Communiqué du président du Conseil général de Loire-Atlantique, 9 avril, 18 h 44
Dans le débat actuel sur la réforme des institutions, je déplore un grand absent : l'État. Avant de réfléchir à une réforme territoriale dont on sait pertinemment qu'elle ne sera pas source d'économies, occupons-nous d'abord du principal blocage : l'omnipotence de l'État.
En effet, je crois que le problème est posé à l'envers : notre pays a besoin des énergies de nos territoires, pas d'un État devenu machine à perdre de la France. La chance de notre pays, ce sont justement ses collectivités locales, ses entreprises, ses associations... Tout ce tissu local qui crée la dynamique.
L'État, lui, s'endette et alourdit la France : la machine est à bout de souffle. Une révision s'impose.
Avons-nous vraiment besoin de directions régionales des services de l'État qui ne sont plus là que pour empêcher les initiatives locales ? Si je milite pour un contrôle accru de la gestion des collectivités par les chambres régionales des comptes, il est temps pour l'État d'abandonner sa tutelle permanente et paralysante.
Faisons les choses dans l'ordre. Oui à un débat sur l'organisation territoriale. Mais il ne servira à rien si l'État ne se recentre pas, d'abord, sur ses fonctions régaliennes aujourd'hui déficientes : la justice met des années à rendre des décisions, l'armée peine à répondre à ses missions, le système éducatif a besoin de se moderniser, la sécurité des personnes n'est pas assurée sur l'ensemble du territoire…
Quand on veut aller à l'essentiel et redonner confiance, est-ce encore tolérable ?
Philippe Grosvalet, président du Département de Loire-Atlantique
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