Où va la Bretagne : Le débat sur les langues

Reportage publié le 14/01/19 12:26 dans Langues de Bretagne par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Yannick Baron
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Yves Lebahy

Organisé par Skol Vreizh / Ar Falz, la deuxième rencontre qui a eu lieu à Carhaix sur le thème «Où va la Bretagne ?» a porté entre autres sur les langues de Bretagne.

Tout d'abord il y a eu un constat d'échec vu le déclin du breton malgré les efforts en cours. Constatant que les Bretons veulent que leurs enfants apprennent à la fois la langue bretonne et l'anglais, un consensus a été établi sur le trilinguisme. Soit le triptych, disons le triskel : langue locale, langue commune, langue internationale. Même si certains veulent faire du breton une langue «nationale», il est aujourd'hui de facto une langue locale. Citant comme exemple le Pays Basque, Yannig Baron, ancien président des écoles bilingues Dihun, a rappelé le succès de cette offre au sud des Pyrénées.

Autant rappeler aussi que le trilinguisme existe aux Indes depuis plus de 60 ans. Les enfants apprennent dès la maternelle la langue locale, la langue souvent parlée à la maison, une parmi la centaine de langues régionales, toutes officielles. Ils apprennent ensuite la langue commune : l'hindi et en même temps la langue internationale : l'anglais. Il s'agit de proposer la même chose en Bretagne avec deux langues locales : le breton et le gallo, voire une troisième, le maraichin (langue parlée dans la partie bretonne du marais breton-vendéen). Les enfants apprenant ensuite la langue commune : le français, et la langue internationale : l'anglais.

Les autres revendications ? augmenter le budget «langues» du Conseil régional, créer une licence d'enseignement du breton à l'université, introduire le breton dans l'entreprise et dans l'espace public.

Philippe Argouarch


Vos commentaires :
Pierre Robes
Vendredi 27 décembre 2024
Bertrand Luçon dans son ouvrage : Noms de lieux Bretons du Pays Nantais (*) répertorie plus de 4000 toponymes en Breton et pense qu’il y en a plus de 6000 n’ayant pas eu la possibilité de tout répertorié.

« On a parlé Breton dans le pays Nantais » article Ouest-France du 10 août 2017
Voir le site

(*) Éditions Yorann Embanner
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Jacques
Vendredi 27 décembre 2024
Du blabla, du blabla, du blabla...

Le dernier intervenant est incroyable quand il affirme que les parents n’adhèrent pas aux écoles bilingues parce qu'il n'y a pas d'enseignement en anglais...

C'est surtout que la valorisation des écoles bilingues et des écoles Diwan est extrêmement faible... quand elles ne sont pas simplement combattues à tous les niveaux en commençant par les élus, incluant les élus de proximités.

Pour se convaincre de l'opposition des élus de proximité, il suffit de voir le tableau des communes de Bretagne qui payent les forfaits scolaires : des fonds reçus de l'état pour chaque élève mais que détournent la majorité des communes quand l'enfant doit être scolarisé hors école communale : bizarrement, pas un seul mot sur le sujet... le détournement de l'argent des enfants est un sujet trop sensible...

Il serait intéressant d'avoir une statistique sur le niveau social des enfants... Ils sont majoritairement de classe moyenne (parents avec un fort niveau d'enseignement)... L'enseignement bilingue est très peu valorisé auprès des classes populaires...

Dans les classes bilingues (public), il est intéressant de noter l'importance du nombre d'enfants dont les parents sont enseignants... (les classes bilingues sont devenus les classes d'élite, comme jadis les classes qui enseignaient l’allemand en 2ème langue à partir de la 4ème.... mais chut... il ne faut pas le dire...).

Dire qu'il n'y a pas d'enseignement de l'anglais est FAUX.... A Diwan les cours commencent en CE2 et les enfants arrivent au collège avec un niveau courant de cette langue (un niveau très au-dessus des classes monolingues) au point qu'à partir de la 4ème il existe des cours où l'anglais est langue véhiculaire (d'enseignement)...

Mais Diwan est extraordinairement mauvais en communication et surtout, Diwan est terrifié par la mise en avant de ses qualités vis à vis des écoles bilingues et monolingues par crainte de déclencher des conflits de jalousie...

Généraliser la pratique initié par Diwan est possible (c'est le modèle qui existe en Catalogne, au Pays Basque, au Pays de Galles et un peu partout ailleurs dans le monde)... mais qui le veut vraiment d'une école de qualité pour nos enfants tant parmi nos élus que parmi nos militants qui passent leur temps à discuter du sexe des anges, à faire comme si le voisin n'existait pas ou à inventer l'eau chaude...?

Il est temps de valoriser ce que nous avons et de le développer!


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