Cela fait maintenant trois semaines que l’affaire de la destruction de plus de 38 monolithes a été révélée par la presse, mettant à jour la légèreté coupable ou la désorganisation des instances en charge de la protection de nos Menhirs de Carnac.
Les défenseurs du patrimoine breton comme Koun Breizh, sites et patrimoine, des lanceurs d’alerte ont fait leur travail pour que ce scandale ne soit pas étouffé.
Comment imaginer le non respect par la mairie de Carnac et l’opérateur privé d’un arrêté prescriptif de fouilles préalables à toute construction dont ils avaient connaissance ?
L’une comme l’autre connaissaient le diagnostic effectué en 2015 en ce qu’il leur avait été notifié, établissant la présence de vestige archéologiques. Comment les services de la DRAC n’ont-ils pas été mis en mesure de réagir à la délivrance du permis de construire ? Comment le préfet ne s’est-il pas opposé à la délivrance du permis de construire alors qu’il représentait l’Etat, autorité émettrice de l’arrêté prescriptif de fouilles préalables ?
L’ensemble de ces dysfonctionnements devrait solliciter la réaction de la Région Bretagne, en charge principalement de la défense du patrimoine breton. Au lieu de cela, la seule réponse du Président Chesnais-Girard a été de dénoncer la haine en ligne et l’agitation des groupuscules sur la toile.
Le combat contre la haine en ligne et les menaces est une nécessité, mais il ne doit pas cacher la forêt d’un patacaisse administratif comme on n’en fait plus. Ce scandale nous interroge sur les pratiques en vigueur et doit inciter les pouvoirs publics à consolider les processus de protection pour faire en sorte que cela ne se reproduise plus. Ce patacaisse est peut-être encore révélateur d’autres errements commis dans le passé et qui mériteraient d’être mis à jour.
A entendre Mr le Maire de Carnac, ce genre de problème se produirait « dix fois par an » !
C’est pour cette raison que Koun Breizh a déposé plainte, obtenu l’ouverture d’une enquête pénale, sollicité avec sites et Monuments une demande d’inspection administrative par la ministre de la Culture.
Mais comment faire bouger les choses si la Région Bretagne est absente du débat ? Comment retrouver confiance dans la solidité du projet d’inscription au Patrimoine de l’Unesco, si la Région Bretagne ne s’empare pas du sujet ?
Je suis sidéré de voir que l’ensemble des pouvoirs publics s’accordent aujourd’hui pour étouffer cette affaire. On a menti dans les communiqués officiels, entachant gravement la confiance que l’on doit à la parole publique. Une certaine presse semble avoir emboîté le pas et n’investigue plus sur les véritables raisons qui ont amené à la destruction de notre patrimoine commun, considérant qu’il ne s’agissait que de vulgaires « cailloux » !
Cette affaire est le moment pour solliciter l’autonomie de la Bretagne dans le domaine culturel et patrimonial, avec le contrôle de la DRAC, ce qui éloignerait des risques d’affairisme local. C’est aux Bretons de gérer leur patrimoine, de manière autonome et responsable.
C’est ce que Koun Breizh a demandé dans son dernier communiqué de presse commun avec sites et patrimoine.
L’autonomie de la Bretagne est une nécessité. Qu’en pense le Président de la région Chesnais-Girard ?
Yvon Ollivier
Auteur
Rener Koun Breizh
■En Loire Atlantique nous avons déjà signalé ce genre de «patacaisse»?
-l'affaire de la butte aux Clozeaux à St Lyphard,détruite et sans «responsables».
-les fouilles sur des vestiges médiévaux,faites aux P'tit Maroc fin 2022 par l'INRAP, avec un rapport de« la DRAC 44 non communiqué en Juin .Pourquoi ce silence de la DRAC;Alors que les résultats d'autres fouilles plus récentes sont connues???
D'après nos camarades, »l'Ouest «de la Loire Atlantique en Bretagne possèderait le second »gisement" de sites mégalithiques à protéger,à finir de fouiller...Seront ils classés par l'UNESCO?
Enfin l'affaire de Besné en Loire Atlantique ,aussi,avec la mobilisation avec l'appui de nos organisations bretonnes ,prouve qu'il faut accentuer un débat en publique. concernant l'ensemble de la Bretagne..
Bravo pour votre plainte.