L'association Emglev An Tiegezhioù (Alliance des Familles Bretonnantes) réagit en lisant l'entretien de Ouest-France avec un «Ethno-linguiste spécialisé travaillant sur l'Afrique Noire» (p. 4 de l'édition du Jeudi 17 Avril (voir le site) ).
Ce Monsieur, complètement étranger à la réalité bretonne, affirme plusieurs opinions qui tendent au dénigrement de l'oeuvre faite -contre le rouleau compresseur de l'Etat centralisateur- par les Bretons qui travaillent depuis plusieurs générations au sauvetage de notre langue bretonne : l'expression «Aujourd'hui le breton enseigné dans les écoles Diwan n'est plus celui des Grands Parents» peut être mal comprise. Le breton enseigné aux 15000 enfants des trois filières est bien du breton, et s'il est différent en partie des multiples dialectes et patois bretons des anciennes générations, ce phénomène se retrouve partout dans le monde où une langue se standardise pour s'adapter au temps présent : unification littéraire, simplification de l'accentuation, création de mots de vocabulaire,etc... : quoi de plus normal ? Comment sinon le breton se serait-il hissé à la 70ième langue mondiale sur Wikipédia ?
Il dit aussi : «Le breton ne survivra pas comme une langue quotidienne». Cette phrase résonne comme un jugement averti, inéluctable. Cela fait bien longtemps que la mort du breton est annoncée, et pourtant, il y a des milliers de foyers où il est une langue quotidienne ! On aimerait bien être plus précis, mais les recensements évitent toujours soigneusement ce sujet, de peur d'être obligés d'en tirer les conséquences pour la langue bretonne...
En conclusion, Emglev An Tiegezhioù (voir le site) rappelle, comme le fait l'Ethno-linguiste breton amateur, que l'avenir d'une langue dépend d'abord de ses locuteurs, mais, justement, les Bretons, en créant trois réseaux bilingues, ont prouvé que ce n'est pas premièrement pour eux une «langue de prestige», donc condamnée à mourir, mais bien la langue quotidienne d'une bonne partie des Bretons, qui restent attachés comme des berniques à leur presqu'île armoricaine et à l'identité qui se développe ici au fil des siècles. Sans breton, pas d'avenir pour la Bretagne. Parler breton aujourd'hui c'est croire en l'avenir de notre région, bien plus que de «mettre un drapeau en avant» tout en renonçant de la faire vivre quotidiennement.
■Evidon-me em eus lakaet un ehan da va c'houmanant d'ar gazetenn Kornog Bro-C'hall veur : Ne c'hellen ket mui he lenn, ken pell e oa diouzhin . Ha daoust petra a ran gant ar moneiz hag an amzer am eus espernet dre mod-se mitio ? Prenañ ha lenn kazetennoù ha levrioù brezhonek an hini eo a ran evel just !