Pas de dépôt de bilan annoncé à Carhaix, never give up, never surrender

Le traditionnel tracé du sillon à 18 h a mis sur les rails un Festival des Vieilles Charrues 2008 qui s'annonce d'ores et déjà bénéficiaire et ensoleillé, épargnant le stress et les soucis aux organisateurs.

Sur tous les fronts médiatiques depuis la Grande Parade des Champs-Élysées, le coureur de fond des prochaines échéances régionales, Jean-Yves Le Drian, tenait le manche aux côtés de Christian Troadec, ainsi que notre Brave-heart national, le sonneur Georges Cadoudal. Le sous-préfet restait quant à lui au deuxième rang, faut pas exagérer. Quand vous entrez dans Carhaix, un panneau indique toujours de rester vigilant vis-à-vis de l'hôpital. Ainsi donc, pour la deuxième fois, (après la grève des intermittents qui failli ruiner le moteur économique du Centre-Bretagne en été), le Festival a pris une tournure politique, mettant en avant la résistance d'un coin de Pays qui a fait reculer l'État grâce à l'action de son maire.

Les 37.000 spectateurs d'hier soir étaient composés - certains décomposés dès 20 heures - de 4 grandes tendances, les p'tits jeunes et leurs parents, les fans de Motorhead, les fans de Ben Harper. Et enfin les autres. Pour ce qui est de BB Brunes, groupe plus que moyen pour boum d'attardés, les fans en ont eu pour leur compte. Ils sont restés découvrir Motorhead, qui,après une traversée du désert, (tournée en France arrêtée avant la fin en 1996, faute de locations), est devenu un mythe grâce au phénomène générationnel qui a redonné vie à plus d'un papy boomer du rock post-débarquement.

Bref, le champ de bataille s'est transformé en défouloir pour ados, les vieux sages regardant de plus loin. Lemmy a remercié l'audience, pas spécialisée, disons enthousiaste, et traité les politiques de bâtards. Le tiercé gagnant « Killed by death », « Age of Spades » et « Overkill » a conclu la séquence radio nostalgie. Ben Harper a fait un peu plus sophistiqué, reprenant la main sur les familles et les gens sains d'une planète espérée citoyenne un jour.

Bien joué les Charrues, beau début de fête, conclu par Pete Doherty fraîchement sorti de prison, mais pas pour raisons politiques.

Ce soir on attend ZZ Top, les frères Gibbons, 59 ans, jamais changé un seul musicien, jamais traversé de désert sauf pour aller de Dallas à Los Angeles. Comme dit Georges Bush, Texan de base, “you can come by”, ça n'engage à rien.

Les Vieilles Charrues, il y en a pour tous les goûts, ne boudons pas notre plaisir.