Notre réaction sur le vote du sénat

Communiqué de presse publié le 26/06/08 7:42 dans Politique par Stefan Carpentier pour Stefan Carpentier

Div Yezh association de parents pour l'enseignement du breton à l'école publique regrette le rejet par le sénat de l'amendement visant la reconnaissance des langues régionales dans la constitution. Les débats ont montré avec quel mépris certains sénateurs considèrent les différentes cultures de France, et par la même occasion les citoyens locuteurs de ces langues. Selon les sondages les plus récents, 68 % des Français sont favorables à l'inscription d'une mention sur les langues régionales dans la Constitution. Les sénateurs ne sont donc pas en phase avec la population française.

La reconnaissance des langues n'a pas qu'un aspect purement symbolique. Les instances internationales et les linguistes savent qu'une langue qui n'est ni suffisamment enseignée, ni présente dans la vie publique est une langue qui meurt. Div Yezh rappelle que chaque année des projets de classe bilingue breton-français ne voient pas le jour en raison de cette absence de reconnaissance. La demande des parents n'est pas respectée et ce sont leurs enfants et la langue bretonne qui payent.

Une grande partie des sénateurs de Bretagne a soutenu ce projet en faveur des langues régionales : Charles Josselin (22-PS), Claude Saunier (22-PS), Louis Le Pensec (29-PS), François Marc (29-PS), Yolande Boyer (29-PS), Charles Gautier (44-PS), Odette Herviaux (56-PS) et Joseph Kerguéris (56-Union centriste). Merci à eux.

Gérard Le Cam (22-PC) s'est abstenu et Philippe Nogrix (35-Union centriste) n'a pas pris part au vote.

Par contre, les sénateurs suivant ont voté contre : Alain Gérard, (29-UMP), Michel Esneu (35-UMP), Yves Fréville (35-app. UMP), Gisèle Gautier (44-UMP), André Trillard (44-UMP) et Josselin de Rohan (56-UMP).

Div Yezh encourage les députés et les sénateurs ayant voté pour l'inscription des langues régionales dans la constitution à poursuivre leur action et invite les autres à ressaisir, afin que les citoyens français locuteurs de langues régionales soient, pour paraphraser Aimée Césaire, des Français à part entière et non plus des Français entièrement à part.

Ne laissons pas quelques censeurs, issus du XIXe siècle, imposer leur peur de la différence et une conception désincarnée du citoyen français. La réforme constitutionnelle est loin d'être terminée, les langues régionales doivent être reconnues et protégées.


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