Extrait du site :
— Les Annales de Bretagne, créées en 1886, sont devenues Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest en 1974. Publiées conjointement par les sept universités du Grand Ouest, elles rendent compte du dynamisme de la recherche historique dans les universités d'Angers, de Brest, de Lorient, du Mans, de Nantes, de Rennes-II et Tours. (voir le site)
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Le numéro 118, première partie, de 2011 : 118-1 | 2011 (voir le site)
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Présence et représentations de la Domnonée et de la Cornouaille de part et d'autre de la Manche, d'après les Vies de saints et les listes généalogiques médiévales, par Bernard Merdrignac.
Texte intégral disponible via abonnement / accès payant sur le portail Cairn. Le texte intégral en libre accès sera disponible à cette adresse en janvier 2014.
Premières mentions de la Domnonée :
– « Aux confins de la Cornouaille » : Landévennec ;
– Riwal, « chef des Bretons de part et d'autre de la mer » ?
– Nomnia, la terre énigmatique du roi Catov ?
– Énée, le « Breton » et le « parcours sinueux des légendes » ;
– Gereint, les Gerontii et les origines de la Bretagne ;
– Une « légende à partie double » : de Catovius à saint Cadoc.
Au début du VIe siècle, conformément à la géographie administrative de l'Antiquité tardive, le De Excidio Britanniae (« Le Déclin de la Bretagne ») de Gildas († vers 560) applique encore exclusivement le nom de Britannia à la Grande-Bretagne. La « patrie » de Gildas se restreint à la Britannia insula et, pour lui, celle-ci se définit avant tout comme une ancienne province romaine. Moins d'un siècle plus tard (et peut-être dès le milieu du vie siècle), ce même nom en vient, simultanément dans les œuvres de Grégoire de Tours († 594), Marius d'Avenches († 594), voire Fortunat († 600), à désigner aussi la partie de la péninsule armoricaine occupée par les Brittani (ou Britones).
« Il y a toujours eu des Bretons des deux côtés de la Manche » rappelle opportunément Jean-Christophe Cassard. Mais, tout en ne dissimulant pas la part d'hypothèse qu'il faut nécessairement poser pour étudier cette période, ce chercheur souligne aussi, en préalable à une réflexion sur l'arrivée des Bretons en Armorique (...)
— Les noms de Dumnonia et de Cornubia se retrouvent des deux côtés de la Manche. En Grande Bretagne, ceux-ci, attestés dès les VIe-VIIe siècles, se sont maintenus jusqu'à nos jours (Devon, Cornwall). En Bretagne, le nom de Domnonée qui tombe en désuétude au cours du XIe siècle se rencontre dans la Vita Ia Samsonis (VIIe-VIIIe siècle ?) où il paraît désigner un royaume double. Mais il n'est pas question de Cornouaille avant l'époque carolingienne. La Vita longior Winwaloei rédigée à Landévennec au IXe siècle est le premier texte à faire état d'une bipartition de la péninsule entre la Domnonée et la Cornouaille. Cependant les passages de cette Vita consacrés aux origines britanniques des parents de saint Guénolé altèrent le nom de la Domnonée insulaire. Ces déformations proviennent peut-être de listes généalogiques auxquelles l'hagiographe se réfère à demi-mot. En confrontant le texte du IXe siècle avec les généalogies plus tardives et les Vitae ultérieures qui se réfèrent ouvertement à de telles sources, on est amené à se demander si le site choisi par le saint fondateur de Landévennec n'en dit pas davantage sur la situation politique de la Bretagne des origines que ce qu'en a retenu l'auteur de la Vita carolingienne.
— The names of Dumnonia and Cornubia are found on both sides of the Channel. In Great Britain, these names, attested as early as the 6th-7th Centuries have remained in use until our days (Devon, Cornwall). In Brittany, the name of Domnonia, which fell into disuse during the 11th Century, appears in Vita la Samsonis (7th-8th Century?), where it seems to suggest there was a double kingdom. But no mention is made of Cornubia before Carolingian times. The Vita longior Winwaloei, written at Landévennec during the 9th Century, is the first text to note a bipartition between Domnonia and Cornubia. However, the passages of this Vita devoted to the British origin of Winwaloe's parents alter the name of the British Domnonia. These deformations may possibly come from genealogical lists, which the hagiographer seems to allude to. By collating the text of the 9th Century with the later genealogies and Vitae which refer openly to such sources, one is brought to wonder whether the site chosen by the holy founder of Landévennec does not tell us more about the political situation of Brittany during the Dark Ages than what the author of the Carolingian Vita kept.
Maryvonne Cadiou