Le premier site web au monde brille par sa sobriété, sa simplicité et son dénuement depuis le début, prouvant au reste du monde qu'un site web doit être utile avant d'être beau. Sauf que, de temps à autre, et ceci depuis les débuts, Google sort de sa rigueur pour un peu de fantaisie... Le moteur de recherche orne parfois son logo de motifs correspondant à certaines fêtes ou jours mémorables. Un aigle le jour de la fête nationale américaine ou du vert le jour de la Saint-Patrick, un Père Noël à Noël...
Avec des températures assez basses et de la neige qui tombe sur la moitié est de la France, Google en Français publie aujourd'hui, sous le prétexte de son 110 ème anniversaire, une Bécassine faisant du patin à glace et propulsée par son fameux parapluie. On sourit certes. Aujourd'hui c'est la Chandeleur, le jour où l'on fait traditionnellement des crêpes pour les enfants ou les amis, mais notre Bécassine n'est pas au fourneau, ce qui d'ailleurs aurait pu être très mal interprété par les Bretons.
Si Annaïck Labornez est devenue avec le temps un personnage sympathique du folklore français, caractérisant encore aujourd'hui l'honnêteté toute naïve d'une jeune Bretonne montant à Paris, elle reste quand même, comme l'image du bon africain sur les boîtes de cacao de l'époque YA bon BANANIA, un personnage issu d'une époque coloniale condescendante et révolue. Si Joseph Pinchon à dessiné en 1905 une Bécassine sans bouche, c'est parce ce qu'elle ne connait même pas le français --comprenez bien : ceux qui ne parlaient pas la langue de Molière, comme c'était le cas en 1905 pour une jeune bretonne venant de la campagne autour de Quimper, n'étaient pas dignes d'avoir de droit de parler, pas même dignes d'avoir une bouche...
On aurait préféré que Google France s'abstienne de la ressortir des cartons de stéréotypes éculés, voire racistes.
Philippe Argouarch
■Enfin, le vent souffle de la gauche de l'image, c'est à dire de la façade océanique comme l'on dit à la météo, ou encore du «Mor Breizh» comme on dit et pense en breton. C'est déjà çà!
Bon vent, Annaîg! Tu es plus intelligente que bien des Parisiens! Et tu iras plus loin qu'eux!
Avel vat dit, Annaïg! Speredoc'h eget kalz a Barizianiz out! Pelloc'h egeto ez ai, me lâr dit!
Personnage sympathique mais gauche, nous serions inspirés à ne pas voir la systématiquement en stéréotype malsain.
Son image a été réutilisée à bon escient, ouvrière, syndicaliste, le poing levé sur une affiche du PSU (reprise sur un disque de Skoazell Vreizh), puis plus tard le trop mal connu «Bécassine an Distro !». Eu Carnet, elle faisait un bras d'honneur au nucléaire.
De l'imagination, des réinterprétations positives et revendicatives, Bécassine au pouvoir !
Je ne sais ce qu'il faut comprendre dans votre post, qui manifestement fait allusion à la récente tragédie de Charlie (je n'étais pas en Europe à cette période. J'ai donc juste suivi de loin).
Une chose est sûre: entre Charlie et Bécassine, je choisis Bécassine sans hésiter. d'autant que - en version Google - elle patine pas mal à 110 ans...
Oui à la liberté d'expression. Pas besoin de «Charlie» pour çà.
Non aux insultes d'où qu'elles viennent, et quel que soit le paravent derrière lequel elles font semblant de s'abriter.
Nann d'ar c'hunujennoù. Ha pik echu.