Pierre Toullec candidat aux législatives sur Brest

Dépêche publié le 8/12/16 12:29 dans ABP par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Pierre Toullec sur BFM-TV

Pierre Toullec, un indépendantiste breton connu aussi pour ses positions radicales sur les problèmes comme le chômage et l'insécurité, vient de se déclarer candidat aux législatives de 2017 dans la 3e circonscription du Finistère (Brest ouest et Abers).

Pierre Toullec a dans le passé été interviewvé plusieurs fois par les média parisiens, comme BFMTV, car il est aussi spécialiste des élections américaines en tant que président de l'Association des amis du Parti Républicain (GOP). Dernièrement il a pourtant pris parti clairement contre Donald Trump lors de l'élection présidentielle américaine. Il s'en est expliqué longuement sur les réseaux sociaux, se ralliant même à Gary Johnson, du parti Libertarien.

Vous l'aurez compris, Pierre Toullec est un fervent défenseur des libertés. Un mot que l'on retrouve à la racine de libération, libertaire, libertarien et libéral. Il a participé au livre Libres ! 100 idées, 100 auteurs. On lui a reproché de se faire publier occasionnellement sur des médias classés 'extrême droite' ou 'identitaires' mais Toullec s'explique «je fais passer mon message partout où l'on me donne la parole».

Pierre Toullec a fait l'École Supérieure de Commerce de Brest et est diplômé de Rouen Business School en gestion des entreprises. Après avoir travaillé et étudié aux États-Unis, en Argentine, en Irlande, en Angleterre, en France, et au Portugal, il est rentré en Bretagne en 2014 pour, selon lui, «agir sur la défense de l'avenir de la Bretagne».

En décembre 2014 avec trois amis bretons, il avait fondé Hent ar Frankiz - La Route de la Liberté, une web-série centrée sur l'économie et la philosophie de la liberté, diffusée sur les réseaux sociaux et le web. Depuis deux ans professeur d'économie à Brest, il a récemment quitté l'Éducation nationale pour lancer son entreprise de formation.

Opposé à ce qu'il appelle le FNLRPS il annonce sa candidature dans un communiqué où il s'en prend au pouvoir abusif des élus et demande le retour des libertés bretonnes et des libertés tout court.

Son programme est clairement défini ici : (voir le site) .

Sur la fiscalité, il propose un pourcentage unique de 10 % sur tous les revenus mais la possibilité de cotiser plus, volontairement, en choisissant la destination de ses contributions.

Pour redonner du pouvoir d'achat aux salariés, il propose la suppression de toutes les charges sociales et le rabaissement de la TVA à 10 %. Pas moins que ça.

Pierre Toullec est fermement opposé au Front National et son protectionnisme, il propose ce qui n'a jamais été essayé : une révolution libérale. Il se présente sous l'étiquette du Parti Breton.

ABP: pourquoi êtes-vous candidat aux législatives ?

Pendant des années j'ai agi en politique mais sans être candidat moi-même. Je n'en avais aucune envie. Les années ont passé. Les événements se sont aggravés. Le Léon et l'ensemble de la Bretagne meurent à petit feu. Les dernières libertés individuelles disparaissent. Les réglementations se font toujours plus importantes, les petites infractions sont de plus en plus pénalisées mais les crimes graves n'ont plus de conséquences sérieuses.

Pourtant, personne ne propose de supprimer le carcan Étatique. Tous les candidats aux élections proposent simplement davantage de pouvoir pour eux-mêmes en achetant les voix en faisant des promesses. Un tel va aller à Paris pour quémander pour rénover tel quartier. Un autre va proposer une nouvelle niche fiscale pour s'attirer les grâces de telle catégorie sociale. Tous ont un point commun : ils pensent savoir mieux que les citoyens et sont assoiffés de pouvoir personnel.

Or, ces solutions suppriment toujours plus de libertés et font disparaître la notion de responsabilité, aggravant toujours les causes de la crise sociale et économique que nous vivons.

Je ne suis pas du tout ravi de faire un constat aussi glauque. C'est le jeu habituel des élus des grands partis : faire peur pour gagner. Cependant, critiquer sans proposer n'est pas constructif. Puis-je réellement continuer à me plaindre et à condamner les élus actuellement en place comme je le fais sans être prêt moi-même à mettre les mains dans le cambouis ?

Je ne propose pas d'acheter les voix des Léonards. Je vous propose de vous rendre votre liberté en supprimant le pouvoir des mains des élus qui parent à Paris. J'ai passé 15 ans de ma vie à observer et à donner mon avis sans prendre le risque de proposer autre chose moi-même. Avec mon passé, mon expérience en Bretagne et à l'international, à l'âge de 30 ans, si je souhaite changer les choses dans le bon sens et être pris sérieusement, je dois prendre mes responsabilités. En anglais, on dit «put up or shut up» : «agis ou tais-toi».

ABP: vous êtes connu en Bretagne pour présenter des solutions radicales pour résoudre les problèmes du chômage, de l'insécurité et du centralisme français : ceci est-il le cœur de votre programme ?

Oui. Il faut rendre la responsabilité aux Léonards et aux Bretons en général. Utiliser les forces de l'ordre pour aller contrôler qui fume quoi, qui dépasse de cinq kilomètre heure la limitation de vitesse ou qui télécharge un film sur internet est liberticide, un gâchis de l'argent des contribuables et totalement inefficace. Plutôt que de faire de la surenchère sur la construction de nouvelles prisons comme nous l'avons vu lors de la «primaire de la droite et du centre» pour les élections présidentielles, il faut fondamentalement changer de politique légale et carcérale. S'il n'y a pas de victime, il ne doit pas y avoir pas de crime. Il ne faut plus condamner les les violations de la loi qui ne conduisent pas à un dommage extérieur à celui qui a violé la loi.

En revanche, en cas d’agression quelle qu'elle soit, de vol ou de viol d'une propriété privée, il faut rétablir la multiplicité des peines. Pas la perpétuité réelle comme le proposent certains au Front National. Cette idée est inhumaine (enfermer un jeune de 20 ans derrière des barreaux jusqu'à sa mort vers 80 ou 90 ans est bien pire que n'importe quelle torture qui pourrait être envisagée). La multiplicité des peines, c'est-à-dire une condamnation réellement appliquée pour chaque victime porte un message beaucoup plus fort. Si une personne roule à 170 km/h ivre ou sous l'influence d'une drogue sur la RN12 et tue une famille entière, il n'est pas normal qu'il soit condamné plus lourdement pour sa vitesse que pour le multiple homicide involontaire dont il est responsable. Au contraire, il doit subir une lourde peine pour chacune de ses victimes s'il est jugé coupable. C'est cela tenir les gens pour responsables de leurs actes.

ABP : sur votre blog vous annoncez vouloir « supprimer le pouvoir des élus» que voulez vous dire ?

Supprimer le pouvoir des élus n'est pas qu'un slogan. Depuis 70 ans, Paris impose de grands plans économiques qui aggravent toujours la situation, nous menant inexorablement dans le mur. Le financement du «modèle social» par la colonisation et par les américains avec le plan Marshall a donné l'illusion aux baby-boomers que ce système fonctionnait et que la crise économique - qui dure quand même depuis 1972 - n'est que temporaire.

En réalité, le système économique français mis en place en 1944 et 1945 n'a jamais été viable. Il ne fonctionnait que grâce aux ressources pillées en Afrique et en Asie puis grâce à l'aide Nord-Américaine. Depuis que ces deux sources de financement n'existent plus, la dette française et le chômage ne font qu'augmenter. C'est simple, la fin de la décolonisation et de l''argent des américains coïncide avec la fin des «Trentes Glorieuses». Seuls quelques légers ralentissements lorsque le reste du monde allait bien ont donné la sensation d'un mieux lors de courtes périodes.

Ces élus, l'alternance de la droite et de la gauche et les idées défendues par le FNLRPS ne sont pas parvenus à changer la situation. Il faut revenir à une démocratie locale et volontaire. Je propose des réformes claires. En supprimant le code des impôts, en rapatriant toutes les forces militaires basées à l'étranger, en supprimant les frontières mais en supprimant les allocations pour les immigrants, en faisant défaut de la dette publique et en interdisant à l'Etat de financer telle ou telle entreprise, de fait, les élus seront toujours en place mais ils n'auront plus de pouvoir réel. Leur seul rôle sera le management de quelques domaines d'activité et les citoyens décideront de leur vie sans avoir à se demander si des gens qui passent plus de temps à Paris que dans le Finistère nord en pensent. Pas un élu qui vit à l'Est de Rennes ou au Sud de Nantes ne doit pouvoir décider de ce qui se passe en Bretagne.

ABP : vous êtes aussi un spécialiste des élections américaines prenant généralement parti pour les républicains . Vous vous êtes prononcé clairement et avec force contre Donald Trump pourquoi ?

Donald Trump, c'est le savant mélange des pires idées de Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg et Marine Le Pen. Fermeture des frontières, isolationnisme, jugement des individus et modification de la loi en fonction de leur religion ou de leurs idées politiques, augmentation des impôts, tout y passe.

Donald Trump est un danger très grave pour le monde entier et alors même qu'il n'est pas encore président, il l'a prouvé. Ses interventions dans plusieurs entreprises (dont Carrier) conduit déjà à une augmentation des prix aux Etats-Unis. La bourse de Wall Street, qui vit de la bulle spéculative actuelle, va bien. Ceux qui joue dans ce gigantesque casino sont ravis de ses annonces affirmant qu'il va dépenser 1.000 milliards de dollars pour les infrastructures (augmentation de la valeur des entreprises du BTP), qu'il va largement utiliser la planche à billets de la Fed (la banque centrale américaine) pour financer l'Etat et aider les entreprises américaines, tout cela donne l'illusion que le futur président va aider l'économie des Etats-Unis.

En réalité, cette bulle spéculative va exploser et le monde entier va en souffrir. Les premiers effets sont déjà présents. Les prix ont commencé à augmenter dans les secteurs industriels. Les entreprises qui travaillent avec l'étranger savent qu'elles vont devoir fortement augmenter leurs tarifs pour palier à la taxe de 35% sur les importations que Donald Trump veut mettre en place. Les partenaires internationaux commencent à diminuer leurs prévisions de ventes et les signatures de contrat sont mises en attente de voir si le New Yorkais va réellement appliquer son programme.

Donald Trump est un danger et il faut absolument envoyer des élus qui s'opposeront à sa politique liberticide dans la politique internationale. Je m'y engage. Député, je ne laisserai pas passer des propositions de traités commerciaux ou de négociations internationales qui protègent les Etats-Unis au détriment de la liberté d'innovation et du droit intellectuel Européen. Vous ne pouvez pas en dire autant des candidats du FNLRPS et de l'extrême-gauche qui seront ravis lorsqu'ils verront les politiques protectionnistes américaines proposées par Donald Trump.

Interview ajoutée le 9/12/2016

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Vos commentaires :
Jacques
Vendredi 15 novembre 2024
Intéressant car il y au moins le mérite de l'honnêteté et de la conviction...

Beaucoup de points intéressants qui méritent le débat!

Très bien également, l'affirmation pour l'indépendance.... enfin une personne qui sait exprimer cette position de manière aussi affirmée que posée, comme savent le faire nos amis Catalans et Écossais!

Par contre, il convient de comprendre le slogan!

Il est vrai que le pouvoir des élus posent aujourd'hui un problème majeur:

Déjà parce qu'il ne s'exerce pratiquement plus qu'au-travers de la machine des partis, un élu est aujourd'hui plus un représentant d'un parti politique (ou d'un lobby) qu'un représentant du peuple!

Aujourd'hui il est possible d'être élu député avec 16% d'électeurs en étant quasiment inconnu des citoyens qui officiellement l'auraient élu...!

Comment croire que le peuple peut exercer son contrôle démocratique si déjà le nom des élus est pour lui une inconnue?

Un élu n'est en rien un «mini-dictateur légal ou pour être Républicain, un mini-monarque», mais «un employé du peuple pour une mission déterminée qui comme tout employé doit rendre des comptes à son employeur vis à vis de la réalisation de sa mission!»

Le seul fait de disposer d' «élus» ne correspond pas à la définition de la Démocratie (le pouvoir du peuple).

Car sauf à réécrire l'histoire, il est bon de se souvenir que la Démocratie n'a jamais fait parti du projet Républicain.

(PS : Félicitation au Parti Breton qui pour une fois n'a pas peur du «qu'en dira t-on»... Espérons que c'est le début d'un renouveau où la trouille fait place au débat!)


Jiler
Vendredi 15 novembre 2024
Très intéressant, enfin une bouffée d'air frais!

Pierre Toullec sera-t-il le Troadec du Parti Breton?

Le Parti Breton doit s'affirmer sans complexe comme le Parti de Droite dont nous avons besoin.

Je vote , quant à moi , sans complexe pour Oui la Bretagne ou pour le Parti Breton, si les personnes présentées sont bonnes. Pour Le Fur aussi, car cet homme est sincère dans son combat pour la Bretagne.

Le choix obligatoire Droite/Gauche est une mascarade française qui nous enferme dans un piège de la pensée, dont il faut se débarrasser au plus vite.

Il est quand même bon d'avoir un parti Centre gauche et un parti de droite, ne serai-ce que d'un point de vue stratégique.


Ewen K
Vendredi 15 novembre 2024
Le Parti Breton doit s'affirmer comme le parti de la droite bretonne, mais cette droite doit être bretonne justement, et non pas calquée sur l'ultra libéralisme français responsable d'une bonne partie des maux actuels.

Une lecture rapide de ce programme nous fait plonger dans les idées les plus ultra libéralistes au possibles, immigration complètement libre, la bonne solution pour donner de la main d'oeuvre pas chère aux patrons, c'est ça la droite actuelle ?

Autant prendre sa carte à Breizhistance.

La seule référence aux langues régionales dans ce programme, c'est pour dire que si un immigré parle breton (ou français) il sera régularisé, génial.

Pas un seul mot sur l'écologie, je suis loin d'être un écolo mais bon, pas un seul mot sur le modèle sociétal souhaité, c'est là un programme de la droite française complètement hors sol.

Très décevant.


Jacques
Vendredi 15 novembre 2024
@ Ewen K

Je ne suis pas très favorable à l'ouverture des frontières, mais je pense que la réflexion de P.Toullec mérite réflexion.

Actuellement, la grande majorité de la gauche bretonne (militants bretons) est favorable à l'ouverture des frontières pour faire des migrants de bons petits bretons... (sans leur demander leur avis bien entendu...)

Dans le programme de P.Toullec, la contre partie est l'absence totale d'aide sociale aux migrants... On ferme le robinet qui est le principal motif de la migration, mais on développe avec ces pays des relations économiques réelles à la condition de ne pas être des dictatures!

Cela à du sens!

Aujourd'hui à croire nos bonnes âmes, la vie hors de nos frontières est une horreur sans fin! Les cultures de ces peuples, le droit de vivre et travailler au pays, ils s'en fichent! Pour le bien être de ces populations, ils doivent venir chez nous et devenir nous (ou nous devenir eux... c'est pas clair)!

Le soutien de nos gouvernements à des dictatures, le pillage des ressources en Afrique ou au Moyen-Orient... nos bonnes âmes s'en fichent! (Quelles sont les vraies raisons de la guerre en Syrie, en Libye, au Mali...?)

Au nom de quoi un «travailleur étranger» (et non un migrant) ne pourrait pas venir travailler chez nous, s'il a quelque chose à apporter?
Au nom de quoi cette personne devrait devenir bretonne ou européenne si ce n'est pas son identité?
Au nom de quoi cette personne ne pourrait pas retourner dans son pays pour apporter son expérience et faire profiter de son dynamisme?

On voit, il y a certainement d'autres réflexions à avoir que la promesse des aides sociales, la déculturation, l'intégration et le maintiens du chaos dans ces pays pendant qu'on les pillent!

Maintenant je ne dis pas que c'est la bonne solution, mais oui cela mérite réflexion!


spered dieub
Vendredi 15 novembre 2024
Migrations ou déportations insidieuses de population ? ,il est temps d'ouvrir le débat .Cependant dans le discours des anti migrants on ressent une certaine haine ,alors que suivant l'évolution de la situation mondiale ,ils pourraient se retrouver migrants à leur tour ,plus rapidement qu'on ne le pense .Les biens pensants ne remettent jamais en cause le commerce des armes qui une des causes de tous ces malheurs ,et la France prétendument référente des droits de l'homme ,est un des plus importants marchands de canons .

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