"Le 03/02/2012
Lettre aux élus du pays d'Auray
Mesdames et messieurs
Les associations Ti Douar Alré et Kerlenn Sten Kidna demandent depuis plusieurs années la création d'une Maison de la langue et de la culture bretonnes en pays d'Auray. Ces derniers mois les réunions techniques se sont succédées pour mettre au point le montage financier et la présentation du projet aux élus, projet qui a été présenté en première partie d'une réunion du syndicat mixte du pays d'Auray, le 7 novembre dernier à Landaul, devant une majorité des élus du pays. La balle est désormais dans leur camps.
En 2005 le syndicat mixte du pays d'Auray a créé le festival « Un automne autrement - Bro Alré gouil bamdé ». A cette occasion, l'association Douar Alré, devenue Ti Douar Alré depuis, a été créée, fédérant les associations et les communes participantes. L'initiative a été un succès puisqu'entre 25.000 et 30.000 personnes participent, chaque année, à ce festival. Mais face à ce développement, l'association n'a jamais pu embaucher quelqu'un pour s'occuper de la programmation et de l'organisation qui reposent sur les épaules des bénévoles. Certains prennent d'ailleurs sur leurs congés payés pour assurer l'ensemble des animations. Face au développement du festival, ce type d'organisation arrive au bout, car il y a saturation et risque d'épuisement. C'est pourquoi nous demandons la création d'un mi-temps qui prenne ces tâches en charge, au moins partiellement, et développe d'autres animations tout au long de l'année (fête de la Bretagne en mai, par exemple).
L'association Kerlenn Sten Kidna assure douze cours de breton pour adultes chaque semaine, en six communes du pays d'Auray. Elle peut le faire grâce au soutien de la Région dans le cadre d'un emploi associatif régional, aide qui se termine en août 2012. Pour pérenniser ce poste en faveur de la langue bretonne, langue classée par l'Unesco comme menacée de disparition au XXIe siècle, l'appui des communes du pays d'Auray dans le cadre d'une maison de pays est indispensable. D'autant que, là aussi, d'autres actions pourraient être développées, notamment vers les 550 enfants des écoles bilingues du pays, et vers les personnes âgées dont le breton et la langue maternelle. Nous voulons également développer la transmission de la musique bretonne en couple.
La musique, les danses, la langue, les costumes, la littérature en langue bretonne, le chant, etc, sont une culture à part entière dont la transmission, qui s'est faite pendant des générations, n'est plus une certitude aujourd'hui. C'est pourquoi nous demandons aux élus du pays d'Auray, communes, communautés de communes, de soutenir notre projet. Nous ne demandons pas qu'on nous finance un gratte ciel mais, à terme, deux postes de travail que le pays ne sera d'ailleurs pas le seul à prendre en charge puisque la Région et le département continueront d'aider, sans parler des ressources propres des associations. C'est du temps de travail salarié que nous demandons, car la langue et la culture bretonnes sont une partie de l'identité et de la culture vivante et populaire de notre pays, qu'elles contribuent à faire vivre et à animer. Et les élus doivent avoir la certitude que la valeur de chaque euro investi sera multipliée par l'énergie que les bénévoles mettront pour faire vivre la future maison de pays.
A vous, mesdames messieurs les élu-e-s du pays d'Auray, de décider de la suite.
André Arhuero (Ti Douar Alré), Christian Le Meut (Kerlenn Sten Kidna)
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