S'il est un domaine où la classe politique française cultive une étonnante unanimité c'est bien celui du nucléaire militaire. Les pêcheurs bretons viennent d'en faire les frais.
Les médias se sont pourtant particulièrement montrés discrets sur la cause de ce préjudice : le tir raté d'un missile M51 [heureusement sans sa charge nucléaire] à partir du SNL «Vigilant» au large de Penmarc'h en tout début mai. Il faut croire que les scrogneugneux chargés du tir n'avaient sans doute pas été assez... vigilants. Coût de l'opération : 120 millions d'euros à mettre sur le dos du contribuable.
Et ce n'est sans doute pas fini car la zone de chute [une centaine de mètres de profondeur] a été interdite de pêche d'abord pour 15 jours puis, faute d'avoir réussi à récupérer les débris, pour un temps indéterminé. Premières victimes : les pêcheurs bigoudens habituels utilisateurs du secteur. Autre conséquence, une demande d'indemnisation financière faite par le président du comité des pêches guilviniste.
Ce fait nous rappelle que la pointe bretonne et avec elle toute la péninsule sont aux premières loges dans une éventuelle apocalypse nucléaire.
À l'heure où les forces armées terrestres sont soumises au régime sec et où la démonstration est faite que nous sommes entrés dans l'ère des conflits asymétriques, il est tout de même permis de s'interroger sur la pertinence du concept de «dissuasion nucléaire». On remarquera aussi que la possession de «l'arme suprême» n'a pas évité à la France de se retrouver en tête des pays dont les ressortissants sont pris en otage dans le monde.
Certaines personnalités et non des moindres ont voulu remettre en question le tabou qui règne au sein de l'État français. Michel Rocard le premier. N'a-t-il pas déclaré que «les milliards consacrés à la dissuasion nucléaire ne servent à rien». Plus récemment Paul Quiles - ex-ministre de la défense - vient d'écrire un livre intitulé «Arrêtez la Bombe» * dans lequel il fait l'implacable démonstration de la ringardise du concept. Les médias aux ordres se sont bien gardés d'accorder une large publicité à cet ouvrage. Enfin même un militaire, et pas des moindres puisqu'il s'agit du général Desportes vient de dénoncer l'omerta qui plane sur le nucléaire militaire dont le coût d'entretien atteint 3,5 milliards d'Euros [estimatiom basse] par an. Là encore on admirera la grandiose discrétion de nos Bobos écologistes pourtant si prompts à dénoncer l'atteinte «insupportable à l'environnement» que constituerait la construction de NDDL. Il est vrai que tout ce monde se retrouve sur des idées - que dis-je, des concepts - bêtement reçus du genre «Grâce à la Bombe la France se fait entendre à l'ONU» ou encore «Grâce à la Bombe la France garde son siège au Conseil de Sécurité» etc, etc...
Ne serait-il pas temps pour les Bretons désireux de se libérer du carcan jacobin, de se libérer aussi de cette «idée toute bête» qui fait de leur pays l'otage d'un concept de défense dépassé ? On aimerait bien connaître la pensée du Breton Jean Yves Le Drian sur la question.
Le bureau de l'AFB-EKB.
* Éditions Le Cherche Midi, 16,50 €
■Quel est l’impact de la militarisation du Finistère, de la Bretagne ? Pèse-t-elle sur l’économie et comment ? Socialement ? Sociétalement ? Culturellement ? Politiquement ? Et son utilisation par l’état?…
Quelles représentations de la Bretagne, cette militarisation installent-elles dans l’esprit des Bretons ?
L’agacement, voire la colère, des marins pêcheurs est une bonne chose. Il est dommage que les partis « révolutionnaires »… dont vos Bobos écologistes, de Bretagne n’aient pas encore atteint ce stade de développement et d’aptitude à la colère ! Et il ne me semble pas que ce soit demain la veille !
Et de plus il faut le dire, la politique en général et notamment en Bretagne, relève plutô du « Principe d’incertitude d’Heisenberg (Werner) » selon lequel l’on ne peut, à la fois, connaître la direction (situation) et la vitesse de déplacement des partis-cules, si l’on connait l’une l’on ne connait pas l’autre, d’où l’inutilité de persister à jouer « ce jeu politique » de cet éternel théâtre d’ombres. Quelqu’un d’autre, autrefois parlait de caverne…
Ce constat m’amène à penser que les futures élections devraient porter en priorité les marins et les paysans aux commandes. Il est temps de donner la responsabilité de changer la société à ceux qui savent tenir quelques outils dans …leurs mains !
Depuis quelques décennies la question militaire en Bretagne suscitait mon intérêt, mais je ne trouvais pas beaucoup de réflexion, d’opposition, de contestation, de demande en provenance de partis « bretons », d'associations, de patronages ou d'entreprises, etc.… Un non sujet en somme, de peu d’importance sans doute …
En 1996, par le dossier sur l’assassinat, le double meurtre à Brest, de Pol Creton, mon fils, technicien de recherche à Océanopolis concernant les mammifères marins, et de François Picard, capitaine de corvette(de frégate ?), pharmacien des armées et responsable de la détection des pollutions d’origines nucléaires en rade de Brest _ après l’avoir été à Mururoa_ m’a fait découvrir certains aspects de Brest dans plusieurs domaines : Drogue, armes, conditions sociales, immigration, pratiques judiciaires … Et questionnement sur l’écologisme à Brest entre autres !
Pour plus d’infos et pour rester dans le sujet d’AFB-EKB, je signale qu’après presque dix sept ans d’investigations sans résultats définitifs des services judiciaires, j’ai ouvert voilà quelques jours un petit blog sans prétention vu mes compétences, afin d’informer ceux qui le voudront, et rectifier ce que j’entends ici et là …
www.brest-crimes-et-standetir.com