Le socialiste Patxi Lopez a été élu hier, par 39 voix contre 35, nouveau chef du gouvernement autonome du Pays Basque. Il devient le premier chef du gouvernement autonome du Pays Basque qui ne soit pas du PNV (le parti nationaliste basque). Juan José Ibarretxe (PNV), gouvernait la région depuis plus de trente ans. Arrivée en deuxième position derrière le PNV qui avait donc gagné les élections mais sans avoir la majorité absolue, la formation de Patxi Lopez du PSE (parti socialiste d'Euzkadi) est parvenue à un accord avec les conservateurs du PPE (le parti de la droite espagnole) et le parti centriste alors qu'au niveau national, socialistes et conservateurs s'entredéchirent. Il faut noter que l'accord en question remet en cause l'obligation de l'enseignement de la langue basque dans les écoles et remettrait au pas (de Madrid) la télévision basque. (voir notre article)
L' arrivée au pouvoir des socialistes au pays basque grâce à cette alliance incongrue avec les conservateurs à prouvé encore une fois que ça soit en France' avec les jacobins, ou en Espagne avec les partisans du statu-quo, les forces qui s'opposent à la résurrection de nations sans états sont capables de s'allier quand leur avantages et leur privilèges sont en jeu, alors que, en face, les nationalistes basques, catalans ou bretons en sont incapables.
C'en est-t'il fini pour le nationalisme basque comme le titre joyeusement le quotidien Le Télégramme «Pays Basque : la page nationaliste tournée. »? Tous les analystes de la géo-politique pensent le contraire, sur la base de l'évolution du monde depuis 1945 et l'augmentation régulière du nombre des états qui siègent aux Nations Unies.
Philippe Argouarch
■En Espagne la perte de majorité absolue des «nationalistes régionaux» basques qui se maintenaient au pouvoir depuis 30 ans a suscité une alliance contre nature PSE-PPE tout comme en France la coalition droite-gauche contre Le Pen en 2002 a élu Chirac à 82%.
On pourrait à la rigueur souscrire à l'argument de la «solidarité nationale» menacée par les «séparatistes» si les élites espagnoles et françaises n'étaient pas aussi souverainistes vis à vis de l'Europe.
Europe qui, selon les 3 invités de F.Taddeï sur FR3 le mercredi soir «disparait dans les crises au profit des nations». «Europe dont le budget équivalent à 1,2% du PIB européen n'a progrssé que de 0,3% en 50 ans.»
«Europe qui est loin d'être une Nation, ni même fédérale, mais tout au plus une »Société des Nations"«.
Europe dont le poids dans le monde ne bougera pas d'un pouce d'ici 2025 aux dires d'un rapport récent de la CIA à cause de »ses querelles entre partenaires nationaux« dont les représentants vont bientôt être réélus.
»Vivent les Nations Officielles" aussi fermées à l'intérieur qu'à l'extérieur qui ont le culot de prétendre faire l'Europe Unie, celle des Peuples !