Notre-Dame des Landes : Communiqué de presse du Collectif des Pilotes de ligne

Communiqué de presse publié le 5/05/12 9:23 dans Environnement par Thierry Masson pour Thierry Masson

Les propos tenus par un candidat à la fonction suprême au sujet de la sécurité des nantais liée au survol des populations par les avions, justifiant ainsi le besoin de création (et déménagement ?) de l'aéroport nantais actuel, posent question. Ce candidat pèche au mieux par méconnaissance d'un dossier simple, ou, au pire, sciemment par omission.

Il n'y a pas de problème de sécurité à l'aéroport de Nantes-Atlantique (appliquons alors immédiatement le sacro-saint principe de précaution là où les avions survolent les villes, c'est-à-dire à Marseille, Toulouse, Bordeaux, Paris Orly et Le Bourget pour ne citer qu'elles... en France).

Vous ne trouverez dans aucune documentation technique ou scientifique quelconque détail et/ou

précision sur cette pseudo dangerosité, puisqu'elle tient uniquement de l'argumentaire orienté et subjectif, ou comment faire douter élus et citoyens avec des arguments « frelatés ».

Il n'y a pas de saturation à l'aéroport de Nantes-Atlantique. Vous ne trouverez pas non plus le moindre critère de saturation (environnement, piste, infrastructures, logistiques) accréditant la nécessité d'un irrémédiable déménagement du sud Loire vers le nord Loire de l'aéroport Nantais. Ces critères sont explicités et détaillés dans la littérature éditée par la Direction de l'Aviation Civile, tutelle du ministère des Transports. Encore une vue de l'esprit !

Quant aux perspectives de croissance de l'activité aérienne locale, il faut effectivement se projeter dans une, deux, trois décennies. Rien n'indique cependant que ce transport aérien va poursuivre sa croissance de manière linéaire et constante. Aucune des 2 organisations telles que l'Association Internationale du Transporteurs Aérien (IATA), regroupant 90 % des compagnies aériennes de la planète, ou l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale (OACI) ne se risquerait à faire la moindre projection compte tenu des perpétuels aléas structurels et conjoncturels qui impactent sans cesse ce transport aérien.

Pour preuve :

– la seule croissance espérée pourrait l'être en Asie et au moyen Orient. Rien d'envisagé ou imaginé en Europe ! La cause est simple. La croissance anémique et le coût de la matière première : le baril de Brent (par conséquence le kérosène).

– La santé actuelle des compagnies aériennes européennes (et de fait le marché local nantais :

on part de Nantes pour y revenir un peu plus tard surtout pour des vols vacances...) est dramatiquement déficitaire. Les compagnies majeures comme Lufthansa, SAS Scandinavian, IAG Iberia-Bristih Airways, Alitalia, Air Portugal et bien d'autres en Europe sont au plus mal financièrement et envisagent, pour limiter leurs déficits, des plans sociaux drastiques. Air France n'échappe pas à la règle avec un déficit de 809 millions d'€uros net sur les 9 derniers mois de l'exercice 2011, et s'apprête à des mesures sociales extrêmement douloureuses pour 2012 voire 2013.

– Le marché Lowcost ne croît plus, ses coûts de production étant par définition au plus bas ; ces compagnies fortement subventionnées par divers organismes, dont les collectivités locales et les gestionnaires d'aéroports, n'arrivent plus à endiguer la flambée des prix du kérosène (pardon, ce ne sont que des aides aux marketing pour l'Europe...). Au delà de 95 dollars, les modèles économiques en terme de transport aérien ne tiennent plus en Europe où le trafic et le marché sont particulièrement denses. En deçà d'une croissance du PIB inférieure à 2 %, idem, mêmes résultats (cf les rapports successifs de l'IATA).

Pourquoi alors Nantes-Atlantique et le projet de Notre-Dame des Landes échapperaient-ils à la règle ?

Ce projet serait un « aspirateur de croissance » plus au Nord qu'au Sud de la Loire ?

– Et pourquoi pas l'inverse ?

– Il créerait de l'emploi ?

Pourquoi pas en modernisant déjà l'existant ?

C'est bien peu maîtriser le transport aérien que d'annoncer la nécessité de cannibaliser des terres agricoles et d'artificialiser encore plus le terrain et la campagne environnante ! Nous sommes champions en la matière ici en Loire-Atlantique !

À moins que la problématique énoncée ne soit pas celle qu'on voudrait nous vendre...

Des alternatives à ce projet, alternatives chiffrées et techniques, ont vu le jour

Elles ont été argumentées et distribuées aux décideurs et politiques locaux et nationaux sans jamais avoir souffert de la moindre contradiction (Étude puis rapport CE Delft, une organisation qui planche sur les coûts/bénéfices pour la société de ce type d'hyper structure et ne peut mettre en cause son professionnalisme et sa légitimité sur cette étude).

Rien n'y fait ! Ancrés dans cette logique de fuite en avant, nos dirigeants publics et privés – Groupe Vinci comme gestionnaire entre autres – persistent et signent.

Il faut cet aéroport, parce que c'est un projet national pour certains, une problématique locale pour d'autres, une évidence vieille de plus de 40 ans !

On nous dit, Déclaration d'Utilité Publique à l'appui, qu'il faut faire ce transfert du sud vers le nord.

Mais rien ne condamne l'aéroport existant (présence actuelle du site industriel Airbus, zone de chalandise, fret aérien, aviation d'affaire, aéroclub...).

Notre-Dame des Landes est le seul projet d'aéroport en Europe

Ce projet nantais est budgété à des valeurs extrêmement faibles alors que, dans une période identique, des aménagements d'autres aéroports voisins (Londres Stansted ou Berlin Tegel) ont des budgets 4 à 5 fois supérieurs !

Mais encore faut-il que les données qui ont servi a élaborer ce projet d'Aéroport du grand Ouest soient irréprochables

Il est aisé d'en dénoncer les chiffres extraordinairement « bricolés », ne reposant que sur des projections ou perspectives autant douteuses que fantaisistes.

Si ce type de projet n'était pas contestable au plus petit détail près – projet actuellement fortement revu à la baisse avec la réduction des longueurs de pistes et de leurs servitudes, réduction des parkings avions... – alors OUI, il faut le concrétiser.

Mais nous ne croyons pas que tant d'énergies puissent être engagées, à la fois dans les méandres des organisations professionnelles et au plus haut niveau des diverses organisations politiques pour combattre ce projet d'aéroport, si nous n'étions pas dans une logique inverse : on ne peut pas tabler sur la philanthropie des exploitants aériens pour faire exister un aéroport.

– Pour quoi faire ?

– Sous quelles conditions sociales et économiques ?...

A moins de satisfaire à quelques folies des grandeurs locales...

Si ce type de projet n'est pas plus finement abordé, d'autres thématiques nationales, à l'image de ce projet d'Aéroport du Grand Ouest, le seront aussi sans que les meilleures solutions ne soient étudiées, abordées, discutées de manières strictement objectives, lucides et responsables.

Éternels gâchis ? Il y a urgence dans tous les secteurs impactés par ce même projet.

Cela ne peut plus durer !


Pour le Collectif des Pilotes doutant de la pertinence du projet Notre-Dame des Landes

Thierry Masson, officier Pilote de Ligne

thierrymsn@aol.com


Vos commentaires :
gérard mérel
Jeudi 14 novembre 2024
Arguments sans doute largement développés déjà:
- valeurs des terres agricoles:
des landes sans aucune commune valeur avec les terres de la Beauce et de la Brie qui ont été sacrifiée en région parisienne
- un nouvel aéroport implique bien sûr la fermeture des autres aéroports de la région, le transport aérien énergivore est inadapté aux courts et moyens trajets , il y aura moins besoin de pilotes, on comprend que la corporation des pilotes défende son gagne-pain
- les nantais savent depuis 40 ans que ce grand aéroport est prévu, ceux qui ont fait construire dans ce paradis de verdure qu'est le site ne sont pas les plus à plaindre (communes peuplées de foyers à très haut revenus).

Kristenn Churie-Goal
Jeudi 14 novembre 2024
Je ne comprends pas ce mélange de n'importe quoi.
Il faudrait que vous alliez vous renseigner avant de parler.
La situation n'est celle d'il y a 40 ans,Notre Dame des Landes n'est en rien une lande (paysage breton le plus fréquent , par ailleurs et ailleurs)
La construction de tout nouvel aéroport est interdite en Europe
Je ne vois pas en quoi les pilotes de lignes défendent leur gagne pain en disant la vérité et mettant leurs compétences à la disposition des intéressés qui le souhaitent , sont difficiles à mettre en doute .
Si c'est un paradis de verdure , ce n'est pas une lande aride .
Ce ne sont pas les supposées familles à très haut niveau de revenus qui composent l'ACIPA
Vraiment savoir de quoi on parle avant de dire n'importe quoi, il n'a jam&ais été question de fermeture des autres aéroport du supposé Grand-Ouest,pas même celle de celui de Nantes Atlantique , puisqu'il est et restera indispensable à l'usine airbus!
En plus de la suppression de centaines d'emplois agricoles , ce serait aussi la fermeture de cette usine ...!Etc,etc...
C'est facile , rendez-vous au stand , Square Daviais!

Raymond COANTIC
Jeudi 14 novembre 2024
Je ne peux comprendre l'entêtement stupide, à la fois du P.S. et de l'U.M.P., à ce sujet. On coule le pays.

moroplogo
Jeudi 14 novembre 2024

proposition alternative .
Tant qu'à faire de grands travaux , si cela s'avère nécessaire , osons vraiment innover .
Pourquoi ne pas envisager un emplacement plus centré géographiquement ?
Je vous propose le camp de La Courtine dans La Creuse , entre Tulle et Clermont-Ferrand .
L'activité militaire de ce camp peut coexister avec le trafic d'un aéroport .
Sa superficie autorise l'aménagement de pistes appropriées .
Cette zone , du Plateau de Millevaches, se carctérise par sa faible densité de population .
Les bretelles de raccordements ferroviaire et autoroutier sont réalisables .
Une telle implantation permettrait de mieux désengorger l'espace aérien parisien
que Notre Dame Des Landes , vu sa situation .
Nous devons aussi freiner l'expansion frénétique et gargantuesque du trafic aérien .
Pour y arriver, la taxation du kérosène devrait être alignée sur le carburant auto .
Cet état de fait relève aussi d'une injustice flagrante .
www.oviaivo.net

Dom
Jeudi 14 novembre 2024
Jean-Marc Ayrault à Paris, ne tenant plus les rênes de Nantes, c'est peut-être une bonne nouvelle pour tous les anti-aéroport?

FR Greenball
Jeudi 14 novembre 2024
La bretagne et le grand ouest ont le droit au développement et à la croissance. Cette dernière est en asie, en amérique du sud mais plus en Europe. Il faut des moyens de rejoindre ces pays sans passer par Roissy. Les aéroports allemands sont une source d'explications de la bonne santé des exportations outre-rhin. Assez de centralisme parisien et place à de vrais délocalisations. De plus c'est Vinci qui s'engage et le coût est faible en regard de la plus-value.

D.Dayot
Jeudi 14 novembre 2024
Je ne pense pas que le développement de la Bretagne dépende de la construction d'un aéroport en Loire Atlantique, département historiquement et culturellement breton à qui le conseil général tourne le dos.
Le développement et la croissance sont des leurres pour nous forcer à accepter tous les compromis afin de favoriser les grosses entreprises, leurs actionnaires et les politiciens intéressés. Tachons d'abord de faire fonctionner nos hôpitaux, écoles, associations et structures culturelles, aides aux plus défavorisés, n'est-ce pas cela la vraie croissance?
La théorie du ruissellement ne marche pas, les économistes, sociologues et politiciens le savent depuis 20 ans au moins.
Ne nous engageons pas dans une fuite matérielle en avant afin de nous faire espérer un hypothétique avenir économique flamboyant. Préparons plutôt un avenir humaniste en respectant un équilibre écologique et mettons les moyens au service de tous.
Le progrès ne vaut que si il est partagé par tous.
Aristote

Fabrice Couroussé
Jeudi 14 novembre 2024
Bonjour à tous,
une réaction en 3 termes:
1)un chiffre: NDdL fait partie des 3 communes à plus faible imposition sur le revenu par habitant du département; chiffre datant de 2007, qui n'a pas du beaucoup bouger depuis. Sautron et Sucé à 10 ou 15 km du projet sont, elles, surement classées beaucoup plus haut dans ce même tableau...
2)un avis: la construction d'un nouvel aéroport débouchera sur la disparition d'autres pistes en PdL ou Bzh (dont Nantes)car:
-les petits aéroports ne sont pas rentables ou plus exactement il n'y a que les 3-4 plus gros qui le sont (en France). En cette période de réduction des couts, l'idée sortira bien du chapeau d'une de nos têtes pensantes. De plus les réseaux routes et fer sont d'un très bon niveau dans notre région, malgré les encombrements que nous connaissons autour de Nantes. Avec un peu d'organisation...
-l'usine Airbus de Nantes me parait condamnée parce que le lieu de Château-Bougon intéresse trop l'urbanisation métropolitaine.Il fait tellement beau en sud Loire! De pus Airbus devra bien un jour rationaliser ses flux. Le Beluga c'est joli dans le ciel mais ça doit leur coûter la peau d...(merci aux lecteurs qui le pourraient de préciser)
3)une opinion: sur l'ensemble des critères(sécurité, économie, choix sociétal, environnement)les arguments qui m'opposaient au projet lors des débats de 2003 et depuis n'ont fait que se renforcer.
Je reste donc contre ce projet et je penses que se servir du Temps avec un grand T est la meilleure stratégie d’affaiblissement, d'annihilation.
Au plaisir de vous lire.

marc iliou
Jeudi 14 novembre 2024
Le nouvel aéroport de Notre Dame des Landes ne sera que celui de Nantes à mon avis alors qu'on veut nous faire croire qu'il sera aussi celui de Rennes.Il est voulu par Ayrault qui s'il va à Paris le fera faire comme s'il reste à Nantes.Si Chateau Bougon n'est pas saturé c'est une énorme dépense inutile et encore moins de terres agricoles.Pour avoir vécu 30 ans dans le Maine et Loire celui d'Angers a été déplacé d'Avrillé en banlieue pour y faire de l'immobilier,à Marcé où il est déficitaire,ne sert qu'à l'aéroclub et reçevais un seul avion d'Angleterre par jour.Une grosse dépense pour pas grand chose mais les promoteurs se frottent les mains en construisant sur l'ancien aéroport donc encore une question de fric à mon avis.

Association NEXUS
Jeudi 14 novembre 2024

Association NEXUS
Jeudi 14 novembre 2024
Ci dessous le lien vers le courrier de l'association NEXUS en réplique à la tribune de Monsieur Jean Marc Ayrault du 22 Mars 2012 concernant son plaidoyer pour un autre aéroport.
Voir le site

Le bureau NEXUS Asso
lgvjusquanantes [at] nexus.asso.fr


TY JEAN
Jeudi 14 novembre 2024
Détenteur du brevet pilote privé ( PPL) je me suis déjà posé à Nantes pour maintenance avion aéroclub et je ne vois pas en quoi cet aéroport est plus dangereux qu'un autre.Si c'était le cas, il faudrait fermer la moitié des aéroports mondiaux.De quel trafic s'agit-il en effet ? la majorité des vols est liée au tourisme.Sont-ils essentiels pour l'avenir de la Bretagne? vont-ils révolutionner notre quotidien ? la terre au sens noble du mot serait-elle exponentielle au point de la massacrer à n'en plus finir? Quant aux arguments nous présentant Vinci,Veolia comme petits pères bienfaiteurs du peuple,c'est digne d'un publireportage.A lire pour rester dans le sujet : Ibiza, mon amour,enquête sur l'industrialisation du plaisir,de Jules Michaud.

merlin ENCHANTE
Jeudi 14 novembre 2024
Ne laissons pas impuni les volontés malsaines de nos politiciens locaux, offrants à titre personnel ce qui nous appartient à tous dans un souci mégalomane et carriériste. Quelles sommes sont elle en jeux? combien cela rapporte de virer Nantes atlantique? Quelle surface constructible pourront s'octroyer les grands groupes?
Comme souvent, les «grands» choix ne se disent pas, ils s'appliquent par détours, avec haine, dédain et dans un discours des plus intolérable.
Je me doute qu'à l'ENA l'on apprend à rester maître de soi quoi qu'il se passe mais, arrivez-vous à dormir la nuit Mr Hérault? Pas de cauchemars horrible comme votre tête déambulant au bout d'une pique?
Dommage que l'on ne puisse y songer: voir votre nom sur une plaque ou pire, sur une devanture d'aérogare nous ferait tous vomir..


Michel Prigent
Jeudi 14 novembre 2024
Il y a environ 3 ans, Ouest France exposait l'opinion du MEDEF d'ille et Vilaine à propos de la construction de NDDL....Ce projet ne les intéressait pas du tout.
Dans le même temps, RFF la main ouvrière de la SNCF endettée de 28Mds€ faisait part de sa difficulté à financer sa part d'investissement (env 2Md€) de la LGV Paris-Rennes.
Rompant avec l'euphorie de nos élus de B4 et PdL qui venaient de signer le protocole de l'accord sur cette dernière réalisation, j'ai voulu exposer ces réticences sur la rubrique Nantes Forum de OF, en faisant remarquer que NDDL et LGV risquaient d'endetter pour très longtemps ces régions aux finances déjà vacillantes: coût LGV pour B4: 500 M€, endettement des PdL: 1,7 Md€)
Mon commentaire, cette fois-ci, n'est pas passé, il devait casser l'ambiance jubilatoire de nos élus.
Que pèsent les deniers publics devant les grandioses réalisations de nos élus: Le Drian et «son» LGV, JM Ayrault, son airport NDDL, son Ile de Nantes et son CHU.

dominique
Jeudi 14 novembre 2024
deja mettre un ILS sur la piste 21 serait une exelente chose, il existe sur la 03, mais ne coute pas assez cher, la france est riche, combien ont coutées les infrastructes de nantes atlantique? la capacité est loin d'etre atteinte alors! c'est sur? la croissance du trafic sera telle dans 10 ans qu'il faut investir !!!! avons les moyens de l'ambition de quelques farfelus , je ne pense pas

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