Paysages d’Armor et d'Argoat, une belle exposition au Faouet

Chronique publié le 23/04/19 17:24 dans Culture par marc Patay Lejean pour marc Patay Lejean

Connaissez-vous le Faouet, ce charmant bourg du Morbihan qui vit naître la célèbre Marion du Faouet, cette cheffe de bande qui détroussait les voyageurs dans toute la Cornouaille, et finit pendue devant la cathédrale de Quimper. Ses acolytes subirent aussi les foudres de la justice sévère de l’époque, qui suppliciait autant qu'elle condamnait.

Plus de deux siècles et demi ont passé depuis ses exploits, ses victimes ne se plaignent plus, Marion prend même l'apparence romantique d'un Robin des bois breton et des rues lui sont même consacrées, à Quimper et Carhaix !

Cette ville, un peu endormie dans son pays de bocage, entourée d'un superbe parure de chapelles, sise non loin de cette côte qui  de Pouldu à Concarneau, en passant par Doelan, attira une multitude de peintres au 19è siècle, sut en capter quelque uns.

Car ici la vie n'était pas chère, les magnifiques halles animaient le centre bourg lors des fêtes et des marchés, offrant aux peintres des sujets « pittoresques », comme à Morlaix, les maison à pilier tenaient encore debout dont l'hôtel du Lion d'or (lit où on dort) où se réunissait la bande à Marion et où plus tard logèrent des artistes.

Ils furent si nombreux que dès le début du siècle dernier, le maire, peintre estimable lui même, décidait de créer un petit musée avec les toiles qu'il sollicitait de ses amis.

Si la Bretagne a joué un grand rôle d'inspiratrice dans l'histoire de la peinture « moderne », les toiles des artistes majeurs que sont Boudin, Gauguin, Sérusier, etc ont pris le chemin des grands musées du monde … c'est presque une chance !

Car les voilà, nos musées, très occupés à nous révéler des talents plus modestes et méconnus, à Pont Aven, à Quimper, à Brest, à Morlaix et ici au Faouet, et c'est un grand bonheur.

Au Faouet, et dans les environs, jusqu'à la côte, il y eut des Anglais comme Claude Marks qui a peint l'Ellé avec un beau rendu de lumière, ou Granchi-Taylor dont les « sardiniers hissant les filets » sont un étonnant medium atypique de noirs et de grisés, le néo zélandais Thomson, novateur avec ses « chevaux et charrette sur le quai » dont l’arrière plan baigne dans un lumière bleutée qui évoque les ardeurs du soleil au zénith, l'Américain Henry Fromuth, et ses fusains et pastels au style original, qui tombe amoureux de Concarneau et mit dans son journal cette belle phrase « ma palette de pastels est composée de climats, de mélancolie et d'humidité », Henri Barnoin qui sait rendre le mouvement et la transparence de l'eau sous le pont fleuri de Quimperlé, Pégot Ogier et sa rue montante de Quimperlé, Henri Buron, dont les « buveurs » rappelle un célèbre tableau de Cézanne, l’excellent et plus connu Maxime Maufra à la main rapide et sûre, qui rencontra Gauguin, le très formel le Goût-Gérard, et beaucoup d'autres peintres toujours intéressants.

Donc, si vous m'en croyez, courez à cette exposition du Faouet avant la date de clôture du 6 octobre 2019.


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