Trois bombardes et une cornemuse écossaise défient la pluie qui s'est invitée dans le château d'eau de la Bretagne. Les parapluies, le ciré intégral et les bottes sont de rigueur.
Sur la plateforme d'un camion vont se succéder la présidente de NPCB, le maire François Morvant, le conseiller régional, M. Jambou, responsable du SAGE, M. Huet, président d'Eau et Rivières de Bretagne, le président des associations de pêche et enfin le secrétaire d'étable, la corde au cou traîné par un gros financier incarnant GDE. Éclats de rires et rires jaunes quand il s'agissait des «huiles usagées» ou encore des dauphins incarnant la pureté des «c'est assez»...
Puis le cortège s'ébranle et part sur le lieu de la future décharge. Un site immense, bocager, où GDE veut installer des «cases» qui iront 18 mètres sous terre, et 14 mètres hors de terre pour les déchets ultimes. Des spécialistes du patrimoine, de l'environnement prendront alors la parole sous une pluie battante et une association de Paris conclura les débats par la nécessité de se battre pour éviter ce qu'ils vivent sur le site où GDE fait de l'enfouissement : la crainte permanente d'un incendie, d'une catastrophe, les dégâts irréversibles de leur environnement.
Au bar, près de l'église de Plouray, les habitants devisent : «Il y avait 50 exploitants agricoles à Plouray, il n'y en a plus que cinq, alors dans ce désert breton, le trou du cul du monde, GDE a pensé qu'il s'installerait sans problème. Mais déjà avec Doux, il y a sept ans, on avait gagné contre le projet de méga-incinérateur ...»
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