La nouvelle carte audio du CNRS (voir le site) montre que les frontières linguistiques, autant floues soient t-elles, ne correspondent pas forcement aux frontières de la Bretagne historique. Ainsi c'est le poitevin qui s'étend sur tout le sud de Loire, jusqu'à quelques kilomètres du grand fleuve, et non pas la gallo comme on le voit souvent sur des cartes. Dans la marais breton on parle un dialecte du poitevin : le maraichin. Le parler du [[Pays de Retz]] partage de nombreux traits morphologiques avec le poitevin comme la terminaison troisième personne du pluriel accentuée : 'y parlont' pour 'ils parlent' ou l'article contracté dou pour du , mais partagent aussi des mots avec le gallo il est vrai. En tout cas, le CNRS classe ces parlers avec le poitevin
Encore, d'après cette carte, à l'est d'une ligne qui va verticalement d'Ancenis à Chateaubriant en Loire-Atlantique, le gallo laisse la place à l'angevin, dans les campagnes autour des villages à l'est d'Ancenis : Saint-Herblon, La Rouxiere, Belligné ou dans l'autre échancrure vers l'Anjou autour de Vritz et Le Pin. Traditionnellement le [[pays de la Mée]] parlait angevin et pas le gallo.
Dans une toute petite partie de l'Ille-et-Vilaine, entre La Gravelle au nord et Bielles au sud , le parler serait le mayennais ou bas-mainiot (parler du Maine)
Donc en plus du français, de breton et du gallo, on devrait ajouter le poitevin, l'angevin et le mainiot comme langues parlées historiquement en Bretagne. Si on ajoute les parlers contemporains, on devrait ajouter l'anglais, parlé exclusivement au sein de certaines entreprises, ou dans de petits hameaux du centre Bretagne repeuplés récemment par des Anglais, voire de l'arabe dans des quartiers de Brest, de Lorient ou de Nantes.
■Pour revenir dans le monde réel, il est intéressant de voir comment un organise qui dépend de l’État s'intéresse autant à des langues qui ne sont pas reconnues par cet État et dont la disparition totale serait un grand soulagement pour l'unité de la Nation (ce truc artificiel avec lequel on nous bourre le crâne depuis 200 ans).
Autre point, la limite de la langue bretonne ne correspond déjà pas à la dernière limite connue, cela pose donc un questionnement d'ordre scientifique....
A Guérande (pour n'évoquer que le plus connu) on nous affirme que l'on parlait breton... Non, le CNRS vient de nous dire que la chose n'existait pas...
D'ailleurs, cette histoire de limite est d'un profond ridicule vu qu'en Bretagne la langue n'est plus parlée au quotidien dans aucun territoire (grâce à l’œuvre civilisatrice de l’École de la République issu du grand homme socialiste Jules Ferry entre autres...).
Reste la question de tous ces territoires (la quasi totalité de la Bretagne) où les noms des champs, des villes, les lieux dits sont d'origine bretonne.... doit-on considérer ces territoires comme étranger à la langue???
Car retirer la langue bretonne de territoires où l'immense majorité de la toponymie est d'origine linguistique bretonne est pour le moins intéressant... et là, pas besoin de CNRS, les Bretons (qui sont tous passés par l'école de la République) sont suffisamment grands pour réécrire leur propre histoire.*
* (Ancenis où l'on parlerait l'Angevin si j'ai bien compris : sur le site de la ville il est expliqué que le nom vient de «Enis», mot «celte»... en effet, il ne faudrait pas confondre avec «enez» (en Breton moderne) et du fait, il convient du fait d'ajouter le «celte» aux langues de Bretagne..... le celte étant une langue inconnue ailleurs en Europe qu'à Ancenis, une spécialité locale)
Langues de Bretagne par ordre d'importance (sachant que nombres de personnes sont multilingues) :
Français (100%)
Arabe (chiffre difficile à connaître pour raison idéologique, mais probablement supérieur au breton... chiffre évoqué pour l'Hexagone variant entre 7.5% (source le Figaro) à plus du double chez d'autres sources)
Breton (6%, probablement moins : source wiki)
Le gallo (5%, probablement moins : source wiki)
(Quand à l'angevin, le celte et le poitevin, je laisserai le CNRS et autres élus bretons répondent).
Je ne mets pas l'anglais car même si connu, peu de gens l'utilisent au quotidien dans un cadre familiale ou professionnel (autre que le cas spécifique d'un besoin de communication international et que le cas de quelques Grand Bretons ayant traversés la Manche 14 siècle après les autres).
Le CNRS noie le poisson: il multiplie les langues en qualifiant ainsi les multiples dialectes d'oïl: cela diminue d'autant les revendications des Bretons, Corses, Basques, dont les langues ne sont pas des dialectes.
Et ça fait belle lurette que la «limite» a disparu: vu la mobilité de l'emploi, on parle breton en pays gallo depuis lgt... Tout ça n'est guère scientifique!
Présenter sur une même carte, le breton à égalité de niveau avec le poitevin ou l'angevin est une farce. Combien de dictionnaires, de méthodes d'enseignement, de romans, de pièces de théâtre, de chants, de manuels, de périodiques capables de produire des articles sur l'actualité politique, sociale, artistique, économique, scientifique, etc..., peuvent être mis dans ces parlers en regard avec le breton ?
Ils comparent des choux et carottes et se voudraient «scientifiques» dans leur démarche. Ils font comme si le breton n'était ni écrit, ni enseigné, ni publié. Si on l'on compare des langues il faut les prendre dans l'ensemble de leurs dimensions. Tant qu'à évoquer la situation du poitevin ou de l'angevin, il auraient pu aussi évoquer aussi le latin qui est d'une certaine façon beaucoup plus pratiqué grâce aux chants liturgiques dans les offices religieux.