Dans le cadre des interventions en milieu scolaire, le festival Taol Taol Kurun, en avant-première du festival, proposait ce mois de décembre des animations sur deux piliers de la cuisine bretonne en pays de Quimperlé : les pommes et les crêpes.
Ils sont venus trois fois rencontrer les jeunes élèves de deux écoles de Quimperlé. Ils, ce sont Olivier, un crêpier et Jean-Pierre, un mordu de la pomme qui transmet sa passion aux générations futures et actuelles.
Pommes du commerce : dix espèces au maximum dans les rayons des supermarchés. Elles ont des beaux noms anglais : Granny Smith, du nom de cette grand-mère australienne qui avait planté les pépins qui l'ont vue naître, Golden, Red Star ...
Pommes de Quimperlé et des environs : 300 espèces, pommes à cidre et à couteau, ou aux deux. Des toutes petites acides ou amères, des très grosses (comme la teint frais, née à Quimperlé, au château du Bel Air). Avec des noms bretons souvent : « dous moen, Kermerrien, ki chignet, ...»
Les enfants ont goûté, fait la différence entre les différentes saveurs, appris à les nommer, à connaître leurs formes et leurs couleurs, et ont goûté du «chistr dous» venant directement du tout petit pressoir que Jean-Pierre avait emmené avec lui (reproduction fidèle d'un pressoir de Clohars en fonctionnement).
Dans l'autre classe, Olivier montre aux enfants la différence entre le blé noir et le froment, les graines, les farines. D'où vient le lait ? Le beurre ? Comment fait-on du sucre ? Comment s'appellent tous les outils qui servent à faire des crêpes ?
Ils goûtent aussi, font la différence, interrogent le crêpier. Et ils remplissent consciencieusement le petit dossier qu'il leur a préparé.
L'autre animation, menée par Anne-Marie et Emmanuelle, consistait à apprendre quelques mots en breton («aval, dous, féro, trenk, un, daou, tri, pevar, pemp»), de reproduire les couleurs, de connaître quelques tableaux où les pommes sont représentées (Katell le Goarnig, école de Pont-Aven, Magritte). Et la séance s'est terminée par des contes de Luzel (le roi des pommes) et une chanson de circonstance («hag un avalig ruz ouarnan» : et je conserve une petite pomme rouge).
Un apprentissage à la biodiversité culturelle, culinaire et naturelle, en quelque sorte.
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