Plan Algues Vertes : élus, ne condamnez pas la Bretagne à un repli économique

Communiqué de presse publié le 3/02/12 13:55 dans Economie par Anne-Sophie Herry pour Anne-Sophie Herry

A l'heure où les candidats à la présidentielle s'emparent du « produire français », il ne fait pas bon « produire breton » pour les agriculteurs des bassins versants Algues vertes.

Le vote à l'unanimité du Conseil Général pour la charte de territoire de la Baie de Fouesnant vendredi dernier n'est pas anodin et n'honore pas nos élus, de quelque bord politique que ce soit.

L'agriculture est un pilier de l'économie française et fait vivre directement 20 000 personnes dans le Finistère. C'est encore grâce à elle, et au secteur agroalimentaire qui lui est associé, que la Bretagne a mieux résisté que d'autres régions à la crise que nous connaissons.

Qu'en ont retenu ceux qui fustigent le « modèle agricole breton », responsable de tous les maux et notamment des algues vertes ? Il est bien commode de viser un « modèle » quand on s'en prend, en réalité, au travail des agricultrices et agriculteurs de notre région.

Or, qu'a-t-on à leur reprocher ?

Les accuser d'être responsables des algues vertes est hors de propos tant il y a bon nombre d'inconnues sur les origines de leur prolifération.

On ne peut assurément pas accuser les agriculteurs bretons de mal faire leur travail. Depuis 20 ans, au moins, les agriculteurs bretons ont intégré des mesures de protection de la qualité de l'eau qui n'existaient nulle part ailleurs en France.

En 1994, c'est à la demande de la profession agricole que la totalité de la Bretagne a été classée en zone vulnérable, de manière à répondre aux exigences de la directive nitrates.

Ne reste qu'un seul grief possible : on reproche aux agriculteurs de produire. Nourrir la société et, se faisant, générer de l'emploi local et entretenir les paysages, n'a rien de honteux, bien au contraire !

Nous continuerons d'améliorer nos pratiques, comme nous le faisons depuis toujours, sans que cela ne remette en cause la pérennité de nos exploitations. Aussi, nous ne pouvons accepter un plan s'appuyant sur des mesures allant à l'encontre du bon sens agronomique et dont l'application réglementaire pourrait se révéler désastreuse pour l'avenir de nos territoires.

Aussi, nous appelons les élus qui auront à se prononcer sur le projet de la Baie de la Forêt, et sur ceux des autres bassins-versants concernés, à faire preuve de bon sens et à ne pas condamner injustement les agriculteurs de ces territoires, et par la même l'économie régionale, à un repli.


Vos commentaires :
Paul Chérel
Vendredi 15 novembre 2024
Bravo à Anne-Sophie. Il ne faut pas seulement appeler les élus, il faut remplacer, à la première occasion, tous ceux qui n'ont pour guide de pensée et d'action que ce qu'ils lisent dans les journaux. Si la Bretagne perd son agriculture, que lui reste-t-il ? En dehors de quelques activités industrielles sous contrôle parisien pour la plupart ? Paul Chérel

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