Parlement de Bretagne : à Lanrodec samedi, le futur a déjà commencé !

Reportage publié le 21/12/16 16:54 dans musique par Maryvonne Cadiou pour Maryvonne Cadiou
Le Bro Gozh va Zadoù historique, jour du Réveil du Parlement de Bretagne, Lanrodec, 17 décembre 2016. Nantes Multimedia

Ci-dessus le mp3 du Bro Gozh va Zadoù historique, jour du Réveil du Parlement de Bretagne, Lanrodec, 17 décembre 2016 qui a terminé la cérémonie.

Alors que la Bretagne est depuis plusieurs jours, en cette fin d'automne, noyée dans un brouillard épais, faut-il voir comme de bon augure pour le Parlement de Bretagne que cette journée de samedi à Lanrodec ait été radieuse, avec un soleil aussi chaud qu'en été ? Alors que le brouillard dense revint dès le lendemain...

Peu à peu ils arrivent, les futurs parlementaires, leur famille, leurs amis, les électeurs accompagnés ou pas des amis et famille aussi, qui en voiture, qui en camping-car (pour ceux qui avaient prévu de passer la nuit sur place), qui par le train... de toute la Bretagne, dont du Vignoble nantais (André Corlay et famille), de Saint-Sébastien-sur-Loire (Anne Cadorel et son mari), et, pour les parlementaires de la diaspora, ils venaient de Mayenne, de Paris (Jean-Marc Furon), de l'est de la France (Jonathan Le Bris)..., Christophe Bourdelier s'est fait excuser de Pologne.

Solidarité, entraide sont déjà en action dans cette aventure du Parlement de Bretagne ! Car, comme demandé sur (voir notre article), certains étaient arrivés à l'aurore, avec du matériel, les boissons, la sono prêtée, le pillig, les machines à raclette pour le dîner... et pour aider à la mise en place de la «Table ronde qui sera en fait un losange», rectitude des bancs obligea !

À l'extérieur le barbecue ronflait déjà pour griller les saucisses du déjeuner.

Nous remarquons un menhir près de l'entrée de la grange de Jo Baron. C'est lui qui l'a transporté là, et redressé, alors que « enfoui dans un champ proche, il accrochait toujours la charrue» nous dit-il en posant à côté pour ABP ! (Voir les photos).

Comme à Surzur le 27 novembre (voir notre article), une sympathie spontanée naissait entre toutes-tous ; la joie de se retrouver, ou de faire connaissance, présidait à toutes les conversations, la cordialité était naturellement de mise entre tous ces Bretons amoureux de leur pays et désireux d’oeuvrer pour lui ou d'assister à cette journée historique du Réveil du Parlement de Bretagne tant d'années après sa mise en sommeil.

Peu à peu le décor de la salle s'organise, tapissée de drapeaux bretons, la table du serment est garnie de l'emblème du Parlement de Bretagne, des chandelles noires et blanches, aux couleurs de la Bretagne (chandeliers soudés par l'artiste Jean-Loup Le Cuff, bougies noires trouvées en Grande-Bretagne), de la coupelle pour le sel de Guérande, du gobelet en poterie pour le chouchen et du livre pour prêter serment. Ce sera :

Coûtumes générales du Païs et Duché de Bretagne et usemens locaux de la mesme province avec les les procez-verbaux des deux reformations, les notes de M. Pierre Hevin, doïen des Avocats du Parlement, les arrests recueillis par le même auteur sur les articles de la Coûtume, l'Aitiolodie de Messire Bertrand d'Argentré, Sénéchal de Rennes..., Rennes, Vatar, éd. 1748 pour le tome 3.

La presse locale arrive : Ouest France, Le Télégramme et l'hebdomadaire local du mercredi L'Écho d'Armor et d'Argoat (voir le site) (1). France 3 région Bretagne est là aussi, filme le décor et procède à des interviews ; la chaîne diffusera un reportage d'une minute 48 secondes le soir même dans le Journal télévisé (2).

Les parlementaires prennent place sur les premiers bancs, les électeurs et les amis sur les bancs de derrière - certains électeurs, qui vont aider lors de la cérémonie, ont revêtu leur écharpe spéciale, à liseré vert (voir sur les photos).

Nous signalons ici que, bien qu'il y ait des femmes parlementaires, ce n'est pas par erreur ni par mépris que nous avons tout rédigé au masculin, mais pour des commodités de rédaction.

Nous en profitons pour remercier Didier Lefebvre, inventeur du titre pour l'article de Surzur (voir notre article) : ...retour à Surzur, retour vers le futur ! , car nous n'avons eu qu'à nous en inspirer pour la suite ici !

La cérémonie débute dans les temps. Jean-Loup Le Cuff - le président de l'association Kelc'h an Dael (KAD, le Cercle du Parlement) à l'origine de l'idée du réveil - guide le déroulement des intronisations selon le rituel qu'il avait annoncé sur (voir notre article).

Mais auparavant il tient à raconter l'histoire de Jo Baron - notre hôte - et des portiques écotaxe, de sa condamnation imméritée, de sa relaxe récente. Jo Baron, ému, remercie.

Il explique aussi l'origine de sa propre écharpe rouge, ornée d'un statère, copie d'un objet trouvé en Bretagne.

Ensuite Jean-Loup Le Cuff précise le Réveil :

« Les Bretons n'ont jamais voté la dissolution du Parlement, il peut donc être réveillé, par une nouvelle élection reconstituante à laquelle nous allons procéder aujourd'hui. Ce que KAD a réussi à faire après environ 5 ans de travail. Les échanges depuis 2011 sur les réseaux sociaux, après une manifestation à Kemper pour la langue bretonne en 2012 ont décidé de la création de KAD ».

« C'est la première fois que nous faisons cette cérémonie, ce genre d'élection n'a jamais eu lieu et il y a de l'improvisation dans la mise en place ! » (3)

« L'ancien parlement comportait les trois ordres : la noblesse, le clergé et le tiers-état ».

« Le nouveau sera sous le signe de la démocratie ».

« La nouvelle démocratie bretonne est en marche » (il est 15 h 30).

Puis il lit le texte du serment en français, traduit en breton phrase par phrase, à la volée, par Fañch Dupuis. Jo Baron fait la traduction en gallo.

Le livre du serment

Jean-Loup Le Cuff avait prévu d'apporter un authentique ouvrage de [[Bertrand d’Argentré]], grand juriste et historien breton, l’édition de 1628 du «Commentaire des Coutumes de Bretagne». Mais un problème de dernière minute en finissant de souder les chandeliers, a fait que ce livre est resté chez lui...

Qu'importe, il contacte Servane Huonic, directrice de l'IDBE (Institut de Documentation Bretonne et Européenne (voir le site) ). En voisine à Guingamp, elle arrive illico avec un livre de remplacement, moins ancien mais qui convient tout à fait car il est aussi relatif à Bertrand d'Argentré.

Comme elle le signale dans son commentaire - merci à elle - qui a aidé à rectifier l'info, nous donnons le lien de la bibliothèque de l'IDBE : (voir le site) .

La cérémonie

Les parlementaires présents, appelés tour à tour par ordre décroissant des nombres de voix obtenues à Surzur, prêtent serment, la main gauche sur le Livre de Bertrand d’Argentré, la main droite sur le coeur, prennent un peu de sel breton de Guérande, boivent un peu de chouchen - le salé et le sucré de Bretagne, ou symboles de la mer et de la terre de Bretagne - puis vont signer le serment dans l'autre grand livre, Celui des Cycles parlementaires 2017-2019 (voir photo n° 39, copie d'écran de FR3 mieux placés que nous, et ph. n° 25 pour la reliure [de qui ?]).

Certains oubliaient le chouchen, rappelés à l'ordre en riant par Jean-Loup [ndlr : Qui a dit ou dit encore que les Bretons sont alcooliques ? !]

Avant de prêter serment, chacun se présentait brièvement, disait ses souhaits et ses buts pour la Bretagne, un bref résumé de leur profession de foi, en somme.

Puis comme André Corlay avait lu tout le texte du serment (4), concocté en français par Jean-Loup, mais lu en breton et en gallo avant le début de la cérémonie, chaque parlementaire déclara « J'adhère au texte lu par André ».

Le rituel suit son cours : sel, chouchen, signature, dans le recueillement de toutes-tous, avec juste les clics des photos, sans oublier ensuite les applaudissements pour chacun des nouveaux intronisés.

Ils passent après, pour recevoir leurs écharpes spéciales (5), dans les mains d'Odile et Antoinette - les fidèles secrétaires de Kad - promues « habilleuses » pour la circonstance et retournent sur leur banc.

Glanes de Jean-Loup Le Cuff

Entre les intronisations, JLLC passe parfois des messages.

- Les écharpes (voir aussi la note 5)

Jean-Loup précise que les écharpes sont actuellement fixées avec une épingle, qui sera remplacée par un pin du Parlement (en commande) que chacun pourra porter librement, dans toutes occasions. Si leur vue suscite des questions, surtout parmi les jeunes Bretons, il est conseillé d'en parler...

- Les bougies ne fondent pas vite, comme vous pouvez le remarquer. Pour les éteindre, on ne les soufflera pas. Il y a une superstition qui dit que ce serait une âme qui s'envole... On se mouillera donc les doigts.

- Les écharpes devront être rendues après chaque session, pour éviter copies ou détournements. Cela illustre aussi la notion de partage - elles ne seront pas personnelles. Au bout de trois ans, si la personne n'est pas réélue, elle pourra garder son écharpe.

Glanes des Parlementaires

Nous avons noté au vol quelques déclarations percutantes :

Charles de Kermenguy :

« Nous occuper de l'économie de la Bretagne, sans détruire la France ».

David French :

« Je suis naturalisé Breton » (6).

Jakez de Poulpiquet :

« Nous n'avons pas en Bretagne les élus que nous méritons. Il y en a qui trahissent. Un exemple typique : nos députés socialistes ont voté contre la réunification (ils sont aux ordres du parti), les conseillers régionaux ont voté pour la LGV (la Ligne à Grande Vitesse qui doit mettre Brest à 3 h de Paris...) au lieu de voter pour finir la route centrale = la 4 voies du milieu, comme on dit, qui serait un vrai plus pour les Bretons chez eux... ».

Jean-Luc Latouche :

« Travailler avec les collègues, arriver à une vraie nation ».

Alain Le Bris :

« Je ne suis pas de droite, je ne suis pas de gauche, je suis breton. La droite et la gauche ont été créées pour diviser...».

Karol Dolu

« Pour beaucoup, je ne suis pas bretonne car je suis née à Saint-Nazaire et j'ai grandi en Bretagne Sud Loire, à Saint-Brévin les Pins ; j'ai appris à jouer de la bombarde et à parler breton dans cette ville de l'autre côté de la Loire. Mais j'ai longtemps entendu que nous n'étions pas bretons ».

Éric de Gaudemont

« J'ai écrit ma profession de foi avant d'entrer à l'hôpital ».

« Mon désir de toujours est de me battre contre toutes les injustices, tous les racismes et toute la bêtise de ceux qui n’ont que la haine et le rejet dans leurs actions ou dans leurs propos».

« Le malheur des Bretons [dû ?] au nombre de bars en Bretagne, comme quoi les Bretons seraient alcooliques, cela m'énerve. La Première guerre mondiale a été une boucherie et les femmes ont tenu les bars avec la permission jacobine. La Bretagne a été martyrisée par l'État français, présentant les Bretons comme de la chair à canon. C'est important pour moi depuis que je suis revenu en Bretagne ».

Les détails sur le fonctionnement du Parlement

Donnés par Jean-Loup Le Cuff.

À 17 h 10

« Les Parlementaires auront à rédiger un règlement intérieur et à désigner un correspondant pour les communiqués de presse ».

À 17 h 30

« On aura une Cour de justice, avec des Archives ».

« En interne, pour d'autres cas bretons comme celui de Jo, cela nécessitera d'avoir un avocat, de le payer».

« Les dons sont possibles, soit à KAD, soit au Parlement ». « Si aucune précision n'est donnée, alors le don sera réparti moitié/moitié ».

Il précise « On commence par être électeur, puis on entre dans KAD, pas l'inverse ».

« On ne veut pas être récupéré, sinon tout est foutu ».

Le projet de site dédié au Parlement de Bretagne

Le site de Dael Breizh, paragraphe rédigé spécialement pour ABP et communiqué par Alan Viaouet - parlementaire, informaticien, maître d'oeuvre du site.

Prochainement sera mis en ligne le site du nouveau parlement à l’adresse : (voir le site)

Ce site est organisé sur plusieurs niveaux d’accès :

- En tant que simple visiteur : informations sur le parlement et ses activités, possibilité de contacter ce dernier et une page pour s’inscrire en tant qu’électeur ;

- En tant qu’électeur : informations sur les débats, une page pour voter (lorsque nécessaire) et un forum afin d’échanger entre électeurs ;

- En tant que parlementaire : même structure que pour les électeurs ;

- Un dernier niveau pour le triumvirat du Dael et celui de KAD sur la même organisation.

Hors la section visiteur, l’accès ne sera possible qu’après identification.

Le vote final du jour : Élire le Triangle

Il est demandé aux Parlementaires : « Qui voudrait se présenter au Triangle des Présidents ? »

Cinq noms sont donnés. Chacun vote dans le chapeau breton.

Il est évidement tenu compte des procurations données aux Parlementaires.

Élus

1 - Yann Kez Gaultier, 23 voix, président ;

2 - André Corlay, 17 voix, premier vice-président ;

3 - Mary Olivo, 9 voix, deuxième vice-présidente.

Une fois le Triangle de présidence du Parlement élu, leurs écharpes parlementaires sont échangées contre des écharpes de Présidence à liseré rouge.

Chacun va féliciter les élus, se précipite pour la photo - que nous prendrons plus tard car ce sera bientôt le moment du Bro Gozh historique et nous ne voulons pas perdre notre perchoir privilégié pour la vidéo (7) ! Il sera mené au micro par Anne Cadorel, électrice, et Davy French, parlementaire, avec les trois premiers couplets.

Alors le nouveau Président fait une petite allocution en son nom et celui du nouveau Parlement de Bretagne installé.

La présence d'une femme dans ces postes est largement soulignée positivement dans la soirée qui a suivi, avec un succulent dîner.

De Jean-Loup Le Cuff, ce qui a été supprimé de son interview sur France 3

La raison ? Nous l'ignorons. Manque de temps à cause d'un minutage serré pour le Journal télévisé, ou contenu indisposant ?

À la journaliste de France 3 qui lui demande :

« Vous êtes indépendantiste ? » Jean-Loup Le Cuff répond :

« Le mot indépendance aujourd'hui ne veut plus rien dire ».

« La France est-elle indépendante en Europe ? »

« L'Europe est-elle indépendante dans le monde ? »

« Nous, Bretons, nous voulons simplement instaurer une véritable démocratie en Bretagne réunifiée, où nos enfants apprendront à l'école leur histoire, leurs langues et leurs cultures. Et également bien sûr pouvoir gérer nous-mêmes notre fiscalité, car nous seuls savons ce qui est bon pour le peuple breton ». [ndlr : ce qui, ajouté à la déclaration de Jakez de Poulpiquet ci-dessus dans Glanes de Parlementaires, ne peut manquer de faire tilt].

L'interview de Yann-Kez Gaultier zappée sur France3

Après le passage du reportage sur France3 et vu que l'interview de Yann-Kez n'y est pas passée (mêmes raisons ? mais le contenu était différent), nous avons, le lendemain, interrogé celui qui était devenu le président du Parlement breton, qui nous a répété les grandes lignes de son discours.

« Après 5 années de gestation nous vivons une journée historique suite à l'élection nationale bretonne de Surzur le 27 novembre (lien ci-dessus), les parlementaires élus sont désormais investis dans leur nouvelle fonction ».

« J'ai l'honneur d'avoir été choisi pour assurer la fonction de président, et, avec mes deux vices-présidents, Marie Olivo et André Corlay, enclencher la première [vitesse] ! »

« Concernant les parlementaires de la diaspora, nous réfléchissons à la mise en place d'un système de correspondance propre à l'esprit breton de partage, de respect, de solidarité, et sans querelles (!), comme savent l'avoir les Bretons de conviction ».

« Nous avons tout à faire, à construire de toute pièce, et nous le ferons sans copier les existants ».

Notes

(1) L'Écho d'Armor et d'Argoat : a publié un grand reportage le mercredi suivant : (voir le site) . Reportage de Gaël Arcuset Le Parlement de Bretagne est ressuscité. Il a réapparu chez Jo Baron, samedi 17 décembre, à Lanrodec (Côtes-d’Armor). Avec un lien actif vers un article sur son histoire de portique (30 nov.).

(2) France 3 région Bretagne : (voir le site) Titre : Ils créent un «parlement de Bretagne»

Extraits :

Les sympathisants de l'association Kelc'h an Dael ont remis au goût du jour un «parlement de Bretagne». 33 «élus» réclament la réunification voire l'autonomie de la Bretagne et le développement de la langue bretonne.

Une cérémonie était organisée hier dans les Côtes-d'Armor.

Interviews [video]

- Jakez de Poulpiquet, élu au «Parlement de Bretagne, Dael Breizh» ;

- Jean-Loup Le Cuff, président de l'association Kelc'h An Dael ;

- Alan Viaouet, élu au «Parlement de Bretagne, Dael Breizh».

Dans l'assemblée ce samedi après-midi, il y avait des informaticiens, des universitaires, des artistes, des gens qui se sont parfois déjà engagés dans un parti politique mais qui ont été déçus. Ils espèrent que leur parlement de Bretagne sera l'occasion de pouvoir reparler d'autonomie de la Bretagne. Parmi les 33 élus, 9 font partie de la diaspora bretonne et n'ont pas pu assister à la création de ce parlement un peu particulier.

Légalement, le Parlement de Bretagne n'existe plus depuis la fin de la révolution française.

Encore 6 jours en replay ?

(3) «l'improvisation dans la mise en place !» Nous pouvons certifier, pourtant, au vu de nos photos, que le moindre détail a été prévu...

(4) Le texte du serment : en PDF à venir.

(5) Les écharpes spéciales ont été dessinées par un des parlementaires, Yann-Kez Gaultier, faites à Nantes par une Bretonne, sur une machine professionnelle. Un des motifs, avec des maillons emboîtés, symbolise l'Alliance (voir photo).

(6) David French : Il raconte à ABP dans un français parfait avec une très légère pointe d'accent - ce qui nous a fait donc l'interroger par la suite - qu'il est anglais, né dans le Kent, et est devenu Breton de coeur ! Il a un passeport britannique mais, ayant quitté la Grande-Bretagne depuis plus de 20 ans, il n'a plus le droit d'y voter.

Il a quitté l'Angleterre à 28 ans pour la Normandie d'abord, pendant 6 ans (pour fuir Mme Thatcher). Y rencontrant des Bretons, dont un l'emmène un jour au Festival de Lorient, il se dit « C'est en Bretagne que je veux vivre ». Il vend sa maison de Normandie, s'installe en Bretagne, fait partie d'un Cercle celtique, apprend l'histoire de Bretagne et le breton.

Un jour à Karaez dans un bar il parlait breton avec Andrew Lincoln, président de Diwan de l'époque et les clients n'en revenaient pas : Deux Anglais qui parlent breton !

Il connaît des chansons bretonnes, dont celles du Barzaz Breiz, il les chante chaque fois que possible, en soirée chez des amis. Il a même écrit un treizième couplet de An Alarc'h, le chant qui célèbre le retour du duc Jean IV en Bretagne.

En effet les rapports entre la Bretagne et l'Angleterre l'intéressent particulièrement ; il nous conte même, brièvement, l'histoire de l'assassinat d'Arthur Ier de Bretagne par Jean-sans-Terre... !

(7) vidéo : d'une médiocre qualité, nous demandons aux lecteurs de nous excuser... car, en plus, nous n'arrivons pas à la télécharger. Nous en avons fait un mp3 !

Quelques communiqués précédents :

Résultat des premières élections nationales et parlementaires bretonnes ! (voir notre article) ;

Le même article relayé par l’UNPO : (voir le site) ;

Élections du Parlement de Bretagne : retour à Surzur, retour vers le futur ! (voir notre article) ;

Tous les autres communiqués sur le site de KAD : (voir le site) .

Il nous restera à scanner le serment en breton et à ajouter aussi celui en français pour les présenter en PDF.

Nous demandons à celles-ceux qui ne se voient pas en photos lors de leur intronisation, de nous excuser.


Vos commentaires :
spered dieub
Vendredi 15 novembre 2024
'ancien parlement comportait les trois ordres : la noblesse, le clergé et le tiers-état.
Peut être qu'on a perdu 227 ans à cause de cela ...sans compter tous les autres malheurs qui ont suivi

Servane Huonic
Vendredi 15 novembre 2024
Juste pour rectification, je ne m'appelle pas Servane Fouéré mais Servane Huonic. C'est le président de l'IDBE qui est un des fils de Yann Fouéré (Erwan), moi je ne suis que la dirigeante de l'Institut. Ceci dit, je suis sûre que Yann Fouéré aurait été ravi de voir le réveil du Parlement de Bretagne. Pour info sur la bibliothèque numérique de l'IDBE vous avez en consultation et téléchargement libre et gratuit près de 2400 documents relatifs à la Bretagne (bibliotheque.idbe-bzh.org)

Didier Lefebvre
Vendredi 15 novembre 2024
Très honoré, Maryvonne, que vous me félicitiez pour le «titre». Je ne le mérite pas.
A mon tour de vous féliciter pour la qualité de votre article et votre assiduité, au nom de l'ABP, mais je présume aussi à titre personnel, dans le combat breton.

Maryvonne Cadiou
Vendredi 15 novembre 2024
Merci Servane !
J'ai corrigé dans le texte. Avec le lien pour la bibliothèque, que l'on peut toutefois atteindre par le lien de l'accueil donné dans le texte. Mais vous avez eu raison. A galon

Maryvonne Cadiou
Vendredi 15 novembre 2024
@ Didier
Si, si vous le méritez !
Oui j'ai eu de la chance de pouvoir y aller pour ABP, mais aussi à titre personnel comme vous le supposez. J'ai vraiment eu du goût ! Avec toutes ces personnes passionnées par la Bretagne et très concernées par son avenir. Les trains étant ce qu'ils sont, j'ai eu la chance aussi que Jo Baron puisse m'héberger pour la nuit avec une grosse couverture. On voit les canapés au fond de la salle sur les photos 7-9. Ce sera un très bon souvenir.
A galon

Jakez de Poulpiquet
Vendredi 15 novembre 2024
Merci Maryvonne pour votre reportage qui rend bien compte de l'ambiance de cette (ré)installation du Parlement de Bretagne. Pouvez-vous juste corriger ma phrase qui était "les conseillers régionaux (et non les Conseils généraux) ont voté pour la LGV ...

Maryvonne Cadiou
Vendredi 15 novembre 2024
Merci à Jakez ! J'ai corrigé, excusez-moi.

daniel vivier
Vendredi 15 novembre 2024
désolé, je n'ai pas pu être là pour cette première session.
faut continuer!

Loïc. L
Vendredi 15 novembre 2024
Bravo messieurs et mesdames, et félicitations pour cette Renaissance.

Concernant la note 1 relative à un extrait du reportage de france3: «Légalement, le Parlement de Bretagne n'existe plus depuis la fin de la révolution française.»
Il va falloir que l'on passe du temps à expliquer (peuple et médias) ce que signifie «légal». Ex: les décisions du Bundestag ne sont pas legales en France, les décisions de l'Assemblée nationale ne sont pas legales en Allemagne. De même, avant L'annexion de 1789, les décisions du parlement de Bretagne n'etaient pas valables en France et les décisions des États généraux n'étaient pas valables en Bretagne.
Et aujourd'hui encore, juridiquement, le parlement de Bretagne est la seule autorité politique valide. Sauf que son absence fut longue, lors de laquelle la France fit acte de souveraineté sans preuve de souveraineté.
Il faut l'expliquer autour de soit, même si les réactions sont parfois désagréables.

Parlementaires elu(e)s, vous avez beaucoup de travail en perspective: bon courage.


Jacques
Vendredi 15 novembre 2024
Félicitation pour votre travail, mais le plus difficile est devant vous : réaliser la constitution de Bretagne et la faire accepter par l'ensemble des Bretons puis la faire reconnaître à l'extérieur de nos frontières!

(Tout comme les Gwenn ha Du est accepté par les Bretons et reconnu à l'extérieur...)


Une critique si je puis me permette :

Le «look» pull de laine, jean's, etc... est largement en décalage avec la fonction parlementaire d'élus du peuple.

Sauf erreur de ma part, je n'ai pas la connaissance d'un seul parlement en Europe où l'on s'habille ainsi.

Même en Islande (vieux pays des vikings) où une parlementaire peu tout naturellement prendre la parole en continuant à allaiter son bébé au sein, tout le monde porte un costume cravate pour les hommes et un tailleur pour les femmes!

Si vous voulez être respectés tant par les citoyens de Bretagne que par les autres parlements des pays d'Europe, faite comme tous les Européens qui exercent cette fonction!

@ Spered Dieub

Les 3 états étaient la norme en Europe. Et sauf à démontrer que le modèle breton était pire que les autres, j'ai du mal à comprendre votre remarque.

Selon vous les Bretons auraient donc mérité le fait que leur Parlement fut interdit et tous les malheurs qui ont suivi????

(vision cruelle et plutôt radicale... ne pensez-vous pas?)


Jean-Loup LE CUFF
Vendredi 15 novembre 2024
Trugarez Maryvonne pour ce bel article!
Trugarez Servane pour ce livre de Droit Coutumier de «remplacement» qui prouve que la solidarité bretonne peut faire des miracles! Maintenant tu vas devoir mettre ce livre, doublement historique, dans un coffre... ;o))
Et à tous ceux qui m'ont envoyé messages de soutien et d'amitié:
Trugarez vras kenvridi ha mignoned ker... Votre reconnaissance me touche!
Sachez que je vous aime aussi, et que sans vous je n'aurais jamais pu entamer ce long travail qui ne fait que commencer... BiZH !
Nedeleg Laouen d'an holl!

spered dieub
Vendredi 15 novembre 2024
Les trois états ,non j'ai dit trois ordres .C'est tellement vrai que ce serait stupide de reproduire cet état de fait aujourd'hui ,même les descendants de la noblesse je suis certain le trouverait injuste .

Selon vous les Bretons auraient donc mérité le fait que leur Parlement fut interdit et tous les malheurs qui ont suivi????
La noblesse de l'époque qui ne voulait pas que l'on touche à ses privilèges ( un peu ,comme aujourd'hui d'autres catégories bien implantées à Paris ,) en porte une grande part des responsabilité .Le tiers état breton avait demandé une modification du statut d'autonomie ,et en premier lieu une représentation démocratique .De Botherel a failli se faire lyncher par la foule ,pas à Versailles mais à Kemper . Je suis désolé si je n'ai pas une lecture partielle de l'histoire .


Didier Lebars
Vendredi 15 novembre 2024
Vous n'avez pas une lecture partielle de l'histoire. Au contraire elle est érudite et je ne connais pas 5% de votre savoir.

Mon avis est qu'elle anachronique, nous sommes en 2016 et il n'y a plus de clergé, ni noblesse, ni tiers état. Il reste des hommes dont une partie sont expatriés un peu partout dans le monde et qui légalement ne peuvent pas voter en Bretagne.

C'est d'ailleurs les même sous-entendus cette fois bien calculés que l'on entend d'un Mélanchon par exemple avec des exclamations :«nous n'allons pas rétablir l'ancien régime».

Ces politiques savent bien que Noblesse, Clergé sont des repoussoirs politiques en France, alors ils mettent en opposition tout mouvement autonomisme avec rétablissement de la noblesse et autre sous-entendus.

Désolé mais vos remarques historiques sous prétexte d'érudition, et à mon avis je vous l'accorde : involontairement, vont dans le même sens.


Rafig
Vendredi 15 novembre 2024
Merci aux organisateurs et aux élus de ce renouveau du Parlement de Bretagne !
Maintenant en faire la publicité à grande échelle pour rassemblée le plus de gens.

Super bon courage !


Jiler
Vendredi 15 novembre 2024
Tout à fait d'accord avec Jacques, il faut que vos assemblées , surtout celles qui seront portées à l'écran, aient de la tenue : tenue vestimentaire, sans tomber dans l'excès, solennité; éviter tout ce qui peut être utilisé contre vous par une presse parfois malveillante.
Par exemple , il vaut mieux que ce soit le miel tout simple, produit brut de la ruche, qui symbolise la terre bretonne . Eviter le chouchen, produit élaboré , et trop souvent symbole de l'alcoolisme supposé des bretons!
Nous ne sommes pas encore complètement sortis du harcèlement psychologique dont nous avons été l'objet, du terrorisme intellectuel qui a tenté de nous assimiler à des sauvages, ploucs, alcooliques,arriérés, etc... Avaler un verre de chouchen lors d'une cérémonie aussi grave de conséquences n'est pas du meilleur effet!...
Kalon vat deoc'h, ne ra nemet kregiñ, labour 'zo!...

Jacques
Vendredi 15 novembre 2024
@ Spered Dieub

Les 3 états : Je pense que vous avez parfaitement compris que j'évoquai les 3 ordres!

Pour le coté «mérité», je pense que comme tous les Bretons vous analyser une situation donnée sans la mettre dans son contexte et sans faire une évaluation avec les situations correspondantes en Europe.

Sans arguments réels, je refuse de croire que la noblesse bretonne fut pire que ce que l'Europe connaissait à l'époque (à commencer par la situation de notre voisin français).

Par sa situation de dominé, le Breton (à l'égale de tous les peuples dominés) tentent d'expliquer sa situation en recherchant dans sa propre identité, structure culturelle, administrative, etc... le justificatif!

Le dominé est souvent plus injuste envers lui-même que son dominateur... au point que le dominé fini souvent par considérer que le dominant est l'élément salvateur de lui-même!

Et ce phénomène est d'autant plus fort en Bretagne que notre culture et notre démocratie sont actuellement niés à un niveau sans équivalent en Europe, d'autant ce niveau est élevé (on peut développé mais est-ce nécessaire)!

Donc toute affirmation négative justifiant la situation m'invite au questionnement, sachant que statistiquement elle a bien plus de probabilités de provenir d'une réaction symptomatique qu'analytique!


Jakez Guieysse
Vendredi 15 novembre 2024
Désolé, Jean-Loup mais le concept d'indépendance garde tout son sens aujourd'hui, même s'il ne faut pas l'interpréter dans son sens strict. Les mots sont des armes, et refuser de les employer, c'est se ranger dans le camp de l'adversaire, de l'occupant.

Or, il n'y a rien à attendre de l' Etat hexagonal qui se moque de toutes les suppliques qui lui sont et seront adressées. Seul le mouvement des Bonnets rouges, en son temps, a su inquiéter le pouvoir central par ses manifestations hors du système jacobin droite-gauche, avant d'être neutralisé de l'intérieur.

De fait, ressusciter le Parlement de Bretagne, c'est une bonne initiative mais c'est nettement insuffisant. Car c'est se satisfaire d'une autonomie - une liberté surveillée en quelque sorte - découlant du faux traité d'union de 1532, au lieu de revendiquer le seul traité qui vaille, celui du 19 janvier 1499 prévoyant le rétablissement de la souveraineté bretonne.

Avec les demi-mesures, l'Etat jacobin a encore de beaux jours en Bretagne!


Maryvonne Cadiou
Vendredi 15 novembre 2024
Merci pour vos commentaires intelligents et constructifs que je n'ai pu mettre en ligne qu'au retour d'un séjour en France sans internet, pour Noël ...
Un sujet (par Jiler 26 décembre) qui m'a traversé l'esprit aussi le 17 décembre est l'habillement. Sans imposer le costume-cravate qui ne serait pas bien vu, je suppose, ne pourrait-on pas proposer aux parlementaires bretons de s'habiller simplement en noir et blanc. Les tenues de JLLC et Yann-Kez ne font pas tache, qu'en pensez-vous ?

spered dieub
Vendredi 15 novembre 2024
Je confirme mon dernier commentaire .Faut t-il s'étonner qu'il y a de moins en moins de contributeurs sur ABP quand certains veulent faire de leur vérité la généralité ? Dans ce cas pour moi la solution, c'est de poster mon texte et ne plus polémiquer sauf exception .

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