
Alors, cessons de dénigrer des organisations qui œuvrent sur le terrain, ou de jeter l'opprobre sur des composantes de l' EMSAV qui ne partagent pas totalement notre sensibilité politique. Occupons-nous plutôt de dresser les murs de notre maison commune, la BRETAGNE. Ensuite, nous aurons tout le temps de nous chamailler sur la couleur du papier peint pour sa décoration.
Il faut que vous vous imposiez une sérieuse réflexion si vous n’êtes pas capables vous Bretons au service depuis tant d’années du PS, du PC, NPA et autres, de dépasser 5 % depuis cinquante ans !!! Sans oublier ceux qui roulent pour les partis de droite ump, udi, ecolo, qui se trouvaient parmi vous.
Alors au lieu de vous rouler au sol en gémissant et de jouer les vierges effarouchées d’un autre temps, s’il y a une extrême droite authentiquement bretonne, ouvrez donc le débat !...Et une réflexion pragmatique pour ce que vous prétendez défendre !… Á Paris il s'en prive de moins en moins que ce soit à gauche ou à droite!
Vous ne nivellerez jamais la Bretagne et Bretons, c'est d'ailleurs plus que souhaitable!
Appuyons-nous sur l'intelligence, la fraternité, l'ouverture, parce que la Bretagne que nous aimons, que nous voulons, elle est comme ça !