Les organisateurs ont travaillé jusqu'au bout pour que tout soit prêt au départ fatidique de la première Redadeg, la course pour la langue bretonne sur le modèle de la Korrika basque. Deux rendez-vous festifs ponctuaient la soirée de départ : à Nantes et à Notre-Dame-des-Landes. Place Bretagne à Nantes, les brittophones de la région s'étaient donné rendez-vous pour une grande photo. Ensuite se sont produits groupes de rock en breton et groupes et couples de fest noz jusqu'à la nuit tombée. A noter que Gweltaz Adeux, le chanteur du groupe nantais EV chantait à la suite du groupe Prim où joue son fils. Un exemple de la transmission de la langue par la musique.
Pour le grand départ à 23 h 59, c'est un enfant scolarisé à Diwan Naoned qui a reçu le témoin symbole de cette transmission linguistique des mains d'un de ses aînés. La nuit de course sans s'arrêter a alors commencé, elle ne finira que samedi 3 mai à Carhaix, pendant les festivités pour les 30 ans de Diwan. La caravane, colorée et animée, a traversé Orvault, La Paquelais, Notre-Dame-des-Landes où les fêtards avaient attendu le passage de la course vers 2 heures du matin. Et puis Blain ou encore la forêt du Gâvres vers les 4 heures du matin. A noter que malgré la nuit, l'enthousiasme des participants préparés ou improvisés était palpable. Des riverains de la route sont même sortis de chez eux pour offrir un verre au coureur qui attendait sur son lieu de rendez-vous le passage du porteur de témoin.
C'est fatigué mais avec le sourire que l'expédition est arrivée à 8 heures du matin à Redon. Le porteur de témoin qui a traversé le pont qui sépare la Loire-Atlantique du reste de la Bretagne était symboliquement une membre de Bretagne Réunie, l'association qui milite pour la réunification bretonne depuis des décennies maintenant. Une équipe renouvelée a alors pris les commandes des véhicules d'accompagnement, tandis que les Redonnais réservaient un accueil joyeux, bon enfant et musical à la course et partageaient ensuite un petit déjeuner avec l'équipe « sortante ». Ar Redadeg, qui ne s'arrête jamais, a alors continué vers la région vannetaise pour entamer sa première journée.
Ar Redadeg réserve visiblement encore des surprises. Par exemple à Morlaix, où c'est une personnalité dont on ignore l'identité qui va porter le témoin en descendant le viaduc en rappel. Et puis à l'arrivée à Carhaix, où le témoin sera ouvert et le message qu'il contient lu devant tout le monde. Les médias traditionnels ne s'y sont pas trompés, Ouest-France, Presse-Océan ou Le Télégramme ayant annoncé l'événement dans leurs colonnes. France 3 Ouest et Hexagone ont même passé un sujet sur le départ nantais pendant leurs journaux du soir. Ar Redadeg est un événement qui sait visiblement faire parler de lui.
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